« Le bifteck et les frites »

Dans les années 1950, l’intellectuel Roland Barthes a écrit plusieurs articles, dont un nous intéresse ici, puisqu’il analyse « Le bifteck et les frites. » Si Barthes se contente de « déconstruire » le concept du « bifteck – frites », il tombe sur quelque chose qui nous intéresse énormément : l’idéologie « française » d’un certain « bonheur » lié à la viande.

« Le bifteck et les frites », ce n’est pas qu’un plat barbare qu’il faut critiquer, c’est également toute une idéologie, à laquelle il faut se confronter !

Le bifteck participe à la même mythologie sanguine que le vin. C’est le cœur de la viande, c’est la viande à l’état pur, et quiconque en prend, s’assimile la force taurine.

De toute évidence, le prestige du bifteck tient à sa quasi-crudité : le sang y est visible, naturel, dense, compact et sécable à la fois ; on imagine bien l’ambroisie antique sous cette espèce de matière lourde qui diminue sous la dent de façon à bien faire sentir dans le même temps sa force d’origine et sa plasticité à s’épancher dans le sang même de l’homme.

Le sanguin est la raison d être du bifteck : les degrés de sa cuisson sont exprimés, non pas en unités caloriques, mais en images de sang ; le bifteck est saignant (rappelant alors le flot artériel de l’animal égorgé), ou bleu (et c’est le sang lourd, le sang pléthorique des veines qui est ici suggéré par le violine, état superlatif du rouge).

La cuisson, même modérée, ne peut s’exprimer franchement, à cet état contre-nature, il faut un euphémisme : on dit que le bifteck est à point, ce qui est à vrai dire donné plus comme une limite que comme une perfection.

Manger le bifteck saignant représente donc à la fois une nature et une morale.

Tous les tempéraments sont censés y trouver leur compte, les sanguins par identité, les nerveux et les lymphatiques par complément.

Et de même que le vin devient pour bon nombre d’intellectuels une substance médiumnique qui les conduit vers la force originelle de la nature, de même le bifteck est pour eux un aliment de rachat, grâce auquel ils prosaïsent leur cérébralité et conjurent par le sang et la pulpe molle, la sécheresse stérile dont sans cesse on les accuse.

La vogue du steak tartare, par exemple, est une opération d’exorcisme contre l’association romantique de la sensibilité et de la maladivité : il y a dans cette préparation tous les états germinants de la matière : la purée sanguine et le glaireux de l’œuf, tout un concert de substances molles et vives, une sorte de compendium significatif des images de la préparturition.

Comme le vin, le bifteck est, en France, élément de base, nationalisé plus encore que socialisé ; il figure dans tous les décors de la vie alimentaire : plat, bordé de jaune, semelloïde, dans les restaurants bon marché, épais, juteux, dans les bistrots spécialisés ; cubique, le cœur tout humecté sous une légère croûte carbonisée, dans la haute cuisine, il participe à tous les rythmes, au confortable repas bourgeois et au casse-croûte bohème du célibataire ; c’est la nourriture à la fois expéditive et dense, il accomplit le meilleur rapport possible entre l’économie et l’efficacité, la mythologie et la plasticité de sa consommation.

De plus, c’est un bien français (circonscrit, il est vrai, aujourd’hui par l’ invasion des steaks américains). Comme pour le vin, pas de contrainte alimentaire qui ne fasse rêver le Français de bifteck. À peine à l’étranger, la nostalgie s’en déclare, le bifteck est ici paré d’une vertu supplémentaire d’élégance, car dans la complication apparente des cuisines exotiques, c’est une nourriture qui joint, pense-t-on, la succulence à la simplicité.

National, il suit la cote des valeurs patriotiques : il les renfloue en temps de guerre, il est la chair même du combattant français, le bien inaliénable qui ne peut passer à l’ennemi que par trahison.

Dans un film ancien (Deuxième Bureau contre Kommandantur) la bonne du curé patriote offre à manger à l’espion boche déguisé en clandestin français : « Ah, c’est vous, Laurent ! Je vais vous donner de mon bifteck . » Et puis, quand l’espion est démasqué : « Et moi qui lui ai donné de mon bifteck ! » Suprême abus de confiance.

Associé communément aux frites, le bifteck leur transmet son lustre nationale : la frite est nostalgique et patriote comme le bifteck. Match nous a appris qu’après l’armistice indochinois, « le général de Castries pour son premier repas demanda des pommes de terre frite s ».

Et le président des Anciens Combattants d’Indochine, commentant plus tard cette information, ajoutait : « On n’a pas toujours compris le geste du général de Castries demandant pour son premier repas des pommes de terre frites. »

Ce que l’on nous demandait de comprendre, c’est que l’appel du général n’était certes pas un vulgaire réflexe matérialiste, mais un épisode rituel d’approbation de l’ethnie française retrouvée. Le général connaissait bien notre symbolique nationale, il savait que la frite est le signe alimentaire de la « francité ».

Contre le nucléaire et son monde

La semaine dernière, un groupe de gens a interrompu une conférence sur la catastrophe de Fukushima ayant lieu à Paris (rappelons que nous faisons un compte-rendu quotidien de la situation sur http://catastrophe-de-fukushima.fr). Voici un compte-rendu de l’action par les médias.

Un groupe d’activistes anti nucléaires a fait irruption dans l’amphi Raymond Aron de l’Université Paris Dauphine lors de la conférence organisée par le Centre de Géopolitique de l’Energie et des Matières Premières (CGEMP) sur la crise nucléaire de Fukushima, le 6 avril 2011.

Le professeur Tatsuo MASUDA avait remercié la France pour son aide et évoquait depuis une demi-heure l’enchaînement de la tragédie du Fukushima et les conséquences possibles lorsque, vers 18h30, la dizaine d’activistes aux visages masqués a fait irruption dans cette salle du 2ème étage de l’Université.

Les militants ont crié des slogans anti nucléaires et ont jeté divers projectiles, de la peinture verte indélébile et des tracts anonymes sur les participants.

Le service de l’ordre et le Président de l’Université, Laurent Batsch, sont intervenus rapidement, sans pourtant identifier et maîtriser les agresseurs.

Différents participants à cette conférence ont porté plainte pour avoir été touché par « des projectiles et de la peinture verte. » Voici le compte-rendu fait par les personnes ayant mené l’action. On notera toutefois qu’il y a eu confusion: Tatsuo Masuda n’a pas fait partie de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, mais de l’Agence Internationale de l’Energie…

Contre le nucléaire et son monde : intrusion chez des pourris de haut vol

Le 6 avril, à l’université de Paris Dauphine M. Masuda, ancien directeur à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) devait parler de « la catastrophe nucléaire de Fukushima du 11 mars et ses suites ». Une vingtaine d’individus s’est invitée à la conférence, a lancé des œufs de peinture, insulté les participants, éclaté quelques boules puantes et laissé une cinquantaine de tracts (voir ci-joint).

Spéciale dédicace aux compagnons italiens que l’Etat aimerait mettre au pas. Ce même jour en effet, dans 16 villes d’Italie, 300 flics menaient 60 perquisitions parmi des compagnons, sous l’accusation d’« association de malfaiteurs à finalité terroriste », la presse parlant de diverses attaques contre l’ENI (équivalent italien d’EDF), contre des entreprises et associations humanitaires collaborant à la machine à expulser, contre divers groupes d’extrême-droite… 5 personnes ont été incarcérées, 26 personnes mises en examen, et le local anarchiste Fuoriluogo à Bologne a été mis sous séquestre.

Leur répression n’arrêtera pas la lutte !
Contre le nucléaire et son monde et tous ceux qui voudraient nous enchaîner !

Voici le texte laissé à la conférence :

« A l’heure où un pays entier s’enfonce pour des dizaines d’années dans le développement durable de la mort qu’engendre nécessairement le nucléaire, ici, c’est dans l’ambiance studieuse et conquérante d’une faculté de « pointe » qu’on vient réduire le désastre à un nouveau défi à surmonter.

Ainsi, le Centre Géopolitique de l’Energie et des Matières Premières (CGEMP), outil de propagande universitaire créé par un ministre pour justifier les choix énergétiques des entreprises et de l’Etat français, nous fait la grâce d’inviter le grand spécialiste Tatsuo Masuda. Il vient parler de la catastrophe nucléaire de Fukushima, du 11 mars et de ses suites.

Sans doute, l’expert en mal de fans aura-t-il dû revoir un peu sa copie. Il ne pourra plus faire la même leçon. Il ne pourra plus comme c’était le cas juste avant vendre le modèle économique nippon. Il ne pourra plus affirmer que le « Japon s’est développé comme la société au monde la plus efficace énergétiquement ».

Invitant même à tirer des enseignements de ses cours, il ne pourra plus fièrement tenir un discours où le « Japon pourrait offrir un modèle pour le monde dans les efforts internationaux pour minimiser l’impact des activités humaines sur la planète à travers la mise en œuvre de politiques énergétiques et environnementales ».

C’est certain, cette page-là est tournée. Mais Tatsuo a de la bouteille dans les petits arrangements avec la vérité pour que les intérêts économiques des puissants demeurent inchangés. Il a d’ailleurs une belle carrière de pourri en la matière. Prof qui vend son conseil à des boîtes comme JAPEX ou la Japan Petroleum Exploration, il prend du galon en multipliant les casquettes.

D’un côté, il bosse pour l’industrie mortifère du pétrole en étant vice-président de la Japan Oil Corporation (JNOC) (début 2000), de l’autre pour la recherche non moins mortifère à l’Asia Pacific Energy Research Center (APERC). Diplomate depuis 1972, il cherche aussi à occuper un rôle de conseiller du prince en matière de pétrole et de politique énergétique, s’assurant que ce monde continue son entreprise d’empoisonnement généralisé. Il est donc normal de le voir à un poste de directeur à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) entre 1996 et 2001.

Pour les auditeurs qui sont venus l’écouter, son parcours est rassurant, il vient apporter du crédit à ses paroles. Dans leur univers qui marche les pieds sur la tête, c’est même quelque chose de respectable. C’est sûr que quelqu’un qui a travaillé pour l’AIEA est bien placé pour parler d’une catastrophe dont cet organisme est en partie responsable.

N’est-ce pas cette institution qui a fait un incessant travail de lobbying et de chantage depuis son existence en 1956 pour l’utilisation de l’énergie nucléaire concernant la production d’électricité ? N’est-ce pas elle qui a toujours voulu cacher les liens entre le civil et le militaire en faisant semblant de s’opposer à la prolifération des armes nucléaires, alors qu’elle ne faisait qu’avaliser le choix d’un petit nombre d’Etats de rester maîtres en la matière ?

N’est-ce pas elle qui refuse aujourd’hui de considérer comme des armes atomiques les missiles à l’uranium appauvri massivement utilisés en Irak et maintenant en Libye promettant des désastres sur la santé des populations qui ont le malheur de vivre là et ce, pour des générations et des générations ?

N’est-ce pas elle qui a institutionnalisé le mensonge concernant les conséquences de la radioactivité sur la santé, sujet dont elle a réussi à obtenir le statut de « secret défense », faisant des accords avec l’OMS, surveillant toutes les recherches en la matière, censurant les conclusions des rapports, et quand ce n’est pas possible, niant les vérités les plus flagrantes ?

N’est-ce pas elle qui a menti et ment toujours sur les retombées de Tchernobyl en minimisant encore en 2001 ce massacre à 31 morts, 300 malades souffrant d’irradiation aiguë et 2000 cancers « évitables » de la thyroïde chez l’enfant ? N’est-ce pas elle qui fait passer sa mission pour une œuvre de pacification alors que la sûreté des installations nucléaires comme l’après-catastrophe implique une gestion militaire ?

Mais si la grande AIEA, comme le ridicule Tatsuo sont bien obligés de revoir leur discours après la catastrophe de Fukujima, ni l’une, ni l’autre ne remettront l’essentiel en cause. Après un Conseil des gouverneurs le 21 mars à Vienne, Yukiya Amano, le directeur général de cette agence à la botte de l’ONU se contente de déclarer qu’il faut réexaminer « le cadre actuel de réponse aux situations d’urgence », qui a été « dans les grandes lignes conçu suite au désastre de Tchernobyl en 1986, avant la révolution de l’information ».

