Compte rendu du Camp de Valognes

En attendant un communiqué global du camp de Valognes, voici donc déjà un petit compte-rendu.

 

Des conditions difficiles

Cette mobilisation impliquait un réel effort pour les personnes qui ont fait le déplacement : déjà, le convoi se passant en semaine, il limite forcément les disponibilités (travail salarié et autres obligations).

Sur place, le confort est minimum : le soir, l’air est froid et humide, le champ qui nous accueille se fait de plus en plus boueux au fur et à mesure qu’arrivent les participantEs à l’action. Si les organisateurs n’ont pas ménagés leurs efforts pour aménager l’endroit (installation d’un chapiteau, de tentes pour prendre les repas, des braseros pour se réchauffer…), il n’empêche que vivre sur le camp reste éprouvant.

 

La sécurité

Dans l’action contre le convoi CASTOR, le camp été une condition indispensable pour garantir la possibilité de lutter : vue la répression policière en place, avec la ferme intention de rendre inopérante toute possibilité d’agir, de pouvoir se rassembler. Des participantEs ont vu des effectifs de policiers à différentes gares sur le trajet.

 

Le véganisme dans les luttes

Sur le camp, les repas sont assurés par deux cantines vegans, celle de la Zone à Défendre près de Nantes, qui participe à la lutte contre le projet d’aéroport de notre dame des landes, et la cantine Schmruts, qui prépare des repas vegans à prix libre pour différents événements militants, et diffuse de l’information sur végétarisme, le végétalisme, l’anti-spécisme et la libération animale.

 

Convergences des luttes et perspectives

Cette initiative de repas vegans à prix libre pourrait être une base de convergence de luttes pour la libération animale et de la terre.

Cependant, cette perspective n’est pas vraiment conscientisée et formulé dans les différents discours tenus par les individuEs et collectifs présentes sur le camp. La convergence telle qu’elle semble se faire actuellement étant un ensemble de luttes locales (des personnes engagées contre le TAV italien étaient également présentes) où l’union se fait plus sur les pratiques et dynamiques en places que sur des objectifs à atteindre.

Cette mobilisation à valognes mobilisait des individuEs t collectifs aux visions parfois antagonistes sur un point précis, sans vision politique à moyen ou long terme. Ainsi, à l’assemblée générale du mardi soir, l’évocation des solutions envisagées pour sortir de l’énergie atomique faisaient surgir les divisions.

Un autre problème était sur ce camp la difficulté d’ancrer localement la lutte, difficile de mobiliser sur la question du nucléaire quand le secteur est un gros employeur dans la région. En revanche, l’accueil des habitants rencontrés lors de l’action était très positif, une personne ayant par exemple préparé du café pour les gens qui sortaient d’un champ bombardé de grenades lacrymogènes.

 

Départ pour l’action au petit matin, à travers la campagne

Préparatifs et début de l’action

Pendant la nuit, des personnes surveillent l’activité autour du terminal pour parer à tout départ avancé du train. Le réveil est fixé vers les 5 heures du matin, après un petit déjeuner rapide, les personnes présentent sur le camp se rassemblent et s’organisent par groupes affinitaires.

Nous prenons un sentier qui évite les éventuels barrages policiers. Au dessus, un hélicoptère nous suit déjà.

Arrivé dans un champ, nous sommes à une dizaine de mètres des voies, les CRS y sont postés et nous attendent. Ils commencent à balancer rapidement des grenades lacrymogènes et assourdissantes, cherchant à priori à disperser les personnes à travers les champs, en isoler certainEs.

 

Arrivée près des voies et début de face à face avec les CRS

La brume se mêle aux nuages de gaz lacrymogène. Il est difficile de se coordonner globalement, les initiatives se font au niveau des groupes affinitaires. La tension monte au fur et à mesure que tombent les grenades lacrymogènes. Nous nous réfugions dans un champs voisin.

 

Des animaux pris dans les hostilités

Des vaches reçoivent également les gaz lacrymogènes, s’agitent devant le flot de personnes qui débarquent devant elles.

Dans l’édition de la presse de la Manche du lendemain, le maire de Flottemanville-Bocage déclarait « Les vaches ont passé deux heures sous les gaz lacrymogènes ; il a des risques d’irritation, et le stress n’est pas bon pour le lait » (vision classique du « bien être animal », ou les animaux sont considérés d’abord pour ce qu’ils « produisent »…).

 

Le gaz lacrymogène commence a faire ses effets…

 

Différentes stratégies d’action

Les CRS continuent leur offensive et nous contraignent à évacuer le terrain en passant par le potager d’une maison. Dans un autre champs, le temps passe avec un face à face avec les gendarmes mobiles qui relayent les CRS. La tension retombe pendant que le jour achève de se lever.

Ce temps permet de pouvoir échanger entre-nous. Des clowns activistes vont entamer une discussion avec un gendarme présent sur la voie. Assister à leur intervention permet d’évacuer un peu le stress.

 

Des clowns activistes interpellent un gendarme.

Des petits groupes de personnes essayent différentes stratégies (lancer des branchages, ouvrir des passages dans la haie près de la voie, faire diversion avec différents déplacements…).

Il n’y a pas de véritable unité dans l’action cependant. Vers midi, les CRS reviennent et avancent vers nous. Des gens se postent près de l’habitation traversés, ils seront rapidement chargés par les CRS. Pendant ce temps, le champ est bombardé de grenades lacrymogènes.

Nous battons en retraite près des habitations, le nuage de gaz CS (lacrymogène) remonte sur des dizaines de mètres dans la rue. Des personnes disposent à la hâte des pneus qu’ils enflamment pour bloquer la route aux policiers.

 

Déplacement suite à une attaque de gaz lacrymogènes.

La pression policière

Nous nous postons à un champ où une AG est rapidement tenue, le temps de manger rapidement et décider de la suite. Arrive un camion frigorifique identifié rapidement comme ravitaillement pour les CRS. Il se fera caillasser.

Nous évacuons la zone, anticipant une très certaine répression, et rejoignons le camp à travers champs. CertainEs reprennent le chemin des voies pour continuer la lutte.

De retour au camp se succéderont les rumeurs et différentes informations sur les personnes interpellées puis relâchées, l’éventualité aussi d’une perquisition du camp qui finalement n’arrivera pas (même si à priori des dispositions avaient été prises pour la rendre possible du côté de la préfecture).

Difficile le soir d’avoir les idées claires, l’assemblée générale du soir sert avant tout à s’informer du sort des personnes retenues en garde à vue. La décision est prise de rester ensemble pour la nuit pour éviter aux individuEs isoléEs de se faire interpeller.

 

Démontage du camp

Le matin, chacunE aide au démontage du camp, l’occasion d’échanger avec des compagnons de luttes que l’on avait juste croisé pendant l’action, en attendant de se retrouver peut-être pour d’autres mobilisations.

 

Fin de matinée, une banderole tenue face aux CRS

L’anti-nucléaire en France, un primitivisme sans la Nature ?

De manière fort dommage, il n’y a pas encore de communiqué au sujet du camp de Valognes et de l’opposition au CASTOR. Un seul communiqué a circulé, en date du 23 novembre 2011.

Le voici donc, mais nous voulons préciser ici un point important.

La lutte anti-nucléaire est en train de faire un peu la même chose qu’en 1977 : beaucoup de gens contestataires, ne sachant pas dans quelle direction aller, prennent grosso modo le train en marche. C’est cela qui fait que la lutte anti-nucléaire a pris une certaine ampleur ces derniers mois, suite à Fukushima.