Autrement dit, l’AIEA ne veut surtout pas prôner l’abandon de cette technologie, elle entend juste améliorer la communication en cas de catastrophe. C’est la rançon du « progrès ». Tant pis pour les Japonais réduits à n’être que des bestiaux gérés militairement, confinés, évacués, contraints à une vie en camp. Tant pis pour tout ceux qui sont en train de crever à petit feu et qui ont comme seule perspective d’obéir aux autorités sous peine de mourir encore plus vite.

Quant à Masuda, étant donné son pedigree chez les nababs du pétrole et de l’énergie, ce n’est pas lui qui va dire un mot sur les appétits dévorants du capitalisme dont la catastrophe de Fukushima n’est qu’une des conséquences.
Il n’y a rien de plus à attendre ici même dans ce temple de l’économie, où quasi tous espèrent tirer leur épingle du jeu. Ils ne peuvent que trop bien s’accommoder du jeu actuel. Tant qu’ils sont en haut, ils se fichent éperdument de tous ceux qui sont en bas. Tant qu’ils peuvent éveiller ce qu’il leur reste de sensations dans une consommation vide de sens, l’administration du désastre peut continuer.

Dans ce cadre, il est donc complètement irrationnel de parler de liberté, d’autonomie individuelle, de réciprocité, de tout ce dont le nucléaire et son monde nous prive chaque jour un peu plus. La seule chose raisonnable qu’il y ait à faire avec des pourris, c’est de les pourrir. »

1 an ferme pour un « Robin des bois de la protection animale »

Nous parlions récemment de comment la répression anti-végane se développe, de manière insidieuse, comme par exemple avec le procès du « couple végétalien », ou le végétarien envoyé en hôpital psychiatrique pour avoir saboté un abattoir.

Voici un nouvel exemple, assez édifiant, tiré du Figaro, mais l’information circule également sur de très nombreux médias, et jusqu’aux forums de chasse, bien entendu.

Un anti-chasseurs prend 1 an ferme

Le gérant d’un débit de boissons d’Uzès (Gard) a été condamné jeudi à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Draguignan, pour avoir en 2006 dynamité un cabanon de chasse dans le Var parce qu’il ne supportait pas les méthodes des chasseurs.

Le procureur Philippe Guémas avait requis la même peine, s’indignant « de cet attentat à l’explosif » et doutant de la sincérité du prévenu. « Il se présente comme un sentimental au coeur tendre qui ne supporte pas les chasseurs qui tuent les petits oiseaux, mais ce Robin des bois de la protection animale a cinq condamnations à son casier dont une aux assises pour vol avec arme », a déclaré le représentant du ministère public.

A la barre, Bertrand Lavaud, 42 ans, a expliqué qu’il « voulait juste faire peur » et qu’il n’aimait pas les méthodes des chasseurs « qui attiraient les sangliers avec de l’eau et de la nourriture » pour les tuer ensuite.

L’affaire avait été mise au jour en 2009, après une explosion à la mairie de Mazaugues (Var) où les gendarmes avaient retrouvé des traces de poudre noire d’explosifs agricoles, similaires à celles trouvées en 2006 après le dynamitage d’un cabanon de chasse.

L’enquête avait permis de remonter jusqu’à Bertrand Lavaud, alors gérant du « Bar du midi » au village où se réunissaient les chasseurs. Au cours de sa garde à vue, il avait finalement avoué être l’auteur du dynamitage du cabanon de chasse.

Un an ferme pour un cabanon, c’est une mesure absolument extrême. Évidemment, tant l’article que le juge se défaussent derrière le « passé » de la personne accusée, qui a déjà un casier judiciaire.

Il n’empêche. Un tel acte, ce n’est rien, concrètement, à part la destruction de planches de bois. C’est une journée de travail pour quelques personnes une fois qu’on a des planches.

Ce qui n’est par contre pas anodin, c’est lorsque le représentant du ministère public utilise l’expression de « Robin des bois de la protection animale. »

Car là on sait à quoi s’en tenir. L’expression n’est pas neutre.

L’utilisation de cette expression montre très clairement le parti pris complet d’une personne censée représentée la « justice » – une justice penchant très clairement en faveur de certaines valeurs, bien entendu.

La condamnation à un an ferme, très brutale, montre comment la France profonde des terroirs ne tolère strictement rien qui sort du cadre. Et qu’elle peut s’avérer aussi brutale, en son genre, qu’aux Etats-Unis où un activiste avait été condamné à la prison à vie pour avoir incendié quelques 4×4 !

Cela montre bien l’importance de la question culturelle. En France, on célèbre le terroir, le bifteck et le pinard. Quelle place peut avoir le véganisme ? Aucune, à moins de se confronter à la vie quotidienne traditionnelle. Et cela ne se fera pas dans les beaux quartiers, à la sauce bobo ou universitaire, en appelant des entreprises à soutenir un mode vie urbain et branché, etc

Le véganisme ne pourra se développer en France que chez les gens réellement épris d’une vie en paix avec Gaïa, ceux et celles qui trouvent insuffisante la vie ennuyeuse et destructrice, la vie proposée par la France profonde. C’est là qu’est l’avenir de la libération animale et de la libération de la Terre !

Stéphane Lhomme candidat aux primaires d’EELV

Les élections présidentielles ont une dimension très fortement personnalisée ; d’une certaine manière en France, c’est un coup d’État légal, où une sorte de roi est élu pour une période déterminée. C’est donc un moment où « l’on se lance. »

Le carriérisme massivement présent chez Europe Ecologie n’en ressort que davantage. Et voici que la saga continue. Nicolas Hulot était mécontent de la date des primaires : qu’à cela ne tienne désormais la direction d’EELV négocie avec lui pour les modalités pratiques (notamment la liste des personnes pouvant voter, Hulot voulant ouvrir le plus largement possible aux personnes non adhérentes à EELV).

Mais voici qu’un troisième larron vient s’ajouter : Stéphane Lhomme. Nous avons parlé de lui au moment de son éviction de son poste de porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire. Lui aussi veut être candidat aux primaires d’EELV… dont il ne fait pas partie. Son but est ainsi de mettre Hulot dans les cordes (et avec lui, toute une partie d’EELV).

Voici sa lettre à la responsable d’EELV :

Vendredi 8 avril 2011
Stéphane Lhomme

à Cécile Duflot,
Secrétaire nationale
d’Europe écologie – Les Verts

Objet : candidature à la primaire d’Europe écologie – Les Verts pour l’élection présidentielle

Cécile,
je te prie noter que, par le présent courrier, je fais officiellement acte de candidature dans le cadre de la primaire d’Europe écologie – Les Verts (EELV) pour l’élection présidentielle.

Il est vrai que je ne suis pas adhérent d’EELV mais, chacun le sait, M Hulot non plus… ce qui ne semble pas poser de problème pour qu’il participe à cette primaire (cf ta réponse à Mme Lapix sur le plateau de Dimanche +). Ce qui est possible pour M. Hulot doit nécessairement l’être pour quelqu’un d’autre.
Je te remercie de me faire connaître dès que possible les modalités pratiques et administratives de participation à la primaire.

Stéphane Lhomme
Président de l’Observatoire du nucléaire
Porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire de février 2000 à février 2010

La candidature demandée est donc, en quelque sorte, à charge contre Hulot. Voici le point de vue de Stéphane Lhomme :

Nicolas Hulot est le candidat des multinationales

Je me présente à la primaire d’ « Europe écologie – Les Verts » parce que :
– l’animateur de télévision Nicolas Hulot, parrainé par L’Oréal et EDF, veut faire main basse sur l’écologie politique ;
– il faut proposer une écologie offensive contre les multinationales pollueuses et pour une véritable politique sociale.

Par Stéphane Lhomme, Président de l’Observatoire du nucléaire

Présentée comme l’aboutissement suprême de la participation citoyenne au débat public, l’élection présidentielle au suffrage direct est au contraire devenue un rouleau compresseur antidémocratique qui pousse les partis à des « castings » dictés par les sondages et dope les ambitions de vedettes du petit écran.

On ne sera donc pas surpris de constater que l’écologiste cathodique Nicolas Hulot se propose d’être le candidat d’Europe écologie-Les Verts.

A ce compte, pourquoi pas Mimie Mathy, Zidane, Madame de Fontenay où Johnny Halliday ? Si Nicolas Hulot était désigné, ce serait la pire des humiliations pour les tous écologistes.

Conscient qu’il n’est pas très présentable pour un supposé écologiste d’être en affaire avec EDF ou L’Oreal, Nicolas Hulot vient de rompre ses contrats avec ces multinationales pollueuses. Ainsi, d’un claquement de doigts, il serait subitement « lavé » de ces collaborations indécentes pour un « écologiste » ?

Comment croire que les citoyens-électeurs vont se laisser berner par de si grosses ficelles ? Comment croire que les Verts, et les autres écologistes qui agissent sur le terrain depuis si longtemps, vont accepter d’être enrôlés par l’animateur de TF1 ?

En effet, la seule « légitimité » de M Hulot pour représenter l’écologie politique se résume
principalement… en une très forte notoriété. Celle-ci est due à sa présence de longue date, et en « prime time », dans la grille des programmes de TF1, la chaîne de télévision la plus regardée en France. TF1 étant elle-même détenue par la multinationale Bouygues, plus spécialisée dans le bétonnage et la pollution que dans l’écologie.

Pire : il apparaît que c’est le drame de Fukushima qui a décidé l’animateur de télé à franchir le pas vers la politique. Or, tout en se construisant une image médiatique d’écologiste, Nicolas Hulot n’a auparavant jamais levé le petit doigt contre l’atome. Parfois contraint de se prononcer lors d’interviews, il s’en sortait avec des pirouettes du genre « Le nucléaire n’est pas une solution… à terme ».

Mais, le plus souvent, il expliquait que l’atome n’était certes pas très écologique, mais que la priorité était de lutter contre le changement climatique. Sous entendu, il faut garder le nucléaire qui dégage peu de co2. Peu importe les déchets radioactifs et les catastrophes atomiques…

La catastrophe nucléaire japonaise n’est donc qu’une bonne opportunité pour Nicolas Hulot qui s’est parfois laisser aller à donner conférence à l’invitation de la Société française de l’énergie nucléaire (SFEN), par exemple le 15 novembre 2001 à Bordeaux. Ayant diffusé aux spectateurs un tract contestant le caractère écologique du nucléaire et le soutien apporté de fait à cette thèse par l’animateur d’Ushuaia, j’avais eu la surprise de voir ce dernier, en furie, se précipiter vers moi et prétendre que sa présence aux côtés de la SFEN n’avait aucune signification.

Et puis il y a eu le « machin » appelé Grenelle de l’environnement, idée « lumineuse » de M. Hulot qui a déroulé à cette occasion le tapis vert pour M Sarkozy. Celui-ci s’est offert à bon compte une image d’écologiste : le Grenelle a servi de cache sexe à la continuation des pires pollutions, nucléaire, autoroutes, pesticides, incinérateurs, etc.

Nicolas Hulot et les autres écologistes officiels – ils ont été désignés par l’Elysée ! – n’ont même pas « monnayé » leurs participation au Grenelle, par exemple en exigeant l’arrêt de la construction du réacteur nucléaire EPR. Ils se sont précipités dans les salons dorés et devant les caméras pour en tirer des avantages personnels.

Certains sont aujourd’hui députés européens, d’autres viennent d’être récompensés par une nomination lucrative au Conseil économique et social. Et leur leader, Saint Nicolas, entend maintenant faire carrément main basse sur l’écologie politique !

Mais quel peut donc être l’intérêt pour les écologistes de se soumettre à la candidature Hulot ?
Première hypothèse, la mayonnaise ne prend pas : il ne suffit pas de caracoler en tête des sondages de notoriété pour être crédible en politique. Au final, les écolos se seront offerts pour rien à Hulot, le candidat des multinationales polluantes.

Seconde hypothèse, Hulot fait un bon score : 10%, 12%, voire 15%. Les élites vertes pensent pouvoir alors contraindre le PS à leur laisser, lors des élections législatives, une bonne cinquantaine de circonscriptions gagnables. C’est mal connaître le PS, lequel a toujours châtié ses vassaux, surtout lorsqu’ils se sont enhardis. Par contre, on peut envisager trois ou quatre ministres écologistes. La belle affaire : le PCF en a eu autant en 1981, et leur seul rôle a été de faire avaler des couleuvres à leurs camarades.

Dans tous les cas, à part récupérer quelques strapontins pour certains écolo-arrivistes, on ne voit pas bien ce que gagnerait Europe écologie à s’offrir à un animateur de télévision ami de multinationales pollueuses. Ce serait la déchéance finale et fatale de l’écologie politique.

Il est donc très clair que ma candidature est avant tout motivée par le souci de s’opposer à celle de Nicolas Hulot. On m’objectera qu’il n’est pas très constructif de se présenter « contre », plutôt que d’être force de proposition. Ce à quoi je réponds que, parfois, il faut savoir se lever pour dire « non », mais que cela n’empêche pas pour autant de la faire de façon positive et constructive.

Il reste à ce que ma candidature ne soit pas écartée par de subtils procédés bureaucratiques. Je ne suis certes pas membre d’Europe écologie, mais Nicolas Hulot non plus : s’il est autorisé à concourir, il n’y a aucune raison que je ne le sois pas.

Stéphane Lhomme
Président de l’Observatoire du nucléaire
http://www.observatoire-du-nucleaire.org

Sur le papier, cette démarche a une cohérence, à part qu’il y a peu de légitimité à apporter la bonne parole de l’extérieur d’EELV.

Surtout que Stéphane Lhomme est lié aux « décroissants », qui eux aussi espéraient lancer une candidature vraie/fausse, afin de faire passer leurs idées (http://www.objecteursdecroissance2012.fr, hors ligne, avec Paul Ariès en figure de proue), mais l’union n’a pas été réussie et le projet est tombé à l’eau.

La vérité est qu’EELV exerce une telle pression qu’à moins d’avoir des valeurs très fortes – comme la libération animale et la libération de la Terre – il est difficile d’avoir une marge de manoeuvre, même s’il est évident qu’EELV et Hulot n’ont rien d’écologiste finalement.

La tentative de Stéphane Lhomme, si elle contribue évidemment à montrer la nature d’EELV et de Hulot, ne saurait constituer une véritable perspective : celle-ci ne peut se développer qu’à la base, démocratiquement, avec des valeurs morales et culturelles hautement développées. C’est le sens à nos yeux d’assumer le véganisme et la libération de la Terre !

L’interdiction de vendre des cosmétiques testés sur animaux ne doit plus être reportée

Théoriquement, au 11 mars 2013, les cosmétiques vendus en Europe n’auront plus été testés sur les animaux.

En pratique, cette future loi est en passe d’être remise en cause. Une campagne est lancée afin de contrer cela: « Ban it all » dont voici une présentation.

L’interdiction de vendre des cosmétiques testés sur animaux ne doit plus être reportée

Selon le 7ème amendement, adopté en 2003, de la directive sur les Cosmétiques (76/768/CEE), la commercialisation de tous les cosmétiques testés sur animaux doit être interdite en Europe à partir du 11 mars 2013.

Aujourd’hui, sept ans plus tard, la Commission Européenne dit être incapable de remplir son engagement au motif que certaines méthodes de remplacement ne seront pas disponibles à temps pour respecter l’échéance de 2013.

Alors que la Commission attend la validation de méthodes substitutives pour interdire les tests sur animaux, le Parlement considère que pour les industries, pour les États membres et pour la Commission elle-même, l’interdiction serait la principale incitation au développement et à la validation de méthodes substitutives à l’expérimentation animale.

Si votre association ou votre société est pour l’interdiction totale de commercialiser – sur le territoire européen – les cosmétiques testés sur animaux, soutenez cette campagne en vous inscrivant ici: support@ban-it-all.com

Six raisons pour maintenir l’interdiction de commercialiser les cosmétiques testés sur animaux, dans l’Union Européenne:

  1. L’interdiction de commercialiser les cosmétiques testés sur animaux, initialement prévue en 1998, a déjà été repoussée à maintes reprises pour arranger les industriels. La Commission Européenne en est même arrivée à omettre que cette interdiction était fondée sur des raisons éthiques.
  2. Une société civilisée n’a pas besoin de nouveaux cosmétiques si le fait de les produire signifie aveugler, brûler, intoxiquer, étouffer et tuer des animaux. Les produits sans cruauté que nous trouvons déjà sur le marché s’avèrent être largement satisfaisants.
  3. Les tests sur animaux que la Commission Européenne tient à maintenir en vigueur ne servent guère à protéger la santé des consommateurs.
    Le principe que l’expérimentation animale n’est pas scientifiquement fiable ni prédictive pour l’homme est reconnu par un nombre toujours grandissant d’académiciens et d’institutions de renommée internationale. Ces derniers exigent, avec une insistance toujours croissante, un changement radical de paradigme dans le domaine de la toxicologie, et la substitution des tests sur animaux par des tests in vitro, in silico et par les technologies « –omiques » qui se servent de matériel d’origine humaine.
  4. Compte tenu du fait que les tests sur animaux ne sont pas prédictifs pour l’espèce humaine, il est évident que le vrai cobaye sur lequel les industries expérimentent chaque jour l’éventuelle dangerosité de ce qu’elles produisent n’est autre que le consommateur. C’est sur nous que sont testés les 20.000 nouveaux produits introduits chaque année sur le marché.
  5. Une approche basée sur le « poids des preuves » (épidémiologie, observation clinique, études in vitro et in silico) devrait remplacer l’actuelle procédure qui sert à valider de nouvelles méthodes. D’ailleurs, la procédure de validation actuelle a été le principal obstacle à leur approbation réglementaire et a retardé l’utilisation de technologies innovantes qui sont fiables, pertinentes et beaucoup plus rapides pour déterminer les risques que les substances chimiques font courir à la santé publique. Les méthodes substitutives doivent être soutenues par tous les moyens: elles doivent être subventionnées, encouragées, rendues publiques et obligatoires par la loi.
  6. La loi exige que les tests substitutifs soient scrupuleusement filtrés et validés avant d’entrer dans l’usage courant. Mais la même obligation n’existe pas et n’a jamais existé pour les tests sur animaux: Aucun d’eux n’a en effet jamais été validé. Si cette même rigueur scientifique était appliquée à l’expérimentation animale, celle-ci serait interdite depuis fort longtemps !

Manif-occupation pour l’accès à la terre, contre l’aéroport et son monde

Le 7 mai aura lieu une grande manifestation contre le projet du nouvel aéroport à Nantes. On notera aussi qu’il y a désormais un nouveau lieu de résistance sur la ZAD (zone du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes), que le soir du 21 avril aura lieu une 3ème rencontre ouverte à tou(te)s les opposant(e)s à Notre Dame des Landes, et que le 22 mi aura lieu une Fête de la Nature : Randonnée pédestre à Notre Dame des Landes (avec deux circuits: une découverte de l’avifaune et une découverte de la ZAD).

Pour une ferme en lutte, occupons les terres !

Depuis quarante ans, les décideurs et bétonneurs planchent sur un nouvel aéroport à côté de Nantes pour parfaire leurs rêves voraces de métropole et d’expansion économique. Il est censé atterrir sur 1650 hectares de terres agricoles et hameaux : la ZAD (Zone d’Aménagement Différé, autrement dit Zone À Détruire). Le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, qui aurait pu être mis au placard comme un archaïsme gênant, s’est aujourd’hui adapté jusqu’à devenir un symbole criant de l’arnaque représentée par le « capitalisme vert » et de son arrogance idéologique.

La lutte arrive à un point charnière avec la signature, en janvier dernier, de l’accord de construction et d’exploitation avec Vinci, leader mondial de l’aménagement du territoire.

L’offensive de propagande tout azimut se renforce pour justifier un projet dont les décideurs sentent bien qu’il est sur la brèche. Alors qu’ils envisagent de démarrer leurs travaux dans les années qui viennent, nous savons que cette lutte peut encore être gagnée et nous nous préparons pour que toute tentative de bétonnage des terres leur coûte cher.

Les exemples des victoires remportées dans la région par le passé, entre autres contre les projets nucléaires de Plogoff, du Carnet ou du Pellerin, montrent que les entreprises les plus mégalomaniaques peuvent être stoppées si la détermination est suffisante et que l’on se dote des moyens adéquats.

En parallèle des nombreuses actions et en appui des agriculteur-trice-s et habitant-e-s qui résistent alentour, de plus en plus de personnes ont repris pas à pas, depuis deux ans, les maisons et terrains rachetés par les maîtres d’œuvre de l’aéroport.

Une base de résistance se construit sur la ZAD : cabanes dans les arbres et au sol, potagers, maisons réhabilitées, espaces de réunion et de travail, mais aussi une boulangerie, un gîte, une bibliothèque ou un atelier de production graphique. À l’heure actuelle, on compte déjà plus d’une soixantaine de nouveaux-elles habitant-e-s de la ZAD, réparti-e-s sur plus d’une quinzaine de lieux.

Dans cette dynamique, la manif-action du 7 mai vise à l’installation collective d’un projet agricole sur des friches pour défendre ces terres, y vivre, et contribuer à l’alimentation de la ZAD et des alentours.

Cette initiative est le fruit de la rencontre entre Reclaim The Fields, réseau européen de paysan-ne-s et de sans-terres, et des occupant-e-s de la ZAD. Elle s’adresse à tout-e-s ceux/celles qui se battent sur le devenir de l’agriculture, à ceux/celles qui font vivre depuis longtemps la résistance locale et ne veulent pas se résigner, et à tout-e-s ceux/celles qui voudraient rejoindre aujourd’hui la lutte.

Nous vous invitons le 7 mai à un moment d’action collective, de rencontre et de fête, et vous proposons de rester les jours suivants pour renforcer l’installation.

Pour l’accès à la terre !

De nombreux-ses paysan-ne-s en devenir cherchent à cultiver la terre dans des logiques critiques d’une industrie agro-alimentaire, synonyme d’exploitation économique mondialisée, de destructions environnementales, et de formatage gestionnaire de la société. Ceux/celles-ci font face à une somme d’obstacles. Un des problèmes majeurs est la difficulté d’accéder à des terres du fait du bétonnage, de la mainmise des agro-maîtres, et de la politique d’agrandissement constant des exploitations existantes.

De plus en plus de personnes et collectifs, notamment en ville, cherchent à trouver des moyens de se nourrir sur des bases locales et d’échanges directs ou à produire une partie de leur nourriture. Ce processus se trouve lui aussi entravé par les politiques agricoles, les formes actuelles d’urbanisation et l’accaparement des terres. Il existe un ensemble conséquent de terres agricoles sur la ZAD.

Malgré les initiatives menées depuis des décennies pour en maintenir l’usage, certaines sont en friches, d’autres pourraient être expropriées, et les baux agricoles actuels menacent de ne pas être renouvelés du fait de l’avancée des travaux. Toutes seront perdues si le projet d’aéroport arrive à terme.

L’initiative du 7 mai est une étape dans la construction d’un mouvement plus large pour libérer les terres.

Contre l’aéroport et son monde !

La lutte contre l’aéroport de Notre Dame est une lutte au carrefour d’enjeux sur lesquels s’unir, croiser des problématiques et penser des stratégies communes. À travers cette lutte, nous combattons l’alimentation sous perfusion, la société industrielle et son réchauffement climatique, les politiques de développement économique et de contrôle du territoire, les mégalopoles et la normalisation des formes de vie, la privatisation du commun, le mythe de la croissance et l’illusion de participation démocratique…

Alors que les préliminaires à la construction s’intensifient, il s’agit de trouver un nouveau souffle dans cette lutte, que ce soit en s’opposant directement aux forages, prospections, enquêtes publiques, éventuelles expulsions, en accentuant la pression sur les décideurs et les compagnies liées au projet, mais aussi en construisant des moments d’actions collectives massives.