Il y a eu la volonté de faire « comme en Allemagne », mais sans jamais voir dans quelle mesure le mouvement anti-nucléaire de ce pays est lié à tout un fond écologiste diffus dans la société.

Ainsi, il n’y a pas vraiment de saut écologiste, et ce communiqué en est un témoignage expressif . Autant la lutte anti-nucléaire est bonne, autant elle doit faire partie d’un ensemble : l’écologie.

Or, à la place de cela, on a une lutte contre la « nucléocratie » et la « méga-machine », c’est-à-dire du primitivisme… sans même la volonté que disparaisse la société industrielle au profit d’une planète naturelle.

On assiste à la naissance d’un primitivisme français, c’est-à-dire un primitivisme sans la Nature !

Cela témoigne de l’idéologie dominante qui domine la Nature, et que les contestataires anti-nucléaires ne remettent nullement en cause.

Il est ainsi très symbolique que le communiqué dise par exemple : « nous revendiquons l’arrêt immédiat du nucléaire et du monde qu’il engendre. » Nous ne comprenons rien à cette phrase : pour nous c’est un système en place qui fait le nucléaire, et pas l’inverse.

Un système qui assassine Gaïa. Mais Gaïa et la Nature n’intéressent pas les contestataires contre la « méga-machine. »

S’il faut donc bien entendu discuter de nombreuses choses dans le cadre de la lutte, il n’y a, pour ce que nous en avons vu, pas vraiment d’illusions à se faire pour que la lutte anti-nucléaire soit un premier pas dans la construction de l’écologie radicale.

Communiqué du collectif Arrêt d’urgence nucléaire

Aujourd’hui, mercredi 23 novembre 2011 en début de soirée, des trains ont été stoppés dans la région de Rouen par des signaux d’arrêt d’urgence disposés sur les rails. Dans un climat de violentes répressions policières(1), nous avons ainsi contribué à ralentir le 15e train Castor de transport de déchets nucléaires à destination de Gorleben (Allemagne).
Chaque jour, par route ou par rail, des conteneurs irradiants circulent entre les diverses installations nucléaires qui mitent les territoires.
Les déchets sont le symbole de l’incapacité à gérer durablement et véritablement les conséquences du grand délire nucléaire. Leurs transports sont leur manière de faire diversion. Déplacer pour créer l’illusion de savoir qu’en faire, « retraiter » pour « recycler » en partie à des fins militaires, enfouir pour camoufler, et surtout, brasser du vent face à l’impossibilité de gérer l’ingérable.

Nous ne pouvions pas rester assis et nous taire face à ce train-train qu’on nous impose à coups de matraques et de menaces répressives.

En ralentissant le train Castor, nous espérons que chaque minute perdue soit autant de temps pris pour lever le voile sur ce que l’industrie nucléaire désire à tout prix cacher: ses déchets, le danger qu’elle nous fait subir tous les jours par ses centrales, son essence profondément centralisée et totalitaire… Nous voulons faire parler de l’horreur quotidienne que constitue le système nucléaire. Nous voulons faire taire la propagande de la nucléocratie qui nie sans cesse le danger de leur méga-machine, de Tchernobyl à Fukushima, des mines d’uranium du Niger jusqu’à l’usine de production de plutonium de la Hague. Nous voulons faire de ce trafic mais aussi des suivants, un enfer pour tous ceux et toutes celles qui collaborent à ce monde mortifère. Nous seront toujours là, que ces trains exportent la mort à Gorleben ou ailleurs.

Nous ne sommes pas les seuls aujourd’hui à agir, et demain nous seront plus nombreu-ses-x encore. Ne nous y trompons pas, nous ne revendiquons pas l’arrêt des transports de déchets nuclaires, nous revendiquons l’arrêt immédiat du nucléaire et du monde qu’il engendre.

Arrêt d’urgence nucléaire

arretdurgencenucleaire arobase riseup point net

(1) Hélicoptères, gaz lacrimogène, grenades assourdisantes, flash-ball, matraques…

Opposition au CASTOR comme prolongement du camp de Valognes

L’actualité, c’est bien sûr la très courageuse tentative de s’opposer au passage du CASTOR, convoi de 450 mètres et de 2000 tonnes…. Les médias ont en France largement parlé de cette initiative, qui marque évidemment le combat contre le nucléaire.

Le camp de Valognes a rassemblé 400 personnes, un vrai succès; de son côté l’Etat a fermé une vingtaine de rue à Valognes, interdisant d’approcher le CASTOR à moins de 500 mètres, et lançant les CRS à l’assaut avec matraques, grenades lacrymogènes et bombes assourdissantes…

En attendant un communiqué du camp de Valognes – aux gens là-bas de donner leur point de vue – voici quelques photos. On notera que le réseau Sortir du Nucléaire fournit de nombreuses informations, notamment un compte-rendu du suivi du convoi. On y apprend également que ce matin très tôt, à la gare de Longueau en Picardie, un journaliste a pu se promener dix minutes à côté du CASTOR, comme si de rien n’était!

En Allemagne, l’Etat prépare également sa répression: pour 20 000 manifestantEs attenduEs, il est préparé… 20 000 policiers!

La marche en souvenir de Barry Horne

Comme annoncé, il y a donc eu en Grande-Bretagne un rassemblement en mémoire de Barry Horne, à l’occasion des dix ans de sa mort.

150 personnes sont venues (seulement pourrait-on dire, et devrait-on dire), terminant devant Huntingdon Life Sciences (HLS), après avoir traversé la ville de Huntingdon.

Un dur moment pour les activistes sur place : HLS abrite pas moins de 70 000 animaux subissant la vivisection.

On remarquera que, localement, la police a fait en sorte que la ville réouvre ses toilettes publiques dans un parc, celles-ci étant fermées depuis un an et demi ; résultat les locaux se plaignent qu’eux n’ont pas droit aux toilettes jusque-là, mais que les manifestantEs débarquent et que voilà la situation se débloque, etc.

C’est pathétique, mais révélateur d’un problème de fond, qui va avec le fait qu’il n’y avait que 150 personnes. La population reste « imperméable », jusqu’à présent, au combat de Barry Horne.

Et c’est d’autant plus vrai avec la crise économique, où les animaux, l’écologie… passent encore plus à la trappe.

Cela montre l’urgence d’une réflexion, d’un activisme. Pas difficile de voir que c’est, ou bien Gaïa ou bien l’effondrement généralisé de notre planète…

http://www.youtube.com/watch?v=HCALdgsgKa4

Ces amiEs vous attendent!

Ces amiEs vous attendent! Parmi malheureusement beaucoup d’autres.

Être vegan, c’est adopter. Ouvrez-vous à nos amiEs en détresse!

Chico: urgent, il est en Espagne, il faut l’adopter ou le prendre
au moins en famille d’accueil avant le 1er décembre!

Spike: urgent, il est en Espagne, il faut l’adopter ou le prendre
au moins en famille d’accueil avant le 1er décembre!

Reine des abeilles, dans le 44.

Shirley, dans le 91.

Junior, dans le 29.

Unma, elle est née dans un refuge en Espagne où elle est restée quatre ans!
A adopter dans le 85!

Zigo, il a 5 ans et est au refuge depuis 4 ans, dans le 29…

Maya, dans le 68.

Des mandarins, dans le 28.

Satanas, dans le 43.

Gaia, sauvée d’un élevage, dans le 35.

Attention: Areva avance le départ du train, le camp est avancé de même!