L’occupation de la ZAD est un des leviers importants sur lesquels la lutte contre l’aéroport peut s’appuyer. Ces formes d’occupation d’une zone menacée permettent de lier construction et résistance. Elles connectent des expériences de vie et de production et une dynamique offensive à même d’empêcher concrètement tout démarrage des travaux.

L’aéroport ne passera pas

On ne se laissera pas aménager !

Infos pratiques :

Il y aura de l’action mais aussi une tambouille sur place, de la danse, des interventions et échanges.

Pour ceux/celles qui viennent de loin, qui voudraient aider à la préparation en amont, ou rester pour l’installation après le 7 mai, il sera possible de camper sur place.

Venir si possible avec des outils, gants, sécateurs, bêches, crocs…

Des aides sont bienvenues pour le projet de « ferme » : matériel agricole – plants – semences – soutiens financiers…

Contact pour tout ça : reclaimthezad [arobase] riseup.net

Reclaim the Fields et des occupant-e-s de la ZAD

EELV : absence de sérieux, tout cela au nom des élections

Alors que la catastrophe de Fukushima continue de manière terrible (La situation est en train d’empirer de manière très importante, avec très vraisemblablement une réaction en chaîne périodique dans le réacteur numéro 1), on ne peut que penser plein de mal de ce qui se passe à Europe Ecologie – les Verts (EELV).

En 2002 déjà, le « duel » entre Alain Lipietz et Noël Mamère avait été meurtrier pour la mise en avant de l’écologie. Presque 10 ans après, rien n’a changé, entre cette fois Nicolas Hulot et Eva Joly.

Déjà que EELV se moque totalement des animaux, si en plus il n’y a même pas la mesure de l’urgence de la situation pour la planète, que penser ? Il est vrai que quand on sait ce que fait sa responsable Duflot (partir en train à la conférence de Copenhague, devant les médias, pour revenir discrètement en avion le lendemain)…

Et que dire de Nicolas Hulot ? Nous ne parlons même pas ici de son histoire (TF1, le business Ushuïa, etc.) mai de sa position par rapport à EELV. EELV a en effet décidé que la primaire en son sein, pour désigner la personne candidate à la présidentielle, serait en juin.

Cela ne plaît pas à sa seigneurie Hulot, qui se veut au-dessus de tout, et qui « se tâte » désormais pour aller en solo à la présidentielle (tout en se déclarant plus ou moins au dernier moment).

On reconnaît là une démarche personnelle, dans le prolongement de son parcours. Revenons sur quelques faits, rappelés tout récemment par la revue l’Express dans l’article Ushuaïa, le label Hulot certifié 100 % rentable :

« L’émission « Ushuaïa nature » est coûteuse à fabriquer [1 million d’euros par épisode], explique Hubert Taieb, directeur général adjoint de TF 1 Entreprises, la filiale de la chaîne de télévision qui possède et exploite le label écolo depuis le début des années 90. Il n’est pas anormal que l’on cherche à rentabiliser un investissement aussi lourd. »

Résultat : TF 1 a cédé en quinze ans la licence d’exploitation à plus d’une quinzaine de sociétés (L’Oréal pour les cosmétiques, Atol pour la lunetterie, Rhonetex pour les vêtements, Lexibook pour l’électronique grand public, Quo Vadis pour la papeterie…) et cautionné ainsi la commercialisation d’une soixantaine de produits dérivés en France. En jouant, même si la chaîne s’en défend, sur l’identification Ushuaïa-Nicolas Hulot pour les consommateurs.

Seule condition à respecter pour les heureux exploitants de la marque aux reflets verts : respecter l’esprit de l’émission de télévision, le navire amiral, à savoir la « naturalité éthique ». Avec plus ou moins de succès ! Si les gels douches Ushuaïa font un tabac dans les linéaires des grandes surfaces, les bâtons d’encens du même nom ont été retirés de la vente fin 2004 après que le magazine Que choisir a révélé qu’ils présentaient un risque cancérigène.

Pour éviter que de telles situations se reproduisent, TF 1 finalise une charte d’utilisation pour mettre en place des « obligations en matière de développement durable » qui seront annexées aux contrats de licence. Quoi qu’il en soit, l’opération est plus que rentable : TF 1 estime à… 100 millions d’euros le chiffre d’affaires annuel généré par tous les produits griffés Ushuaïa.

Le succès des produits dérivés ne se démentant pas, TF 1 continue d’exploiter le filon de l’émission (8 millions de téléspectateurs le mercredi soir quatre fois par an, un tiers de part d’audience). Outre les CD musicaux et les DVD des émissions, elle a trouvé deux nouvelles déclinaisons à fort potentiel.

D’une part un trimestriel, Ushuaïa magazine, lancé mi 2004 et vendu à 100 000 exemplaires, selon TF 1. Paraissant en fonction de la diffusion de l’émission, il fait bonne place aux autres produits dérivés de la marque. D’autre part, une chaîne de télévision, Ushuaïa TV, qui émet depuis mars. Diffusée sur le bouquet satellite TPS (détenue à 66 % par TF 1), elle propose des documentaires et diffuse une fois par jour d’anciennes émissions de son animateur casse-cou.

Pour chacune des déclinaisons de la marque, Nicolas Hulot n’a pas son mot à dire, mais il assume : « TF 1 décline des produits dérivés qui permettent à l’émission de télé d’être financée. Au début, j’ai été surpris par cette stratégie, mais je m’y suis fait. Cela ne me choque plus du moment que je garde le contrôle du contenu de l’émission et ma liberté de parole. »

Une liberté de parole financée par les grands groupes industriels, cela n’existe pas. Si des groupes comme EDF, TF 1, Bouygues Télécom, Duracell ou Rhône-Poulenc financent la « Fondation pour la nature et l’homme » ce n’est pas pour rien.

Il est évident que si Hulot agit de manière aussi individualiste par rapport à l’écologie ou l’EELV, c’est qu’il baigne dans une idéologie individualiste sans valeurs.

Quant à EELV, ce n’est plus qu’une machine électorale. Au point que le 1er avril, José Bové et Daniel Cohn-Bendit ont publié dans le quotidien Libération une sorte de « manifeste. »

Y est-il parlé de contenu ? Pas du tout. C’est juste le style d’EELV qui est critiqué. A la place d’une alliance trop directe avec le Parti Socialiste, les deux carriéristes proposent cela :

Depuis 2008, jamais peut-être notre nouveau mouvement n’a été en aussi grand danger, malgré ses succès et l’indéniable place qu’il a su occuper dans le paysage politique français et européen.

Notre mouvement s’agrandit, il s’implante, il gagne de nouveaux responsables, de nouveaux adhérents. Les campagnes de terrain portent leurs fruits. Nos idées et nos valeurs progressent. La coopérative de l’écologie politique se développe et, avec elle, le réseau de nos ressources partagées.

Mais les projets nouveaux se heurtent aux anciennes ambitions. Les vieilles habitudes, celles qui faisaient de l’écologie l’aiguillon des bonnes consciences de gauche ou de droite, le supplétif électoral d’une gauche à bout de souffle, entravent aujourd’hui les forces de l’espérance. La gestion de l’appareil, pour nécessaire qu’elle soit, prend le pas sur le projet et sur l’élaboration collective. Et comme si nous étions déjà un vieux parti, les conflits individuels menacent de l’emporter sur le combat commun.

Nous voulons un mouvement à la hauteur des enjeux du temps. Nous voulons une grande coopérative de l’écologie politique, autonome, bien en phase avec la société civile, capable d’assumer sa diversité et les débats qui naissent en son sein. Les associations citoyennes, les syndicalistes, les ONG et les plates-formes qu’elles constituent, les scientifiques et plus généralement les intellectuel(le)s et les artistes, les éco-innovateurs, le réseau social des experts, des entreprises ou les responsables des expériences de «transition», doivent trouver dans notre mouvement des moyens et des services mutualisés, à la mesure de leurs engagements et de leurs compétences.

Quand on a pas de contenu mais qu’on veut être « calife à la place du calife », on parle de « démocratie » sans préciser aucun contenu.

Et ne parlons pas de la ridicule prétention comme quoi EELV aurait une place dans le paysage politique français et européen. Les verts français sont extrêmement loin de la culture des Verts comme en Allemagne, malgré le fait qu’eux aussi ait choisi l’option électorale (c’était le triomphe des « realos » contre les « fundis »).

Quant à la « société civile » en Allemagne, elle n’hésite pas à assumer les clash, comme lors du mouvement contre le CASTOR.

EELV a une identité bobo, sans contenu ; c’est un parti de carriéristes désireux de gérer tranquillement la société pour que rien ne change fondamentalement, en verdissant un peu quelques quartiers.

Finissons sur une phrase de Jean-Paul Besset, député européen d’Europe Ecologie-Les Verts et ancien porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot :

« Humble, généreux et modeste… Hulot sera un animal politique singulier. Cela nous changera du zoo habituel. »

Au-delà de la question de l’humilité d’une personne médiatique gagnant plus de 30 000 euros par mois, peut-on, en ce début du 21ème siècle, parler de manière aussi détachée des zoos, symbole de l’exploitation animale et de la destruction des écosystèmes ?

Nous ne le pensons pas !

En hôpital psychiatrique pour avoir saboté un abattoir ?!

La ville de Lons-le-Saunier, à un peu plus de 100 kilomètres de Lyon dans le Jura, est une petite ville où résident un peu plus de 12 000 personnes. Un « fait divers » s’y est déroulé, qui nous intéresse particulièrement.

Ce qui se cache en effet derrière cela de quoi faire froid dans le dos pour le véganisme en France…

Voici donc les deux informations au sujet d’une action de sabotage, tirées du journal Le Progrès. Elles datent du 26 et du 28 mars 2011.

Un Lyonnais végétarien a arrêté l’abattoir de Lons

Ce n’est pas la première fois qu’il est interpellé

D’après ses explications, il est végétarien et condamne l’abattage d’animaux, qu’il ne peut concevoir.

Placé en garde en vue, l’homme, un Lyonnais de 36 ans, est en attente d’une expertise psychiatrique qui dira s’il est pénalement responsable ou non de ses actes. Il a été arrêté jeudi par la police aux abords de l’abattoir de Lons-le-Saunier, pieds nus ; il est poursuivi pour avoir coupé les câbles électriques du bâtiment avec une cisaille. Le fonctionnement de l’abattoir a été interrompu faute d’électricité et le préjudice est en cours d’estimation.

Ce n’est pas une première : des faits similaires s’étaient produits le 18 mars et le même individu a déjà été condamné pour les mêmes actes, sur le même site, à plusieurs reprises, il y a quelques années.

Voici la seconde information :

L’homme qui a arrêté l’abattoir de Lons interné

À plusieurs reprises, dont la dernière en date remonte à jeudi, il avait coupé, avec une cisaille, les câbles électriques de l’abattoir de Lons-le-Saunier, stoppant son fonctionnement et causant un lourd préjudice (qui n’a pas encore été estimé).

L’homme interpellé par les policiers lédoniens, un Lyonnais de 36 ans qui se trouvait pieds nus, a expliqué qu’il était végétarien et qu’il ne comprenait pas qu’on abatte des animaux.

Déjà connu des services de police pour avoir été condamné pour les mêmes faits il y a plusieurs années et avoir déjà coupé l’électricité de l’abattoir le 18 mars dernier, il a été placé en garde à vue, qui a été prolongée vendredi pour qu’il subisse une expertise psychiatrique.

Le spécialiste l’ayant déclaré pénalement irresponsable de ses actes, il a été transporté à l’hôpital psychiatrique du Vinatier, à Lyon.

Il est évident que la personne qui a mené cette action souffre de problèmes – non pas pour son action elle-même (qui relève de la « politique », de la « morale », etc.), mais pour le fait de se retrouver à plusieurs reprises sur le même site, pour systématiquement mener la même action, amenant les mêmes problèmes, etc.

Faut-il dire alors que les problèmes de cette personne relèvent de la folie ? De notre point de vue, certainement pas. Cette personne est perturbée, mais elle n’est pas folle, et par contre ce qui est certain c’est ce qui l’attend à l’hôpital psychiatrique, à savoir des gens considérant que son acte est fou, que lui est fou.