Voici un point important concernant le camp de Valognes!

Collectif Valognes stop CASTOR

valognesstopcastor@riseup.net

valognesstopcastor.noblogs.org/?p=621

Contact presse : 06.28.94.72.1

AREVA AVANCE LE DEPART DU TRAIN, NOUS AVANCONS LE DEBUT DU CAMP.

TOUS AU CAMP DE VALOGNES DES LE 21 NOVEMBRE !

RASSEMBLEMENT POUR LE DEPART DU TRAIN MERCREDI 23 NOVEMBRE A 10 HEURES DU MATIN

Pour la première fois depuis des années, un rassemblement massif en vue de bloquer concrètement l’industrie nucléaire prend forme. Fort de nombreux soutiens partout en France et en Europe, alors que des dizaines de médias nationaux comme internationaux couvriront le rassemblement, ce qui s’annonce comme le départ d’une mobilisation d’ampleur contre le nucléaire effraie.

Areva, appuyé par l’Etat, a fait du forcing cette semaine pour charger son train radioactif avant l’heure. Apeuré par la résistance qui s’annonce, Areva est prêt à stocker sa radioactivité des heures durant tout le long de la France pour ne pas arriver en Allemagne trop tôt.

Qu’ils ne s’inquiètent pas. Nous serons présent en masse mercredi 23 à 10h pour bloquer le train. Pour la première de nos initiatives nous avons déjà un impact sur le convoi.

Les nucléocrates prennent peur: gardons l’offensive, brisons leur arrogance.

Rappel : conférence de presse par le collectif lundi 21 novembre, 16 heures au bar la Civette, 1 rue de la Poterie à Valognes

Le collectif Valognes stop CASTOR

Contact presse : 06.28.94.72.13

PS : suite à de problème de mise à jour du blog, nous vous invitons à consulter et à diffuser le lien direct valognesstopcastor.noblogs.org/?p=621, pour suivre les dernières informations concernant le camp et le rassemblement.

Action de l’ALF au Brésil, contre un laboratoire

Voici un communiqué concernant une action au Brésil, en l’occurrence l’incendie d’un laboratoire en construction.

On remarquera que le communiqué a un caractère véritablement poétique; on peut voir des photographies ici, avec le communiqué en portugais.

C’était une nuit silencieuse dans les heures matinales du 20 septembre 2011, sous une fine pluie à l’université fédérale Santa Caterina (UFCS) à Florianopolis au Brésil.

L’ALF a pénétré illégalement dans le campus, après avoir coupé les grillages qui la séparent de l’avenue.

Après avoir visité l’endroit où sont gardés en captivité des chèvres, des oiseaux, des souris et des chiens, pour être torturés et tués, nous avons visité le nouveau bâtiment, pas encore terminé, où l’entier vivarium « devrait » être transféré. De nombreux équipements de torture étaient déjà stockés à l’intérieur du nouveau bâtiment.

Ce n’était pas notre première visite, étant donné que cette action avait été planifiée pendant plusieurs mois.

A 4 heures du matin de cette glorieuse matinée, nous avons versé plusieurs litres d’essence et de kérosène sur les précieux équipements, comme nous verserions de l’eau sur une plante afin de la voir fleurir.

Béni pour la destruction, le matin a été illuminé par une simple allumette, laissant le feu accomplir son devoir en détruisant ce vil bâtiment.

Nous étions couverts par la forêt avoisinante, qui a longtemps été témoin des cris des animaux torturés au sein de ce complexe. Aujourd’hui ils savent que leurs voix ont été entendues et nous les avons laissé avec la promesse de revenir, bientôt.

Vous pouvez tenter de nous trouver, mais vous n’y arriverez pas car l’ALF n’est nulle part même si pourtant nous sommes partout.

Vous pourriez avoir la loi de votre côté, mais nous sommes ceux et celles rendant justice.

Vous pourriez essayer de justifier votre soif d’argent et votre avidité, même si cela signifie prendre les vies d’êtres sentients, mais nous sommes ceux et celles qui agissent au nom de la vérité.

Vous pouvez essayer d’oublier votre culpabilité alors que vous allez vous endormir cette nuit, mais nous sommes ceux et celles qui sont éveillés, nous vous réveillerons et frapperons à votre porte quand vous vous y attendrez le moins, à votre université, votre travail, votre logement.

Nous célébrons avec cette action du 20 septembre 2011 la libération récente de Kevib Kjonaas, le dernier des SHAC 7 à être libéré, et la dédions à tous ceux et toutes celles qui risquent leurs vies et leur liberté pour lutter pour la liberté d’autres.

Jusqu’à tous et toutes soient libres !

ALF – Brésil

Europe-Écologie-les verts, l’art de la compromission ou comment tuer l’écologie politique

Voici une critique d’Europe Ecologie – les verts, produit par le collectif de lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes.

Nous devons souligner néanmoins un défaut majeur de ce texte à nos yeux, malgré sa critique juste d’EELV: jamais il ne définit l’écologie qu’il défend pourtant face à EELV. Et tous les maux sont attribués aux manipulateurs « politiques », ce qui est tout de même très complotiste.

C’est une sorte d’écologie inversée d’EELV: EELV espère rebâtir la république et l’économie, et là on a une écologie prétexte à une critique du « productivisme », de l’Etat, qui dit l’inverse d’EELV, de manière anarchiste.

Dans les deux cas cependant, la question de la Nature n’est jamais abordée. Ni même celle des animaux. Est-ce possible quand on se dit écologiste? Nous ne le pensons pas. Tout cela ne peut être qu’une transition: il n’y a pas d’écologie sans conscience de Gaïa.

Être « décroissant » ce n’est pas être écologiste: c’est rejoindre l’écologie sur certains thèmes, mais pas plus.

L’écologie, c’est reconnaître la valeur de la Nature en soi, c’est la libération de la Terre: la planète doit redevenir bleue et verte!

Europe-Écologie-les verts, l’art de la compromission ou comment tuer l’écologie politique

La trahison des Verts avait déjà commencé…

Cécile Duflot, première secrétaire d’Europe Ecologie-les verts et son homologue Martine Aubry chez le PS, ont signé ce mardi 15 novembre un accord à minima pour les législatives i. Ainsi cet accord ne prévoit pas d’arrêt du chantier de l’EPR, ainsi que d’abandon du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. En échange, les verts obtiennent quelques petites friandises écolo-compatibles avec le programme du PS. Avec, cerise sur le gâteau, l’assurance de recevoir un groupe parlementaire de plus de 15 députés. L’accord doit encore être signé par le bureau du PS ce soir, et par le bureau des Verts samedi, mais nous ne nous leurrons pas sur un abandon de cet accord. Le PS étant peu mouillé dans l’affaire, tandis qu’Europe-Ecologie n’a que trop besoin de places au pouvoir.

Petit retour sur un feuilleton politicien ; où les seuls à y perdre leurs plumes, sont ceux/celles qui ont cru à l’intégrité des Verts :

Hier encore, les négociations entre les verts et le PS paraissaient être au point mort. Les verts apparaissaient ainsi déterminés à ne rien lâcher sur leurs positions actuelles ii. Ce serait nous faire oublier leurs changements récent de points d’accord avec le PS, et ce particulièrement sur le nucléaire. Ainsi, les verts mentionnaient une sortie du nucléaire comme condition préalable à un accord, dans un article de l’express daté du 21 octobre iii. Hier, la presse se faisait le relais incessant de leur revendication principale : l’arrêt du chantier de l’EPR comme condition à un éventuel accord avec le parti socialiste iv. Leur position avait alors évolué dans la journée de mardi, et s’arrêtait à la demande d’un simple moratoire v. Trois changements de position en deux semaines, cela signifiait déjà beaucoup.