Cette personne n’est pas folle, car c’est sa sensibilité qui a amené sa raison à vouloir stopper le meurtre. Voilà qui, de notre point de vue, est d’une logique implacable, voilà qui est parfaitement cohérent.

Naturellement, cette personne n’est pas réaliste, elle est perturbée sans nul doute par les meurtres en masse d’animaux et son jugement s’en voit altéré au plus haut point. Jusqu’à se retrouver dans cette situation relativement étrange, à passer pour une personne illuminée oeuvrant de manière bornée, pour apporter un « message. »

Ceci étant, la « psychiatrisation » de cette personne est quelque chose de très grave.

Car rappelons qu’en France, être considéré comme « irresponsable » annule la responsabilité pénale. Sauf qu’à l’hôpital psychiatrique, on accueillera pas cette personnes les bras ouverts, saluant sa démarche « morale » tout en lui expliquant qu’il faut être plus constructif.

La dé-responsabilisation pénale pourrait aider cette personne, par rapport au fait d’éviter la prison. Mais en réalité cela se retourne totalement contre lui, parce que cela fait de lui – aux yeux de la société – une personne « folle » qu’il faut soigner, rééduquer.

La dimension « politique », « morale », « sociale » etc. de son acte lui échappe en effet par cette dé-responsabilisation pénale. Il se retrouve seul face à la société elle-même, qui va lui expliquer qu’elle doit revenir dans le droit chemin.

Il ne pourra pas se défendre, exprimer son point de vue, défendre son opinion. Il est enlevé à la société, aussi invisible que les abattoirs.

On peut même dire que cette personne est un otage. Toute personne assumant le véganisme sait à quel point la pression sociale est énorme. Rien que le procès du « couple végétalien » dont nous parlions il y a quelques jours le rappelle.

Est-ce à dire qu’il faille mettre « de l’eau dans son vin », rejeter ce genre de personnes comme « folles », « irresponsables », etc. ? Est-ce à dire qu’il faille faire de l’universitaire, du propre, du bourgeois, du responsable, des « propositions sociétales », du pacifique, du citoyen, de l’apaisé, etc. ?

La réponse est non, bien sûr. Il vaut mieux « avoir tort » avec une personne végétarienne troublée qui sabote un abattoir, que préférer « avoir raison » avec des personnes ravies de la société cultivant le profit, pour qui les animaux sont une sorte de hobby prétexte à rechercher une bonne conscience chrétienne.

C’est une question de dignité et de réalisme. L’acte de ce « Lyonnais végétarien » n’est pas fou, il est émouvant !

Ceci étant, et comme il faut bien évaluer la question, comprenons son acte et ses limites. Sans vouloir en rien préjuger sur cette personne (qui par la force des choses ne peut plus donner son opinion), notons tout de même ici que l’acte en lui-même témoigne d’une vision unilatérale.

Attaquer de manière répétée un même abattoir montre que c’est cet abattoir qui est considéré comme le lieu de la mort d’êtres vivants – sous-entendu ils ne sont pas vivants pour être tués par nous, humains.

Mais alors logiquement, si la personne en question avait saisi également le lieu où doivent vivre les animaux (la nature), alors il aurait dépassé sa vision unilatérale et atteint une pensée cohérente (selon nous): la défense de notre mère la Terre, Gaïa comme lieu de vie des êtres vivants.

Car, finalement, cette personne a été unilatérale, tout comme est unilatérale la démarche des personnes critiquant la situation des animaux, mais ne s’intéressant pas aux animaux, et encore moins à la nature.

Cette personne n’a fait que prendre qu’au pied de la lettre une pensée morale, mais bornée, ne s’intéressant qu’à un aspect de la question animale. L’autre aspect a été oublié: le fait que nous-mêmes soyons des animaux, voulant également vivre de manière heureuse en Gaïa.

Les animaux et leurs amis, héros de la situation post-tsunami au Japon

Depuis le 31 mars, nous avons une page consacrée à l’information quotidienne sur la catastrophe de Fukushima, toutefois nous faisons ici une exception pour un thème méritant d’être souligné (bien que nous espérons que la catastrophe de Fukushima, et ses retombées pour Gaïa, soient bien à l’esprit de tous et toutes).

Au Japon, dans la quasi totalité des cas, les centres de réfugiés n’acceptent pas les animaux dit de compagnie. Cela signifie qu’en plus des animaux victimes du tsunami, les autres animaux sauvés sont considérés comme « indésirables » et doivent alors obligatoirement être remis pour une éventuelle adoption.

Une grande revendication est donc que les gens refusant d’abandonner les animaux puisent obtenir des tentes. La seule autre option pour ces gens est de dormir dans leurs voitures ou des voitures abandonnées.

Ces gens, qui refusent d’abandonner leurs amis, sont l’honneur et la dignité de l’humanité, tout comme la centrale nucléaire de Fukushima est le symbole de ses lourdes erreurs.

A l’opposé de ce mépris lamentable, on a ces images d’un chien refusant d’abandonner un autre chien blessé, dans une vidéo qui fait le tour du monde et qui rappelle ce que sont les vraies valeurs de la vie : l’amour sans bornes.

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Dans la vidéo, les reporters mettent un temps avant d’apercevoir le chien et surtout le second, qu’ils pensaient mort au début. Ils n’ont pas pu le prendre et ont dû repartir, et il faut savoir ici que la loi japonaise interdit formellement de toucher à quoi que ce soit suite à une catastrophe.

C’est donc en toute illégalité qu’un groupe de fans de motocross a récupéré les deux chiens, roulant pendant neuf heures pour trouver un vétérinaire, qui leur a fourni l’essence pour repartir. Celui-ci n’a plus d’eau courante et son électricité provient d’une dynamo, et même le réfrigérateur familial a été réquisitionné pour l’opération de sauvetage des animaux de la zone.

Ce vétérinaire a réussi à sauver les deux chiens : celui qui était allongé avait bu la tasse mais a pu être sauvé, le second par contre est passé par un état critique car il avait un clou rouillé planté dans le pied, et il y avait un début de gangrène. Pour l’instant, l’amputation est évitée.

Il n’y a pas plus d’informations, ni de photos, les personnes impliquées évitant en fait les médias et appelant à sauver tous les chiens (et pas que ceux-là), ce qui a amené une polémique sur la véracité du sauvetage des deux chiens par le groupe en motocross.

A priori, il faut tout de même y accorder du crédit, tout comme pour le sauvetage en mer d’un chien. Celui-ci n’a sans doute pas passé directement trois semaines en mer, car il serait sans doute mort de déshydration (le sel marin est éliminé par le corps au moyen d’eau, donc boire de l’eau de mer déshydrate le corps, en plus d’abîmer les reins).

En tout cas, la vidéo du sauvetage (qu’on peut voir ici, cliquez sur « play » sur l’image) est extrêmement émouvante, et la joie du pauvre chien certainement pas feinte (on peut voir une autre vidéo ici, et là une longue vidéo montrant la très grande difficulté du sauvetage).

Enfin, pour finir, soulignons qu’il existe de nombreuses équipes tentant d’aider les animaux, dans des conditions terribles. Voici par exemple le lien (facebook) pour le Japan Earthquake Animal Rescue and Support.

Il est à nos yeux très important de parler et de saluer ces initiatives, et de les aider si l’on peut. Tout comme on peut et on doit soutenir les refuges en France, adopter des animaux en détresse, participer à la défense de tous les animaux.

 

Faux Hardliners, vrais fascistes

Le forum Straight Edge, qui avait ouvert il y a quelques temps, a depuis fait son chemin, et voici un communiqué d’une très forte densité. En période de crise, il faut avoir la discipline d’esprit pour ne pas se faire avoir par la morosité, le pessimisme, les tendances destructrices, le culte narcissique du repli sur soi.

Ce communiqué, très documenté et qui tape dans le mille, rappelle que la culture straight edge, et avec elle la culture vegan straight edge, est née comme culture alternative, comme culture riche en utopies, en valeurs.

La culture vegan straight edge, mais aussi la culture straight edge bien entendu, n’est pas une « tendance négative », mais tout un état d’esprit positif, pour avancer dans sa vie, pour avancer dans la vie, pour faire avancer les gens et les choses, en général!

Faux Hardliners, vrais fascistes

Communiqué de l’administration du forum Straight Edge à l’attention de ses utilisatrices et utilisateurs, et au-delà.

Nous souhaitons clarifier notre analyse et notre positionnement quant aux individus et groupes se revendiquant ou reprenant, depuis maintenant un peu plus d’un an, le terme Hardline et, de façon plus globale, quant aux individus et groupes fascistes cherchant à se réapproprier les mouvements et cultures Straight Edge, Vegan et Hardcore.

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Rappel des événements relatifs au forum Straight Edge

Le forum Straight Edge a été créé en octobre 2008 par xEzkhx. Presqu’un an plus tard, suite à un regain d’activité du forum malgré plusieurs mois d’absence de son fondateur et administrateur, deux membres (marty et Suffox) sont parvenus à reprendre le forum en main et ont finalement accédé à son administration. Le fondateur a quitté le navire et n’a jamais refait surface.

Quelques mois plus tard, plusieurs polémiques ont éclaté à propos des positions de Suffox, notamment sur la question de l’avortement (il est ouvertement anti-avortement) mais aussi sur sa volonté d’apolitiser systématiquement le Straight Edge, la lutte de libération animale ainsi que le forum, offrant de facto ceux-ci en pâture aux fascistes avides de s’infiltrer et de s’approprier les cultures et mouvements progressistes. Sur son blog personnel, il développait également des positions clairement anti-immigration, racistes et nationalistes.

Une des conséquences des positions de Suffox fut le soutien qu’il apporta à un membre controversé du forum : HardlineR. Ce dernier débarqua sur le forum en septembre 2009, se revendiquant des mouvements Straight Edge et Hardline, cherchant à recruter des « membres » pour une mystérieuse « communauté Straight Edge du Sud-Est » [1].

Outre sa campagne de recrutement pour son organisation inexistante, il s’est illustré par la tenue de propos homophobes et anti-avortement.

Un simple tour sur son blog personnel nous révèle une pensée politique complexe qui mêle paganisme nostalgique, nationalisme, « anticapitalisme » (dans sa forme typique des mouvements de l’extrême-droite française de la décennie passée), anticommunisme primaire (autre grand classique de l’extrême-droite), reprise d’une iconographie d’Occupation, refus des clivages gauche-droite pour leur préférer une absurde « métapolitique », élitisme, darwinisme social et recherche de la pureté raciale, sexisme, virilisme et culte du corps, etc.

Une belle brochette – pas végane pour un sou – de concepts d’orientation fasciste. Il est récemment apparu que l’une des principales influences politiques de HardlineR fut (est ?) le politicien allemand Otto Strasser, membre du NSDAP avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale qui incarnait la tendance « sociale » du parti nazi. La boucle est bouclée.

L’attitude des membres du forum à l’égard de HardlineR n’a pas été très chaleureuse – avec raison ! Pourtant, Suffox a systématiquement soutenu ce dernier, au nom de la « liberté d’expression », de la « tolérance » et de l' »apolitisme » supposés régner au sein de forum et du mouvement Straight Edge.

Au-delà de cela, il y avait de réelles connivences politiques entre les deux individus.

Il aura malheureusement fallu attendre qu’un site Internet (laterredabord.fr) publie un article [2] dénonçant la présence d’un fasciste au sein de l’administration du forum pour que des mesures soient finalement prises dans le sens de la lutte contre le fascisme (au modeste niveau du forum).
HardlineR a été définitivement banni du forum et Suffox a quitté l’administration et vu son compte supprimer.

Il va de soi que de telles mesures, voire d’autres plus radicales, auraient pu être prises plus tôt. Tel n’a pas été le cas, et ce pour deux principales raisons. La première étant qu’une certaine confusion régnait à cette époque sur le forum. Malgré son ancienneté, il était encore « jeune » et ne jouissait pas d’une communauté particulièrement active et radicale. Le fait que Suffox n’était pas un simple membre mais un administrateur du forum n’a sûrement pas arrangé la confusion en donnant l’impression qu’il jouissait d’un statut qui le rendait intouchable.