Concernant l’EPR, nous nous demandions encore hier, en quoi cela pouvait signifier la sortie du nucléaire ? Cela aurait seulement pu être une petite sucrerie des socialistes, qui permettait aux verts de ne pas trop perdre la face, et au PS de reculer un peu plus l’échéance de la sortie immédiate du nucléaire. Explication : limiter la part de l’énergie nucléaire de 75% à 50% dans la part totale de l’énergie électrique produite en France, comme le programme les socialistes, ne signifie rien. Et ce tant que la part totale de consommation et donc de production d’électricité, en hausse constante en France, ne sera pas remise en cause. Cela n’empêche pas les verts de croire à cet algorithme douteux, puisqu’ils ont adhéré à ce programme en échange de l’arrêt de plusieurs centrales nucléaires. Le PS et l’UMP pourront toujours relancer la construction de nouvelles centrales nucléaires aux prochaines législatives, en se justifiant de la dépendance énergétique croissante de la France.

Quant aux autres dossiers soulignés comme étant des points non-négociables au début des négociations avec M. Hollande tel que le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la retraite à 60 ans, la taxe écologique, mais aussi le non-cumul des mandats… Ils n’apparaissaient que très peu voire pas du tout dans les récentes déclarations des négociateurs et des dirigeants du parti d’Europe Écologie. Était-ce un aveu de flexibilité sur ces soi-disant points d’achoppement ? Ainsi, concernant l’aéroport de Notre Dame des Landes, la dernière revendication des verts s’arrêterait à un simple débat public (sic) vi . On était déjà loin de la promesse de l’arrêt de ce projet !

Les verts, aidés par une presse vantant leur soi-disant fermeté, ont bien su déguiser leur multiples reculs ou omissions sur les points de mésententes avec le PS. Mais Europe Ecologie possède « un argument de poids » : ces reculs seraient nécessaires pour la constitution d’un groupe parlementaire écolo qui permettrait d’effectuer un lobbying de l’intérieur, de provoquer des débats importants et d’informer la population (sic). Arguments des verts souvent entendus au niveau de la lutte contre le projet d’aéroport de NDDL, quant on remet en question leur participation à des mairies porteuses du projet.

Ne serait-ce pas plutôt par goût immodéré du pouvoir et du mépris du pouvoir des luttes horizontales vii, qu’Europe Écologie cherche à se placer dans les jupes du PS ?

Les Verts ou l’art de la compromission/trahison depuis le gouvernement Jospin

Cette vaste tromperie politicienne du parti écolo a essentiellement viii débuté avec l’investiture en 1997 de Dominique Voynet comme ministre de l’environnement et de l’aménagement du territoire. Mais aussi avec la constitution d’un groupe parlementaire dominé par les Verts à cette même date, grâce à l’appui de deux autres partis alliés du PS ix.

N’oublions pas le nombre de votes et de décrets contraire à une politique écologiste anti-productiviste, qui ont été votés durant le gouvernement Jospin, avec l’appui fidèle de Mme Voynet x. Parmi ces mesures peu écolos, et peu critiquées au sein du parti des verts, nous pouvons citer les votes favorables à l’ enfouissement des déchets radioactifs à Bure, à l’implantation de lignes E.D.F. à haute tension, au essais OGM, à l’incinération des déchets, à la construction de nouvelles autoroutes… Tant de mesures qui ne devaient pourtant être appliqués si les verts et le PS s’en étaient tenu à leur accord pré-électoral. L’accord signé aujourd’hui, déjà bien pauvre, pourrait bien n’être qu’une coquille vide de plus.

Le pragmatisme politicien d’Europe Écologie l’emporte bien souvent sur ses promesses pré-électorales. Et l’implantation assez forte des verts dans les collectivités locales à partir des élections municipales de 2001, ne s’est pas faite sans de nombreuses traitrises et compromissions.

Ainsi, à Paris, les verts participent à la mise en place des Vélibs, financés par JC Decaux et ses pubs avidement consommatrices d’électricité et de temps de cerveau disponible xi ! A Grenoble, ils votent avec les socialistes l’implantation d’un centre industriel et de recherche sur les nanotechnologies xii . Au conseil général PACA, ils s’expriment en faveur du futur réacteur nucléaire à fusion froide : l’ITER, en échange de mesures de soutien aux énergies renouvelables xiii. Dans différentes collectivités territoriales ils soutiennent de grands chantiers de construction de lignes à grande vitesse, comme au Val de Susa xiv ; lignes pourtant entièrement dépendantes de l’énergie nucléaire.

De nombreux exemples de compromissions au niveau local existent xv, ils sont récents et témoignent du très peu de conscience écolo des verts. Mais par dessus tout, il exprime leur addiction aux arcanes du pouvoir xvi, et leur morgue envers tout les espoirs vains de changements qu’ils incarnent pour certain-e-s militant-e-s écologistes.

L’opposition de façade à travers le projet de Notre Dame des Landes

Cette dépendance envers le pouvoir s’exprime aussi dans une opposition de façade, comme l’illustre leur opposition récente, lâche et opportuniste contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Le parti Europe Écologie-les verts participe ainsi à toutes les majorités socialistes locales des pays de la Loire, et n’a pas hésité à passer des accords électoraux non-contraignants envers le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes xvii ! Quel courage politique !

De plus, lors du vote du budget de ce projet dans les différentes collectivités locales, les verts manifesteront « leur opposition inconditionnelle et virulente » en votant… contre xviii. Ce, sans remettre en question leur alliance avec le PS et en écartant toute idée de démission. Une action non-violente de deux militant-e-s bloquant le financement du projet durant une semaine, sera d’ailleurs critiqué vertement par les écologistes. Ces derniers iront directement présenter leurs excuses au parti socialiste xix. Leurs bottes n’étaient surement pas assez cirés…

Le cynisme électoral des verts sur ce dossier ne s’arrête pas là. L’élection de Ronan Dantec, vice-président de Nantes-métropole au côté de Jean Marc Ayrault, au poste de sénateur d’Europe Écologie ; s’est réalisé grâce à un accord avec le PS au dernières sénatoriales. Accord qui ne mentionne pas le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes xx. Pouvoir, quand tu nous tiens…

Europe-écologie se fait aussi le chantre de la construction d’une deuxième piste à l’aéroport actuel de Nantes, à la place de la construction de l’aéroport de NDDL xxi. Ils incorporent ainsi les arguments peu décroissants de certain-e-s opposant-e-s à l’aéroport. Aucune remise en question de la pollution que dégage cet aéroport n’est évoqué. Ainsi que sa forte dépendance au pétrole, et à sa participation au tourisme de masse et de consommation de l’espace agricole (à travers les projets industriels et résidentiels qui se greffent autour). Europe Écologie ou l’art de nous faire avaler des couleuvres sur sa soi-disant approche anti-productiviste de l’économie xxii  !

Nous observons aussi sur la lutte contre l’aéroport de NDDL, que les verts trop compromis dans leurs luttes de caciques et dénigrant l’action directe (non-violente ou non), ne s’inscrivent plus dans les luttes qu’à travers les meetings, parades et autres messes militantes.

Enfin, le silence flagrant d’Europe Écologie sur ce dossier, depuis 15 jours, n’était-il pas le signe que leur promesse maintes fois répété aux militant-e-s de l’opposition à l’aéroport de NDDL n’était que du vent ? Qu’un accord sur un groupe parlementaire est bien plus intéressant que la parole engagée et l’intégrité ? Au vu de ces trahisons passés, présentes et futures, ne nous leurrons plus sur la force des convictions écologistes des Verts.

Nous ferions mieux de ne plus rien attendre de ces enjeux électoraux, mais plutôt d’user de notre pouvoir immédiat et autogéré : par le blocage, le boycott, la grève, l’occupation… afin de réellement faire plier les autorités locales et Vinci.

En finir avec Europe-Écologie, pour une écologie décentralisée et libertaire !

L’attente importante des militant-e-s écolos d’un éventuel accord avec le PS, qui permettrait de grappiller quelques miettes d’un pain pourri, ne signifie-t-elle pas la mort d’une certaine idée et pratique de l’écologie politique ? Le Larzac, Plogoff, le Carnet…autant de grandes luttes gagnés grâce au courage de personnes qui y risquaient leur santé et leur liberté.
Va-t-on faire honneur à ces luttes en attendant de pitoyables enjeux électoraux ?

Se pose alors la question cruciale, après tous ces exemples de trahisons / compromissions : ne devrait-on pas en finir avec Europe Écologie ?

Nous appelons ainsi :

– localement : la coordination des associations et partis opposés à l’aéroport de NDDL à se positionner clairement par rapport aux trahisons d’europe écologie, qui fait partie intégrante de cette coordination. Aux élu-e-s d’Europe Écologie de ne plus participer à la lutte, ou de démissionner si ils/elles souhaitent réellement lutter contre le projet d’aéroport de NDDL.

– nationalement : de dénoncer partout où cela est possible la compromission des verts avec la politique libérale et productiviste des socialistes, et de mener des actions en ce sens. Aux militant-e-s d’Europe Écologie de brûler leur carte de parti. Et au renforcement d’une convergence des luttes autogéré, anti-capitalistes, anti-productivistes et libertaires, notamment lors de rencontres comme celle de Valognes, en Novembre 2011. Ce afin de relier les différentes luttes locales et nationales entre elles, pour mieux porter les enjeux globaux d’une écologie politique sincère et non-politicienne !

Battons-nous pour une écologie décentralisée, horizontal, libertaire et égalitaire xxiii, comme s’échinent à le faire les occupant-e-s de la ZAD ! Ne nous laissons pas gagner par le pouvoir des urnes, qui n’est en réalité que le pouvoir délégué à quelques personnes bien éloignés des convictions de ceux/celles qui les portent !

Pour une lutte contre le cynisme écolo-électoral, n’hésitons pas à virer ces professionnels du pouvoir, des luttes qu’ils prétendent incarner !

Le collectif de lutte contre l’aéroport de NDDL et des occupant-e-s de la ZAD

i  Article du monde.fr daté du 15/11/2011
: *Le PS et EELV trouvent un accord a minima pour les
législatives<http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/11/15/le-ps-et-eelv-trouvent-un-accord-a-minima-pour-les-legislatives_1604173_823448.html#ens_id=1504462&%2338;xtor=RSS-3208>
*

ii  Article du monde.fr du 06/11/2011 : * http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/11/06/l-ultimatum-d-eva-joly-aux-socialistes_1599674_823448.html
*

iii Eva Joly déclare dans cet article :* »qu’il n’y aura pas d’accord de gouvernement avec le PS s’il n’y a pas d’engagement sur la sortie du nucléaire »<http://www.lexpress.fr/actualite/politique/nucleaire-les-ecolos-veulent-faire-plier-hollande_1043067.html>
*

iv  Article du monde.fr daté du 04/11/11: * http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/11/04/duflot-pas-de-point-de-compromis-avec-le-ps-si-on-continue-a-construire-l-epr_1598817_823448.html
*

v  Article du monde daté du 15/11/11 : * http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2011/11/15/ps-eelv-l-entourage-de-m-hollande-divise-sur-l-opportunite-d-un-accord_1603797_1471069.html#ens_id=1504462&xtor=RSS-3208
*

vi  Tiré d’un article du monde du 15/11/2011 : * »Sur le délicat dossier du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), dont les écologistes souhaitent l’annulation pure et simple, les signes d’ouverture existaient mardi matin,  puisque les socialistes seraient selon les écologistes prêts<http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2011/11/15/ps-eelv-l-entourage-de-m-hollande-divise-sur-l-opportunite-d-un-accord_1603797_1471069.html#ens_id=1504462&xtor=RSS-3208>à accepter un nouveau débat public sur le projet. »<http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2011/11/15/ps-eelv-l-entourage-de-m-hollande-divise-sur-l-opportunite-d-un-accord_1603797_1471069.html#ens_id=1504462&xtor=RSS-3208>
*

vii  Les luttes horizontales s’expriment à travers l’élaboration de décisions prises de manière décentralisées et non-autoritaires, en assemblée générale. En somme, il s’agit de la mise en pratique de l’autogestion dans les prises de décisions afin d’éviter les concentrations et abus de pouvoir. Tout le contraire d’Europe écologie où la délégation du pouvoir est institutionnalisé.

viii  Les verts passeront des accords avec le PS au premier tour d’élections à partir de 1994, à la suite de l’assemblée générale de Lille. Ces accords scelleront  la fin de leur politique de non-compromission avec les socialistes, qui vantent déjà une politique libérale et productiviste pour la France.

ix  Le parti radical socialiste et le mouvement des citoyens

x  Deux bilans de la revue de critique de l’écologie politique : Ecorev, reviennent sur le bilan de la gouvernance des verts avec le PS. L’un particulièrement mordant : *Le bilan de Dominique Voynet et de son Ministère : de l’engluement complaisant au cynisme discret <http://ecorev.org/spip.php?article310>*, l’autre plus neutre mais plus documenté : *1997-2002 : les Verts au gouvernement, bilan et perspectives <http://ecorev.org/spip.php?article73>*

xi  *Les verts se félicitent du succès du vélib sans aucune critique, une vidéo daylimotion<http://www.dailymotion.com/video/x2jlig_les-verts-soutiennent-le-velib_news>
* le 15/07/2007

xii Article du collectif pièces et main d’œuvre : *www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article79*

xiii  Communiqué de la coordination anti-nucléaire du sud-est le 06/10/2010: *Iter : Volte face des élus d’Europe Ecologie<http://www.spiritsoleil.com/nonaunucleaire/sud-est/index.php?post/2010/10/06/Iter-%3A-Volte-face-des-%C3%A9lus-d-Europe-Ecologie>
*

xiv Article paru sur Indymedia Grenoble en Décembre 2005 : *Lyon Turin : Les Verts persistent et s’enfoncent.<http://grenoble.indymedia.org/2005-12-20-Lyon-Turin-Les-Verts-persistent-et> *     Un article plus détaillé et intéressant sur la position des verts par rapport à la LGV :*
http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article22019<http://grenoble.indymedia.org/2005-12-20-Lyon-Turin-Les-Verts-persistent-et>
*
xv  Voir aussi le vote plus que compromis des députés européens d’Europe Ecologie fin-2009, à propos *d’une résolution du parlement européen vantant les mérites de l’énergie nucléaire.<http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article95065>
* Ou encore, un peu plus tôt, *le vote des députés verts au parlement européen pour la création d’un marché de libre-échange avec les
Etats-Unis !<http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article84724>
*

xvi Jean-Vincent Placé, principal négociateur d’Europe Ecologie déclare le 29/07/2010 au journal l’express : * »je
suis un homme de pouvoir »<http://www.lexpress.fr/actualite/politique/jean-vincent-place-je-suis-un-homme-de-pouvoir_908930.html>
*

xvii  Voir par exemple *cette tribune de Jean Phillipe Magnen,vice-président du conseil régional des Pays de la Loire.<http://nantes.europe-ecologie.net/2010/accord-europe-ecologie-ps-lettre-de-jean-philippe-magnen-sur-notre-dame-des-landes/>
* Ou encore *cet article d’indymedia dénonçant ces pratiques politicardes<http://lutteaeroportnddl.wordpress.com/wp-admin/vice-pr%C3%A9sident%20du%20conseil%20r%C3%A9gional%20des%20Pays%20de%20la%20Loire>
*.