La seconde raison était à la fois l’absence de positions claires sur la question du fascisme et de ce qui l’entoure (capitalisme, racisme, sexisme, spécisme) et l’absence d’objectifs et de projets pour le forum. Il était simplement « là » et essayait de survivre.

Nous regrettons beaucoup que ces mesures n’eussent été prises plus tôt. Lors des événements (et même un peu après), de nombreuses et houleuses discussions ont eu lieu sur le forum impliquant Suffox et HardlineR. Discussions qui, nous le reconnaissons aujourd’hui, n’avaient pas leur place sur ce forum ni ailleurs. En effet, en laissant parler des fascistes sur un forum public, en plus de perdre notre temps à débattre inutilement, nous leur avons fourni la possibilité de se rencontrer, de synthétiser une partie de leur idéologie commune, et surtout nous leur avons fourni une tribune publique qu’ils ont utilisée pour étaler leur propagande et propager leurs idées nauséabondes.

Ces effets indésirables sont encore d’actualité puisque ces discussions, les arguments et les liens qui les composent sont encore disponibles à la lecture sur Internet et sont encore référencées par les moteurs de recherche.

Nous travaillons doucement depuis un an, et plus activement depuis quelques mois, à ce que ces erreurs soient réparées et surtout à ce qu’elles ne puissent plus être reproduites.

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L’émergence groupusculaire des fascistes cherchant à s’approprier Straight Edge, Véganisme et Hardline

Suite à ces événements, HardlineR et Suffox ont évolué en binôme pendant plusieurs mois. HardlineR a rallié ce dernier dans son projet toujours plus mythologique de « communauté Straight Edge du Sud-Est ».

Si beaucoup de points les rassemblent, il est à noter – et cela n’en est que plus tragique – que Suffox semble d’avantage proche des idées du National-Bolchevisme (mouvement réactionnaire d’origine russe, mais cependant pas moins fasciste que les autres mouvements nationalistes traditionnellement anti-marxistes) tandis que HardlineR est plus proche des Nationalistes Autonomes, mouvement fasciste nouvellement apparu en France. [3]

Outre la tenue de leurs blogs respectifs, leur première action commune fut la création d’un « forum straight edge ouvert à tous » [4]. Ce forum, créé en mai 2010, rassembla une trentaine de membres inscrits dont moins d’une demi-douzaine fut réellement active. Il ne donne plus aucun signe de vie depuis septembre 2010.
La seconde action commune du duo fut la production et la diffusion d’un zine « Hardline » au format numérique et au titre tout à fait évocateur : « X-SélectioN-X ».

En juillet 2010, une rencontre entre plusieurs militants « Hardline » et sympathisants, glanés sur leur forum et via la propagande assidument menée sur Internet durant les mois précédents, est organisée dans un « squat Hardline » (maison abandonnée) dans une ville du sud du pays. Il n’en ressort pas grand-chose sinon la mise en place d’une vague structure nationale : Résistance Hardline. Un site Internet du même nom est créé, mais il ne semble s’agir que du nom du réseau fantôme qui lie entre eux les différents groupuscules locaux (ou « sections »).

De quels groupuscules locaux s’agit-il ? Ils sont au nombre de quatre à l’heure où nous publions ce communiqué : un en île-de-France, un en Lorraine, un en Gironde et un en PACA [5]. Seul ce dernier est réellement actif sur Internet et un peu sur le terrain. Les trois autres n’ont plus aucune activité particulière (pour autant qu’ils en eussent une à un moment ou à un autre).

Pour résumer, cette « structure nationale » de « résistance » « Hardline », ce n’est toujours et rien d’autre qu’un groupe de quelques personnes mené par un duo charismatique et basé dans le Sud-Est du pays. Rien ou presque n’a changé depuis un an.

Mais cette évolution traduit cependant une réelle tendance du fascisme à essayer de récupérer des valeurs positives, progressistes – qui sont donc à l’opposée de leurs idéologies haineuses – et à les vider de leur contenu pour mieux les détourner.

Un exemple frappant de ces tentatives de récupération a eu lieu en 2009 en Allemagne, avec la tentative du milieu néo-nazi de s’approprier le terme « Hardcore » et d’en faire une marque déposée, interdisant ainsi la libre utilisation du mot par les groupes, labels, sites, etc. Après une longue campagne antifasciste contre cette offensive, l’institut Allemand des marques a annulé le dépôt pour le mot « Hardcore ». [6] Rappelons que la Hardcore est une scène musicale trentenaire qui rassemble des milliers de groupes partout dans le monde et forme un vaste mouvement culturel de jeunesse. Il est également le milieu d’où a émergé et évolué le Straight Edge.

Aussi les animaux se retrouvent-ils pris en otage par le discours de certains groupes ou organisations fascistes. On peut citer Brigitte Bardot et sa fondation dont la dernière campagne ouvertement raciste ne cible que la viande halal et kascher.

Les Nationalistes Autonomes tentent eux aussi de s’approprier le thème de la protection animale [7], mais bien entendu le discours sonne faux. Comment peuvent-ils être sincères dans leur lutte contre l’exploitation animale et l’exploitation de la Terre alors qu’ils défendent une société reposant sur l’oppression et l’exploitation (des femmes, des « faibles », des minorités) et la hiérarchisation (de classe, de sexe, de « race ») ? Il ne s’agit en fait que d’une critique de façade, d’un discours faussement rebelle, qui relève de l’anticapitalisme romantique [8], ne s’attaquant pas au cœur du problème.

Autre exemple, HardlineR a pris – sur son blog personnel – les loups en otage (tout comme le groupe « Le Klan du Loup » [9]) ne mettant injustement en avant les loups que pour appuyer un discours social-darwiniste, d’oppression des « forts » sur les « faibles ».

Il nous semble donc important de revenir sur l’histoire du mouvement Hardline afin de mieux comprendre la manipulation et la supercherie des fascistes qui reprennent ce terme.

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Le mouvement Hardline : du Hardcore américain…

Le mouvement Hardline est apparu aux États-Unis à la toute fin des années 80 au sein de la scène Straight Edge comme radicalisation d’une partie de sa frange vegan et écologiste. Dans un premier temps sans forme et rassemblant une multitude d’individu-e-s différent-e-s et de pensées variées, le mouvement s’est concrétisé au début des années 90 sur la côte Ouest américaine, principalement autour du groupe de Punk Hardcore Vegan Reich.

C’est en 1990 que ce groupe a diffusé, en accompagnement d’une de ses productions musicales, un manifeste sur papier : le « Hardline Manifesto » [10]. C’est ce manifeste qui a formé la base idéologique du mouvement Hardline pour la décennie qui a suivi.

Le manifeste consiste en fait en un principe essentiel : la défense de toute vie contre toute forme d’exploitation ou d’oppression. Il y transparait ainsi clairement une dimension progressiste et un lien étroit avec la culture de lutte d’extrême-gauche.
Le second principe majeur du manifeste est la mise en avant d’un Ordre Naturel, dont le respect irait de pair avec la lutte contre l’exploitation totale.

Concrètement, ce manifeste – et le mouvement qui l’a produit et adopté – promeut la lutte contre le sexisme, le racisme et le fascisme, le véganisme comme mode de vie respectueux de la vie animale et de l’environnement, le Straight Edge comme hygiène de vie qui exclut les poisons tant consommateurs que sentimentaux, l’activisme de libération animale et vise à terme une existence humaine libérée de l’exploitation et dans une relation harmonieuse avec la planète et toutes les formes de vie qu’elle abrite.

Par contre, le suivi de ces principes, associé à la dimension religieuse de l’idée d’un Ordre Naturel, amena une grande partie des Hardliners à s’opposer dans la pratique à l’avortement (puisque toute vie était « sacrée ») ainsi qu’à adopter une attitude hostile envers l’homosexualité (les sexualités considérées comme « déviantes » – non-procréatrices – n’étant pas « naturelles »). [11]

Ces derniers points, ainsi qu’une attitude globalement trop radicalement militante, ont évidemment été une source de tensions entre les Hardliners et la scène Straight Edge traditionnelle. Le mouvement Hardline a rapidement laissé la place à une scène Vegan Straight Edge toujours radicale mais plus matérialiste, issue de la côte Est américaine et globalement représentée par le groupe de Metalcore Earth Crisis.

Aujourd’hui le mouvement Hardline tel qu’il a été défini par le Manifeste n’existe plus. Il a disparu à la fin des années 90 et il est à peine exagéré de qualifier de « queue de comète » les quelques groupes et publications américaines qui se revendiquent encore aujourd’hui de la pensée Hardline.

Au cours des années 1990, les individus se réclamant du mouvement Hardline ont globalement suivi deux chemins différents :

  • une partie du mouvement s’est ancrée dans l’activisme anarchiste et d’extrême-gauche et dans celui pour la libération de la Terre et des animaux (Earth First !, ELF, ALF, …)
  • l’autre partie s’est enfoncée plus avant dans la brèche « mystico-religieuse » qui caractérisait déjà le mouvement à son origine (comme en témoigne le Manifeste), suivant par là la voie d’un des membres de Vegan Reich converti à l’Islam. L’attrait et l’adoption par le mouvement Hardline de philosophies et spiritualités orientales (Islam, Bouddhisme, Jaïnisme, Taoïsme, …) fut l’une des causes de sa séparation d’avec le mouvement Straight Edge traditionnel, nettement plus orienté vers le l’athéisme et le matérialisme.

Le mouvement Hardline et sa position sur l’avortement et la sexualité ont dans une certaine mesure participé à la considération médiatique d’un mouvement Straight Edge (et Vegan) violent, extrêmiste, intolérant. Le sexisme et l’homophobie étaient évidemment présents dans la scène Hardcore / Straight Edge, allant de pair avec le virilisme cultivé dans ce milieu. De même, l’avortement a toujours fait polémique dans la société américaine – très profondément divisée à ce sujet – ainsi qu’au sein de la scène Hardcore de l’époque. Mais le fait qu’il n’ait jamais été question de valeurs « affirmées », voire revendiquées, n’a pas eu le même impact dans les médias et, par corollaire, dans la population, que les mêmes valeurs partagées et revendiquées par les Hardliners.

Aujourd’hui encore, le mouvement Straight Edge souffre de cette étiquette médiatique de mouvement conservateur, réactionnaire, voire fasciste à cause d’une minorité Hardline [12], qui pourtant se basait sur une idéologie globalement très progressiste (pour l’époque).

Un mouvement Hardline n’a donc plus de raison d’être aujourd’hui. L’émergence d’une scène Vegan Straight Edge dénuée de principes directeurs d’origine religieuse ou mystique a achevé de rendre caduque la progression du mouvement Hardline. En effet, à la lumière de l’histoire du mouvement, il est clair que l’aspect mystico-religieux présent dans le Manifeste a été l’un des principaux facteurs qui ont empêché l’émergence d’une culture populaire, unifiée et cohérente.

Il est possible de se sentir proche des thèses écologiques radicales et sociales du Manifeste, mais s’il l’on élude l’aspect religieux, alors il n’y a pas lieu de se revendiquer du Hardline. A l’opposé, si l’on se focalise sur l’aspect mystico-religieux, alors le mode de vie Vegan Straight Edge passe en second plan et on devient une sorte de post-hardliner (c’est par exemple le cas du label Path of Perfection [13]). Mais vouloir entreprendre la résurgence du mouvement Hardline est un non-sens qui ne peut avoir comme seule conséquence que l’échec.

Pourtant certains fascistes tentent aujourd’hui de reprendre le terme de « Hardline ». Au vu de leur idéologie, de leurs textes, de leurs actions – qui n’ont plus rien à voir avec les valeurs contenues dans le Manifeste Hardline -, il apparaît comme évident qu’ils ignorent tout de l’origine et l’histoire de ce mouvement, et qu’ils passent allégrement au-dessus de cette absurdité qui consiste à s’en revendiquer.