xviii  Article du Parisien sur les votes du financement de l’aéroport de NDDL : *
nouvel-aeroport-a-nantes-les-collectivites-locales-bouclent-tour-de-table-27-09-2010<http://www.leparisien.fr/nantes-44000/nouvel-aeroport-a-nantes-les-collectivites-locales-bouclent-tour-de-table-27-09-2010-1085121.php>
*
xix  Voir *article de Saint-Nazaire.infos à ce propos<http://www.saintnazaire-infos.fr/les-verts-europe-ecologie-le-parti-de-gauche-le-npa-et-l-udb-empechent-la-tenue-du-conseil-d-agglomeration-de-la-carene-23-48-474.html> * et *un récit de cet action <http://nantes.indymedia.org/article/21949>*

xx  Voir l’article de Presse torchon du 28/10/2011 *à propos de cet accord entre le PS et les verts aux élections
sénatoriales de Loire-Atlantique.<http://www.presseocean.fr/actu/actu_detail_-Aeroport-de-NDDL-Ayrault-tacle-les-ecolos_11425-2005576_actu.Htm>
*

xxi  Lire l’article de ouest torchon à propos de la proposition d’une seconde piste à NDDL : *
http://www.ouest-france.fr/region/paysdelaloire_detail_-Projet-d-aeroport-la-contre-etude-des-elus-_8620-2005197_actu.Htm
*

xxii  Lire la chronique d’un ancien vert à ce propos : * http://chezfab.hautetfort.com/archive/2009/02/02/pourquoi-je-ne-ferais-pas-la-campagne-d-europe-ecologie.html
*

xxiii  Lire ce texte bien argumenté pour une décroissance libertaire, de Jean Pierre Tertrais : http://ecorev.org/spip.php?article583

Le Subutex et son trafic

Sarkozy a décidé de partir en guerre contre les fraudes à l’assurance-maladie. Beaucoup de blabla pour justifier des mesures d’austérité, mais il y a quelque chose aussi à laquelle on ne pense pas forcément : l’importance de la drogue dans la société française.

Fraude à l’assurance maladie et trafic de drogues ont quelque chose à voir en effet, en raison surtout du Subutex. Ce produit sert de substitution à l’héroïne, et il est prescrit depuis 1996. Pas moins de 85 000 personnes le consomment… officiellement.

Car ce nombre est celui des gens qui ont des prescriptions, et qui ne représente que la minorité des gens en prenant. Les autres se fournissent au marché noir. Il y a ainsi en ce moment un procès de de pharmaciens d’Île-de-France ayant délivré du Subutex à partir de fausses ordonnances ou bien des copies de cartes CMU ou AME.

Et les fraudes sont nombreuses, comme le constatait le Figaro au début du mois :

Depuis le début de l’année, selon des chiffres dévoilés mercredi, la BRDA a détecté pour environ 4,8 millions d’euros de fraudes aux prestations sociales sur Paris et sa petite couronne (92, 93 et 94), dont 3,6 millions concernent les seules prestations maladie.

De nombreuses affaires impliquent des aigrefins munis d’ordonnances falsifiées qui font le tour des pharmaciens pour se voir délivrer plusieurs fois une même prescription. Les médicaments ainsi obtenus, souvent du Subutex, des antidépresseurs ou des produits pour blanchir la peau, sont ensuite revendus à leur entier bénéfice.

Voici un autre article donnant un exemple de fraude, et datant d’il y a quelques mois (publié dans le Parisien) :

Le Subutex fait déraper les médecins

Près d’une centaine de médecins ont été sanctionnés par leur ordre, pour mauvaise prescription de ce médicament de substitution aux opiacés.

06.05.2011

De nombreux médecins ont des soucis avec le Subutex, un médicament de substitution prescrit dans des conditions très strictes — théoriquement — aux toxicomanes qui veulent se sevrer. Le Subutex leur évite de subir l’effet du manque et a des vertus thérapeutiques. Le souci, c’est qu’il donne lieu à des trafics de grande ampleur, lorsqu’il est consommé de façon détournée, à haute dose. Selon nos informations, le Conseil national de l’ordre des médecins a suspendu 97 médecins pendant la dernière décennie. C’est le premier motif de suspension d’exercice pour les médecins. Excès de zèle d’un organisme parfois jugé conservateur ou vrai dérapage de certains praticiens inconscients ?

Le Conseil national de l’ordre des médecins leur reproche de prescrire du Subutex à trop haute dose à de trop nombreux patients, et de faire des ordonnances de complaisance, alimentant le trafic. Mises en examen Les sanctions vont de quelques mois à un an d’interdiction d’exercice et, dans de rares cas, les médecins sont radiés définitivement. Pour leur défense, ces praticiens évoquent parfois des menaces verbales ou physiques proférées par des patients en manque, et aussi une « aide humanitaire ».

Cette affaire éclate alors que, parallèlement, une affaire judiciaire est en cours d’instruction au pôle santé du tribunal de grande instance de Paris, et devrait prochainement donner lieu à une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel.

Neuf médecins et quatorze pharmaciens de la région parisienne ont été mis en examen pour avoir escroqué la Sécurité sociale. Ils sont accusés d’avoir pris part de façon active à un trafic de Subutex à grande échelle, dont le préjudice pour la Sécurité sociale est estimé à 4M€.

Il va de soi que les personnes consommant du Subutex sont dans une précarité extrême. Le trafic est d’ailleurs très présent en prison, comme le constate un article publié aujourd’hui même Substitution en milieu carcéral : Intérets et limites, et c’est un trafiquant de Subutex qui a fait une prise d’otage hier dans une prison de Metz.

Voici également un article parlant de l’augmentation du nombre de braquages de pharmacies, non pas pour l’argent mais pour les produits de substitution :

Les déclarations d’agressions effectuées par les pharmaciens ont sensiblement augmenté en région Bourgogne depuis mai, selon les données publiées par l’Ordre national des pharmaciens. C’est principalement le cas dans les départements de la Côte-d’or et de l’Yonne, où un gang de cambrioleurs a écumé des dizaines d’officine au printemps dernier.

Ces agressions, qui recensent les agressions verbales, les agressions physiques et les vols à main armée, ont ainsi progressé de 17,4 % ces cinq derniers mois.

« Il y a en effet une progression des agressions et des vols dans les pharmacies de la région, et notamment en Côte-d’Or », confirme Alain Delgutte, président de l’Ordre des pharmaciens de Bourgogne. « La donnée la plus marquante est l’augmentation des agressions verbales et agressions physiques sur les pharmaciens. Mais cela n’est pas dû à notre métier, celles-ci se multiplient dans tous les champs de la société : les gens sont à cran », analyse le président.

Concernant les vols, les pharmaciens constatent qu’ils concernent désormais en priorité les produits toxiques, et substituts de stupéfiants comme la Morphine, la Méthadone ou le Subutex. « Avant, les cambrioleurs prenaient la caisse. Maintenant ils s’attaquent à tous ces produits, fortement recherchés par les personnes toxicomanes. Il y a désormais un vrai marché des produits de substitution », détaille le président Delgutte.

Il y a cinq ans, l’Etat avait failli interdire le Subutex. Il ne l’a pas fait pour de nombreuses raisons, mais dont une est évidente : si certaines drogues sont interdites, de nombreuses autres sont laissées en circulation, dans un but évident de contrôle social.

Le Subutex est produit par une entreprise pharmaceutique, il est vendu dans des pharmacies… alors que des trafics illégaux coexistent. C’est une preuve du caractère social des drogues, qui ne « tombent pas du ciel ». Être straight edge, c’est avoir conscience de cela et se désengager de ces voies suicidaires!

 

« Lettre ouverte au Parti Socialiste et à Europe-Écologie Les Verts »

Continuons (malheureusement) avec une pérégrination politique. Voici en effet une « Lettre ouverte au Parti Socialiste et à Europe-Écologie Les Verts » qui est très intéressante. Elle est en effet mise en avant par le réseau Sortir du Nucléaire, qui « cartonne » le PS et EELV pour la magouille dont nous avons parlé ces deux derniers jours.

Mais ce qui est formidable, c’est que si en apparence il s’agit d’une critique constructive, en pratique il s’agit d’une mobilisation électorale pour… le Parti de Gauche et surtout le NPA!

C’est très fort: de la même manière qu’EELV va profiter de toutes les personnes s’opposant au MOX dans son rapport de force avec le PS, on a là le NPA (et le Parti de Gauche de Mélenchon) qui se positionnent en « plus radical » afin de récupérer d’éventuels mécontents…

On pourrait dire: en quoi est-ce mauvais, puisque c’est anti-nucléaire? La réponse est simple: tout cela ne contribue en rien à l’écologie! Tout cela c’est du positionnement politique par rapport à un contenu, mais il n’y a aucun projet derrière qui permette à l’écologie de se généraliser.

Ce à quoi on assiste, c’est une série de positions anti-nucléaires… Sans aucun fondement écologiste!

Lettre ouverte au Parti Socialiste et à Europe-Écologie Les Verts

La sortie du nucléaire, pour moi c’est clair !

M. Hollande, Mme Joly,

Europe-Écologie Les Verts et le Parti Socialiste se sont donné jusqu’au 19 novembre pour parvenir à un éventuel accord électoral.

Plus de 70 % des Français sont favorables à la sortie du nucléaire 

Ce n’est pourtant pas la direction dans laquelle vous vous engagez, M. Hollande. Les éléphants du PS rateront-ils l’occasion historique de rompre avec leurs positions et leur image de dinosaures pro-nucléaires ? Mme Joly, céderez-vous au diktat atomique du PS, piétinant ainsi cette « responsabilité historique » de sortie du nucléaire dont vous vous êtes déclarée porteuse ?

La sortie du nucléaire est un impératif éthique et écologique, mais également une orientation économique incontournable. Pareils enjeux ne doivent pas être sacrifiés à la « cuisine » électorale des partis et aux tractations en vue des législatives, ni aux pressions de l’industrie nucléaire.

M. Hollande, vous persistez à promettre une hypocrite « réduction de la part du nucléaire ». Mais les quelques centrales dont vous concèderiez la fermeture sont celles qu’il aurait déjà fallu fermer de toute urgence du fait de leur vétusté et de leur dangerosité. Les nombreux réacteurs restants continueront à faire peser sur nous le risque d’un accident majeur.

Votre récent engagement à poursuivre le chantier du réacteur EPR de Flamanville n’est pas acceptable, d’autant moins qu’il s’agit d’une « tête de série » dont la construction annonce le renouvellement de l’ensemble du parc nucléaire français. Acceptez-vous donc l’accumulation, au cours des prochaines décennies, de milliers de tonnes de déchets nucléaires supplémentaires, qui resteront dangereux pour une durée des millions de fois plus longue que votre carrière politique ?

Comptez-vous continuer à dilapider le budget de l’État par dizaines de milliards d’euros dans le fonctionnement et la réfection du parc nucléaire actuel, dans son renouvellement et dans la recherche sur des chimères technologiques (réacteur à fusion ITER, réacteurs dits « de 4ème génération ») ?

Ou bien préférez-vous créer des centaines de milliers d’emplois en ré-orientant enfin les investissements vers les économies d’énergie et les énergies renouvelables, qui contribuent fortement au dynamisme économique de l’Allemagne et à sa résistance à la crise financière mondiale ?

J’attends d’un candidat à la présidence de la République qu’il s’engage clairement :

  • Pour une sortie complète et définitive du nucléaire ;
  • Pour le refus de toute nouvelle construction de réacteur et l’abandon du réacteur EPR (Flamanville, Penly)
  • Pour l’arrêt des réacteurs nucléaires ayant dépassé la durée de 30 ans de fonctionnement pour laquelle ils ont été conçus ;
  • Pour l’arrêt du « retraitement » des combustibles usés à La Hague, et de l’utilisation du combustible MOX ;
  • Pour le gel de tous les projets d’installations d’enfouissement ou de stockage de déchets nucléaires ;
  • Pour une politique énergétique ambitieuse, fondée sur la maîtrise des consommations d’énergie et sur le développement des énergies renouvelables, qui créera des centaines de milliers d’emplois comme chez nos voisins allemands, et nous aidera à sortir de la crise économique.

Pour le citoyen et potentiel électeur que je suis, vous avez le devoir d’aller au-delà des enjeux électoralistes.

Prenez la bonne décision : la sortie du nucléaire, pour moi c’est clair !

Un scandale de plus avec les magouilles EELV, cette fois au sujet du MOX

«Des textes modifiés après accord, on a rarement vu ça !» remarque Pascal Durand, porte-parole d’Europe Ecologie Les Verts.

« C’est hallucinant ! » se scandalise Alexis Braud, qui est un proche de Cécile Duflot

Hier en effet nous disions que l’accord PS – EELV était quelque chose d’ennuyeux, mais que cela pouvait s’avérer important et là – patatras! – même pas 24 heures après, une chose importante se révèle.

Car un passage sur le combustible nucléaire MOX a été retiré du texte voté mardi soir par les socialistes….

Alors que, comme l’explique Jacques Archimbaud, l’un des négociateurs d’EELV, le texte validé par Martine Aubry et Cécile Duflot, avait été « lu et relu ligne par ligne» par les deux camps et que «les mots ont été pesés minutieusement »….

Que s’est-il passé ?

AREVA, qui produit 95% du MOX, a fait en sorte que soit viré un passage affirmant qu’il y aurait « la reconversion, à emploi constant, de la filière de retraitement et de fabrication du MOX. »

Rappelons ce qu’est le MOX : c’est un mélange d’oxydes d’uranium (UO2) et de plutonium (PuO2) extraits de cœurs nucléaires usagés, ou pour parler clairement : le plutonium issu des centrales atomiques, soit on en fait des bombes atomiques, soit on le recycle pour en faire du combustible à centrale atomique (soit il nous reste sur les mains, c’est-à-dire sur la planète, l’envoyer dans l’espace coûtant trop cher et étant trop dangereux).