Jamais un véritable hardliner n’aurait préconisé la préférence nationale à l’embauche, la fermeture des frontières dans des zones précisément déterminées, la santé comme unique objectif du Straight Edge ou le véganisme comme « une voie parmi d’autres ». Il paraît insensé d’imaginer que des personnes puissent se revendiquer d’un mouvement (qui possède des origines, une histoire et une culture) sur la seule base de la concordance entre l’idéologie de ces personnes avec les deux principaux points polémiques et médiatiques du mouvement. Rien d’autre ne relie pourtant le mouvement Hardline américain et les fascistes français qui s’en revendiquent.

Nous allons donc tenter de comprendre l’origine de cette réappropriation du terme « Hardline », pour constater dans les faits l’absence totale de rapport avec le mouvement américain.

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… au fascisme russe et ukrainien

Depuis le début des années 2000, une partie de l’extrême-droite slave (Russie, Ukraine) [14] se revendique du Straight Edge, et parfois du Hardline, pour désigner son mouvement politique et culturel fasciste où le rejet des drogues ne vise pas à se libérer et à se réaliser individuellement mais à sauver « son peuple » de la dépendance afin d’en faire une nation supérieure aux autres, où l’opposition à la malbouffe et aux multinationales américaines n’a rien d’anticapitaliste mais tout de protectionniste, où l’opposition à l’immigration n’est plus seulement un programme politique mais un mode de vie criminel et organisé, où l’anti-communisme n’est pas une rengaine historique mais une composante logique d’une idéologie politique qui a des sympathies bien réelles pour un nazisme appliqué au monde slave.

Cette idéologie de la « santé » pour le « peuple » et de la « pureté » pour la « nation » s’est d’abord développée au sein d’une microscopique scène Hardcore / RAC [15] russe dénuée de tout ce que le Punk aurait pu lui apporter de progressiste et de contestataire.

Ce furent ensuite les tribunes des stades de football qui prirent le relais. Celles-ci sont internationalement connues pour abriter les hooligans parmi les plus violents au monde et pour être le lieu où toutes les franges de l’imposante extrême-droite russe se rencontrent, se mêlent et parfois s’organisent. De nos jours, les militants fascistes qui se revendiquent du Straight Edge et du Hardline n’ont plus besoin des stades de football pour se mettre en avant (bien qu’ils continuent d’y sévir) : ils sont suffisamment nombreux pour organiser leurs propres manifestations [16] ! Ajoutons à cela une présence très active et une propagande rondement menée sur Internet.

Nous ne pouvons pas savoir si ces personnes et ces groupes pensent réellement que le Straight Edge et le Hardline peuvent se fondre dans leur idéologie fasciste ou s’ils jouent volontairement des clichés que les médias américains ont propagé sur ces mouvements. Il y a probablement un peu des deux.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, ces gens-là sont plusieurs milliers en Russie et en Ukraine, qu’ils sont organisés en groupes/scènes locales, qu’ils sont très actifs sur le terrain, sur le plan culturel et sur Internet, qu’ils ont des liens très étroits avec les autres franges du fascisme local, de l’extrême-droite parlementaire aux néo-nazis armés, qu’ils bénéficient de la complaisance des autorités (politiciens, police, justice), des médias et qu’ils touchent une partie non-négligeable de la jeunesse de leur pays.

On ne compte plus les agressions et actions criminelles commises à l’encontre de consommateurs d’alcool ou de lieux de vente d’alcool. Très récemment, les premiers meurtres revendiqués par des membres du mouvement Straight Edge / Hardline ont été traités par les médias russes.

De telles tendances ont été récemment observées en Allemagne et aux Pays-Bas. Nous avons vu, plus haut, qu’elles avaient également touché la France. Car c’est bien de ces gens-là que les militants de « Résistance Hardline » s’inspirent. Une simple comparaison visuelle du « style » général de leurs sites et de leur propagande graphique avec celui des fascistes russes suffit à établir l’ascendance idéologique. [17]

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Prise de positions

Nous considérons non pas que le Straight Edge, le Véganisme et le Hardline sont des cultures et des mouvements qui n’ont rien à voir avec le fascisme. Nous considérons que ces mouvements sont opposés au fascisme par la nature même de leur philosophie, de leurs valeurs.

Il est donc hors de question de laisser des fascistes, quels qu’ils soient, s’approprier ces mouvements.

Le Straight Edge ne saurait être un outil politique visant à sublimer la pureté mythologique d’un peuple.

Le Véganisme ne sera jamais un prétexte à la haine raciste et antisémite.

Quoiqu’on pense du Hardline, nous ne laisserons pas l’héritage spirituel et politique qu’il laisse derrière lui être récupéré par quelques nazillons à la recherche d’une quelconque « ligne dure » et d’une image radicale. Pareillement, nous ne laisserons pas passer à la trappe la première tentative réussie d’harmonisation entre Straight Edge et Véganisme.

Le mouvement Hardline, par son état d’esprit originel, fait partie de notre héritage historique et culturel et, tout en restant extrêmement critiques vis-à-vis de la tournure qu’il a pu prendre, nous choisissons de l’assumer, au lieu de le balayer d’un revers de main en considérant qu’il ne nous concerne pas.

Comme nos camarades antifascistes, nous considérons que le fascisme « n’est pas une « gangrène », un phénomène causé par des petits groupes de gens aux idées d’extrême-droite, qu’il suffirait de « neutraliser » » mais que « le fascisme est une tendance inévitable du capitalisme en crise ». [18]

Ainsi, l’émergence de ces groupes « hardliners » fascistes, les tentatives des Nationalistes Autonomes pour récupérer le thème de la libération animale, les discours racistes focalisés sur l’industrie kascher et halal, etc. ne sont ni des hasards, ni des anecdotes.

Mais il ne s’agit pas simplement de petits groupes contre lesquels il faudrait lutter de front. Nous pensons qu’il faut développer les mouvements Straight Edge et Vegan et nos cultures associées afin de les rendre imperméables à toute intrusion fasciste théorique et pratique.

Nous devons tout faire pour les empêcher de déverser leur propagande, d’investir les différentes initiatives et manifestations (tant physiques que numériques) et nous devons dénoncer leurs revendications néfastes camouflées sous un discours Straight Edge, Vegan ou Hardline.

Nous devons arrêter d’être latents face à leurs attaques et tentatives de récupération. Nous devons réagir plus vite qu’eux !

Cela commence par cultiver et défendre une pensée positive et progressiste, liée au Straight Edge et au Véganisme, par connaître et donner la vraie signification et la véritable histoire de ces mouvements.

Cela commence par l’antifascisme.

Face au fascisme, gardons une ligne de conduite et de pensée positives !

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Notes :

[1] Sud-Est de la France, les Bouches-du-Rhône, où il réside.

[2] « Les fachos, c’est non » : http://laterredabord.fr/?p=3848

[3] On notera également la troublante coïncidence chronologique entre l’émergeance des Nationalistes Autonomes en France et celle des fascistes dont nous parlons ici. Voir cette analyse faite par l’Action Antifasciste à l’époque où les Nationalistes Autonomes n’avaient pas encore traversé le Rhin : http://documents.actionantifasciste.fr/histonaso/histonaso.html

[4] Un forum « ouvert à tous », par opposition à notre forum qui serait un lieu « d’oppression, de censure et d’intolérance pour des motifs politiques et idéologiques. » (cf. la charte de leur forum).

[5] Il existe également une sous-section drômoise nommée « Maquis 26 ».

[6] « Sauvons le mot Hardcore… et ce qui va avec ! » : http://laterredabord.fr/?p=344 et http://laterredabord.fr/?p=3492

[7] « Nationalistes « Autonomes » « Protection » se servent des animaux pour leurs actions fascistes contre les masses » : http://www.aaartois.fr/article-nationalistes-autonomes-protection-se-servent-des-animaux-pour-leurs-actions-fascistes-contre-les-masses-65344218.html

[8] « Le fascisme est un « anticapitalisme » romantique » : http://www.aaartois.fr/article-le-fascisme-est-un-anticapitalisme-romantique-58983452.html

[9] Voir cette critique de l’utilisation de la symbolique des loups par les fascistes : http://laterredabord.fr/?p=4520

[10] Version originale : http://www.angelfire.com/ok2/sxethic/hlmanifest.html
Traduction française : http://laterredabord.fr/?p=4440

[11] Il n’est pas question pour nous de tolérer des positions, quelles que soient leur argumentation, s’attaquant à la liberté des personnes homosexuelles de vivre leurs sentiments et leur sexualité librement, et à la liberté des femmes de faire des choix concernant leur grossesse. Il nous semble cependant important et juste de noter que ces deux positions dans le mouvement Hardline sont issues d’une réflexion religieuse orientée vers la défense de la vie, de toute vie, ce qui n’est pas du tout le cas des idéologies d’extrême-droite (où l’argument religieux, lorsqu’il est avancé n’est qu’un prétexte à l’oppression et au contrôle).

[12] Nous ne nions pas non plus la place de l’apparition des « gangs » Straight Edge violents aux USA dans le traintement médiatique défavorable du mouvement.

[13] Interview du label américain Path of Perfection : http://laterredabord.fr/articles1/hardline.html

[14] et de manière plus groupusculaire dans d’autres pays : Biélorussie, Pologne, ex-Yougoslavie, Roumanie, Hongrie, …

[15] Si la particularité originelle du RAC, ou Rock Against Communism, était d’être joué par des groupes anticommunistes ou de comporter des textes anticommunistes, sa raison d’être actuelle est principalement la fédération de diverses franges fascistes au sein d’une même scène musicale. Si certains groupes RAC se défendent d’être fascistes ou racistes, il reste indéniable que l’écrasante majorité de leur public l’est.

[16] Manifestations et actions qu’ils prennent toujours soin de bien filmer. Un simple tour sur des plateformes connues d’hébergement de vidéos munis des mots-clés adéquats suffit pour constater le désastre.

[17] Il va de soi que notre analyse ne débute ni ne se conclut sur de tels raccourcis. Cependant, nous accordons de l’importance à l’iconographie et à l’infographie au sein de la culture et nous pensons pertinent d’étudier celles qui sont particulièrement typiques des fascistes, afin de pouvoir les reconnaître et les identifier lorsque – comme ici – ceux-ci se cachent derrière des symboles, des concepts et des mouvements qui ne sont pas les leurs et qu’ils se sont appropriés.

[18] Présentation de l’Action Antifasciste : http://actionantifasciste.fr/?page_id=38

« What is French for a vegan ? »

Tirant à un peu plus de 350 000 exemplaires et fondé en 1821, The Guardian est un important quotidien anglais, de sensibilité libérale de gauche.

Nous reproduisons ici un de ses articles très intéressant et au sujet du procès du « couple végétalien », qui vient de se faire condamner à 5 ans de prison.

L’article, « what is French for a vegan ? », rappelle à quel point la France est un pays totalement arriéré culturellement… et cela montre bien quelle perspective on doit avoir ici pour faire avancer les choses : un véganisme sans compromis, assumant la nature et donc à l’opposé de la pensée dominante pour qui les êtres humains devraient, dans une folle illusion, se « rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. »

Cet article sera déjà très utile aux vegans en France, pour répondre aux pseudos critiques parlant de démarche sectaire, loufoque, etc. Même si évidemment l’esprit chauvin français se précipitera dans le rejet des délires « anglo-saxons »…

Quel est le mot français pour un végétalien ?

Le procès du couple végétalien France dont le bébé est mort souligne à quel point il est difficile de ne pas manger de viande là-bas

Le procès en France de deux parents végétaliens accusé de « négligence ou privation de nourriture » après la mort de leur fille, un bébé, a soulevé des ré actions énergiques de ceux qui des deux côtés de la Manche considèrent que leurs choix alimentaires sont remis en question.

Le fait que Sergine and Joel Le Moaligou n’ont nourri leur enfant qu’au lait maternel durant les courts 11 mois de sa vie, et tenté de soigner sa bronchite avec du chou et des cataplasmes d’argile, font suggérer que leurs capacités parentales sont plus à blâmer que leurs habitudes alimentaires.

Mais les preuves présentées à la cour ont créé un lien direct entre la mort du bébé Louise et le régime alimentaire de ses parents.

L’enfant avait un poids inférieur à la normale et souffrait de graves carences en vitamine, la rendant à être susceptible d’avoir une infection des bronches qui l’a tuée – des carences possiblement liées au régime alimentaire de la mère, selon l’avocat général.

Même sans l’opprobre qu’un cas comme celui-ci provoque, il n’est pas facile d’être végétarien en France, pays du steack-frites, du foie gras et autres mets massivement carnivores.

Les études montrent que quatre millions de Britanniques seraient végétariens, d’autres affirmant cependant que 10% de la population « évitent la viande. » En France, les végétariens sont estimés à un million de personnes.

Une étude non scientifique sur Facebook révèle que la société vegan basée en Grande-Bretagne a 60 798 fans, alors que l’Association Végétarienne Française en a 1518 et la page végétarienne et végétalienne en a 1173 (en comparaison, la page française « Giffler une végétarienne avec une escalope » a 168 294 fans [Le lien, NDLR]).

S’il est difficile d’être un végétarien français, il est presque impossible d’être un végétalien.

Les Le Moaligou ont été forcé d’éduquer à la maison leur fille aînée Elodie, qui a 13 ans maintenant.

En France, les cantines scolaires fonctionnent largement sur le principe selon lequel les enfants doivent manger tout ce qu’il y a dans leur assiette.

Dans son blog, Rosa Jackson se rappelle comment un membre de l’équipe de l’école lui a expliqué, lorque son fils Sam est devenu végétarien : Le végétarisme n’est pas un régime alimentaire reconnu en France. Nous devrons mettre tout sur son assiette, même s’il ne le mange pas. »

Un commentaire sur le blog se rappelle lui comment un chef en Normandie a ainsi insisté dans le fait que selon lui l’omelette qu’il avait servi était végétarienne, même si elle était nappée de « seulement une sauce au foie gras. »

A lire cet article, on comprend très bien le caractère totalement vain de démarches comme la Veggie Pride (« la marche de la fierté végéta*ienne ») ou celles visant à faire du véganisme une démarche universitaire, institutionnelle, neutre, apolitique, etc.

Car le véganisme se heurte à toute l’idéologie française, en bloc. Cet article en est une preuve parmi bien d’autres, dont la plus grande est que le véganisme est incroyablement faible en France comparé aux autres pays.

Cela a bien une raison. Si le véganisme existe de manière structurée dans des pays aussi « différents » dans leur histoire que la Suède et l’Italie, c’est bien qu’il y a quelque chose !

Et ce quelque chose, c’est ce refus complet de reconnaître la Nature, c’est cette idéologie barbare pour qui parler de Gaïa serait du mysticisme, et pour qui l’amour des animaux est une faiblesse condamnable.

Action de l’ALF dans les Yvelines

Voici un communiqué de l’ALF au sujet d’une action illégale menée la semaine dernière, communiqué diffusé par le site Bite Back qui fournit également deux photos des camions incendiés.

Dans la nuit de jeudi 24 à vendredi 25 mars 2011 vers minuit, à Ablis dans la région de Paris, nous avons brulé un camion et une remorque d’un camion de 38 tonnes.

Ces camions appartenaient à l’entreprise Propdesos qui vend du matériel de boucherie, charcuterie et à destination des abattoirs.

Nous avons attaqué cette entreprise parce qu’elle collabore avec l’industrie de la viande.

Mêmes si l’entreprise a trouvé des camions de substitutions dès lendemain, nous ne sommes pas découragés et nous irons jusqu’au bout de nos idées pour que cessent les massacres qui nous font honte d’être humain.

Agissez maintenant et sauvez des vies. Sabotages, incendies ou libérations, nous nous devons de luttez par n’importe quel moyens pour tous les animaux qui souffrent à travers le monde.

ALF français

L’AFP ouvertement propagandiste anti-végane

Imaginez une chose « formidable » si vous vouliez faire office de propagandiste. Vous auriez le droit de diffuser en masse une « information » qui serait reprise dans toute la France, telle quelle.

Et, cerise sur le gâteau, vous n’en porteriez aucune responsabilité. C’est le rêve de tout propagandiste et c’est une réalité pour l’Agence France Presse. Voici en effet ce qu’on peut lire en cliquant en bas d’un bulletin de l’AFP disponible en ligne :

Les photographies, graphiques, logos et textes de l’AFP ne doivent pas être utilisés pour un usage professionnel, ni reproduits, publiés, diffusés, adaptés pour diffusion ou publication, ou redistribués directement ou indirectement sur quelque support que ce soit. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des éventuels retards, inexactitudes, erreurs ou omissions associés au contenu AFP, ni des actions en découlant,

La première phrase consiste en un copyright, qu’on peut comprendre si l’on est dans l’esprit de faire du gain sur l’information (ce qui n’est pas notre cas), et cela n’a rien de très original.

Mais la seconde phrase dédouane l’AFP d’à peu près tout, ce qui est déjà plus douteux, et ne tient carrément plus à la lecture du bulletin suivant.

Ce bulletin n’est même pas de l’information, c’est véritablement un message de propagande. En aucun cas on ne peut considérer que c’est du journalisme : c’est littéralement un déroulé de poncifs et de propagande éhontée.

Voici ce qu’on peut lire :

L’alimentation végétalienne expose à un risque important de carences

De Véronique MARTINACHE (AFP) – Il y a 1 jour

 

PARIS — Moins répandu mais plus restrictif que l’alimentation végétarienne, le régime végétalien, qui exclut tout produit d’origine animale, expose à un risque important de carences, plus sensible encore chez les enfants.

Un couple de végétaliens est jugé cette semaine à Amiens après le décès, apparemment lié à son régime alimentaire, de leur fillette de 11 mois.

Une alimentation exclusivement végétalienne (sans oeufs ni produits laitiers) conduit inévitablement, dans la durée, à des carences multiples, et nécessite une supplémentation, mettent en garde des spécialistes de la nutrition interrogés par l’AFP.

Ils la proscrivent chez l’enfant, dont la croissance entraîne des besoins proportionnellement plus importants en protéines, vitamines et minéraux, et la femme enceinte.

« Il faut savoir que sur le long terme, on n’est pas fait pour ça », indique le nutritionniste Patrick Serog, soulignant que « nous sommes des omnivores ». « Inexorablement, après plusieurs années de régime comme ça, on aura des carences assez profondes. Et il faudra des supplémentations ». En fer, en calcium, vitamine B12, vitamine A, vitamine D, zinc…

L’apport en protéines peut être suffisant, à condition de bien connaître la complémentarité entre les protéines végétales et de veiller à bien mélanger les céréales et les légumineuses (lentilles, fèves, pois chiches…).

La difficulté est de gérer le long terme et la monotonie. Au fil du temps, on peut craindre « un petit déficit en certains acides aminés », précise le Dr Serog.

« Comme tous les régimes d’exclusion d’aliments, c’est un régime très difficile à équilibrer », souligne pour sa part la diététicienne Anne Marie Adine, co-auteur de « Les régimes font maigrir ou grossir ? ».

Mais le vrai danger, estiment les spécialistes, concerne les enfants, et surtout les nourrissons.

C’est très subtil : d’abord il est expliqué de manière faussement scientifique qu’être végétalien c’est être « forcément » carencé puis ensuite, grosse manoeuvre, on passe aux enfants – car qui ne s’inquiéterait pas pour les enfants ?

Redisons le encore une fois : tout cela est ridicule. Il y a des végétaliens dans le monde entier. Il ne semble pas non plus que l’un des physiciens les plus réputés et vegan depuis 1997, Brian Greene, soit en train d’agoniser en raison de « carences profondes. »

Tout cela est de la supercherie. N’importe quel régime alimentaire nécessite une organisation, et manger de la viande éviterait certaines carences, mais cela ne signifie nullement qu’il n’y en aurait pas d’autres.

Ces gens qui se disent médecins ont une approche qui est véritablement celle des charlatans du moyen-âge, qui parlent sans savoir et imposent leurs préjugés derrière leur masque institutionnel et leur froide arrogance de « bourgeois qui a réussi sa vie. »

Notons d’ailleurs que dans le passage sur les enfants et qui parlent de la B12, il est dit entre autres :

Quand on exclut tout produit d’origine animale, une carence en vitamine B12 est inévitable, « puisque la vitamine B12 n’existe que dans les produits d’origine animale », souligne Patrick Tounian, responsable de l’unité de nutrition pédiatrique de l’hôpital Armand-Trousseau (Paris).

Cela est possible, voire probable, mais n’a jamais été analysé précisément… Nous encourageons à prendre de la B12 pour complémenter, afin d’éviter tout risque. Mais « officiellement » la seule vitamine que l’être humain ne synthétise pas est la vitamine C.

La question de la B12 est peu connue, et cette vitamine jamais citée, car une alimentation se fondant sur les cadavres permet de récupérer celle-ci. On ne sait pas dans quelle mesure la B12 est assimilable ailleurs (ce qui n’empêche pas certains produits alimentaires d’être présentés comme contenant dans la B12).

Dans le doute, il faut donc consommer des suppléments de B12, facilement disponibles avec internet.

Mais pour le reste, le bulletin de l’AFP est ridicule, et digne des préjugés du moyen-âge, et on reconnaît bien le préjugé tenace, quasi idéologique, totalement hégémonique en France, comme quoi si l’on devient végétalien on va mourir en peu de temps en d’horribles souffrances…

Nouvelle libération de beagles, en Suède

L’université d’Uppsala, en Suède, est l’une des plus vieilles du monde, elle a été fondée en 1477. Mais la recherche qui se fait dans cette ville universitaire est bien loin de l’humanisme de l’époque. L’Institut vétérinaire suédois (Sveriges Veterinärmedicinska Anstalt) où a eu lieu une libération de chiens n’échappe pas à la règle.

Cet institut, qui dépend de l’État et a été créé il y a cent ans, en 1911, ne cache même pas qu’il travaille pour une « production de nourriture durable » et que son travail est destiné à améliorer la production d’être vivants, afin que « les produits alimentaires soient produits d’animaux sains, sans agents contagieux, sans hormones de croissance, des résidus pharmaceutiques et d’autres substances étrangères. »

Voici le communiqué de la libération.

Cinq chiens libérés de l’Institut vétérinaire suédois à Uppsala, en Suède

Tôt le matin du 26 mars, cinq chiens ont été libérés de l’Institut vétérinaire de Suède à Uppsala.

Au lieu d’être utilisé pour l’expérimentation animale, ils vont désormais connaître la vie de famille ; sautant dans l’herbe, jouant et vieillissant en sécurité. Ils vont mener une véritable et bonne vie de chien.

L’exploitation des animaux a de nombreux visages. Un d’entre eux est l’expérimentation animale, d’autres sont les abattoirs, les fermes de cochons, les fermes à fourrure et les usines de poulets.

Cependant, autant il y a de nombreuses manières à recourir à la force, autant il y a de nombreux moyens de mener la résistance.

Le pouvoir dans la compassion et l’action – d’agir contre l’injustice – a entraîné des changements majeurs dans l’histoire.

Nous, êtres humains, avons la capacité et la possibilité de nous inscrire dans les livres d’histoire comme une espèce qui peut choisir l’empathie et le respect, en lieue et place de l’exploitation, de la violence et du meurtre.

C’est un choix que nous pouvons faire de chaque jour.

Tous les êtres humains et les autres animaux sont des individus avec des capacités à connaître. Nous pouvons choisir de nous mettre dans la situation des chiens de laboratoires et de voir que nous-mêmes ne voudrions pas être là-bas.

De manière cohérente, nous ne voudrions qu’aucun chien n’ait à vivre une telle situation. Nous savons que les chiens ne sont pas au mieux dans des cages à grillages, dans de petits enclos, et qu’il n’est guère dans leur intérêt de participer à l’expérimentation animale, Nous savons que nous pouvons nous engager dans une recherche qui ne se fasse pas aux dépens des autres.

Plus est grossière l’oppression des animaux, plus elle est cachée du monde extérieur avec des enceintes en béton, des clôtures de sécurité et des alarmes.

Mais tant qu’il y aura l’exploitation animale il y aura résistance. Tant qu’il y aura des cages, il y aura le Front de Libération des animaux – et nous viendrons les ouvrir.

Jusqu’à ce que tous les animaux soient libres,
Front de libération des animaux