Problème de plus par rapport à d’habitude : le MOX est 5 à 7 fois plus radiotoxique que les crayons de combustibles classiques, il est dangereux plus longtemps, il est moins facilement contrôlable, etc.

D’ailleurs, seuls 22 des 56 réacteurs français sont autorisés à utiliser du MOX.

En pratique, le plutonium et l’uranium appauvri du combustible usagé sont extraits à La Hague (en Normandie), amenés par la route au terminal ferroviaire de Valognes à 35 km de là, pour être assemblé en crayons de MOX bien loin de là, dans l’usine Melox de Marcoule (dans le Languedoc – Roussillon).

Là, on parlait donc de supprimer La Hague.

Sauf que ! Le réacteur à eau pressurisée (EPR) de Flammanville devrait également utiliser le MOX…

Donc, machine arrière !

L’intermédiaire pour cela a été Bernard Cazneuve, député-maire de Cherbourg, Cherbourg étant près de La Hague.

Benoît Hamon, le porte-parole du PS, a alors expliqué candidement que « le paragraphe fait l’objet de différences d’interprétation entre socialistes et écologistes »… et que donc il a été enlevé « provisoirement. »

Nous utilisions hier le mot « enfumage », là on est servi !

Cécile Duflot, sur son compte Twitter, a expliqué elle aussi candidement hier matin :

Suis une femme pas compliquée : un accord passé est un accord qui engage. Pas d’autres commentaires :-)

Une belle manière de botter en touche, alors que ni le site d’EELV, ni celui d’Eva Joly n’osent bien entendu aborder la question…

Alors que dans l’après-midi et du côté PS, Manuel Valls qui vient d’être nommé chargé de la communication de campagne de François Hollande a tranquillement affirmé que le PS souhaitait « bien évidemment garder la filière Mox » !

Il l’a expliqué en long et en large : « La filière Mox doit être maintenue, l’usine de La Hague également », pour François Hollande « il est hors de question de sortir du nucléaire », et même ouvertement :

« Si on est favorables à l’EPR de Flamanville, celui-ci fonctionne au Mox, et par ailleurs une vingtaine de centrales nucléaires fonctionnent au Mox. »

Et le responsable important d’EELV, Jean-Vincent Placé, d’expliquer alors au sujet du résultat des tractations :

« Ce n’est pas non plus une Bible. Nous pouvons en discuter. »

Alors que François Hollande, très social-démocrate, concluait :

« Ce sont des entreprises! Des entreprises publiques: Areva, EDF. Ce sont des emplois. Il y a des syndicats, il y a des personnels qui se posent des questions. Donc il faut les rassurer. Et c’est normal que je puisse leur dire, selon mes positions, ce qui va se passer. »

De la magouille de bout en bout, le degré zéro de l’écologie, aucune sincérité, tout pour les élections, les places au chaud dans le gouvernement.

Cela montre d’autant plus l’importance du camp « stop castor » à Valognes, mais aussi la nécessité d’une véritable écologie radicale. En Allemagne, le mouvement anti-nucléaire s’était vu utiliser par les Verts pour réussir aux élections ; il serait un comble qu’EELV – qui n’a même pas le caractère alternatif des Verts d’Allemagne du début des années 1970 – profite du mouvement anti-CASTOR !

Mais cela semble presque inévitable vu le chantage d’EELV : voter Eva Joly ou bien EELV sera obligé de « céder » au Parti Socialiste… Ce qui sera forcément le cas au final, EELV apparaissant « radical »…

A moins que… l’écologie radicale arrive à exister en France, avec comme mot d’ordre la libération de la Terre… La planète doit redevenir bleue et verte !

Résultat étrange des tractations PS – EELV

Hier se sont terminées les tractations entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts. Rien d’intéressant, au sens strict, en tout cas ce n’est pas passionnant !

Malheureusement, c’est une actualité qu’il faut connaître, et encore plus si EELV participe au gouvernement ces prochaines années, alors que la crise écologique s’aggrave chaque jour, prenant des proportions toujours plus grandes.

EELV continue de se spécialiser dans l’enfumage d’ailleurs. Hier, il y a eu donc avec les socialistes … un « accord politique de majorité. »

Soit disant donc ce n’est pas un accord pour un prochain gouvernement, seulement sur la majorité parlementaire, EELV se voyant garantie des élus en échange d’une alliance avec le PS. Ce qui est absurde, puisque la majorité parlementaire décide justement du gouvernement…

Martine Aubry le dit elle-même d’ailleurs : « Ce n’est pas un accord de plus, c’est un accord de mandature, de gouvernement et un accord de société. »

Quant à Eva Joly, elle résume cela dans une phrase joliment absurde : « C’est un accord spécial qui constate ce sur quoi on est d’accord et ce sur quoi on est pas d’accord. »

Car EELV au gouvernement sera la dernière partie du drame de la mort des « Verts. » Le Parti Socialiste est en effet pro-nucléaire. Il n’acceptera pas le choix de la rupture.

Or, les dernières catastrophes ont fait sauter la chape de plomb qui empêchait l’émergence en France d’une large opinion publique anti-nucléaire. EELV ne peut pas reculer.

Le symbole de cela, c’est bien entendu le chantier de l’EPR de Flamanville. Hollande a annoncé qu’il ne reculerait pas à ce sujet, car c’est un choix stratégique.

EELV n’a pas le choix : soit il faut céder… et perdre définitivement son identité et sa crédibilité. Soit il faut refuser de participer au gouvernement, ce qui est impensable pour les nouveaux bureaucrates qui dirigent cette structure.

Un dilemme cornélien !

A cela s’ajoute l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, mais le PS est davantage prêt à discuter sur ce plan.

Et ce qui va se passer est simple. Déjà, Cécile Duflot va être candidate aux législatives à Paris. Ce qui se profile, c’est sa conquête de la mairie de Paris…

Paris valant bien une messe, le retournement sera inévitable. Citons donc Cécile Duflot interviewée par le quotidien Le Parisien, car ses propos elle ne pourra pas les assumer demain :

Le texte que vous venez de conclure avec le PS élude vos désaccords sur l’EPR de Flamanville ou l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. C’est un accord a minima ?
Cécile Duflot.
C’est un accord juste et un tournant pour la politique énergétique, qui acte de vrais avancées : fermeture de 24 réacteurs, reconversion du retraitement du Mox, création d’un institut du démantèlement, décision de ne plus construire aucune centrale nucléaire, ni réacteur… Mais nous ne revenons pas sur nos engagements, nous continuons à nous battre contre l’EPR de Flamanville et l’aéroport de Notre-Dame des Landes.

Ce qui d’ailleurs et si on y réfléchit bien n’engage à rien : nous continuons à nous battre, cela ne veut pas dire que, demain, face à Sarkozy ou Marine Le Pen, il faudra « prendre ses responsabilités » et accepter de rentrer au gouvernement avec les « vilains » socialistes…

 

Adresse aux écologistes à propos du Lyon-Turin

Voici un document d’un groupe de Grenoble sur la liaison ferroviaire Lyon-Turin, et pourquoi il faut la combattre!

Nucléaire, nuisances, pollutions, intérêts industriels, poids lourds, concurrence …

Pourquoi vous ne pouvez pas soutenir la liaison ferroviaire Lyon-Turin.

Pensé depuis 1994, un projet de nouvelle liaison ferroviaire prévoit de creuser le plus long tunnel d’Europe (53 km) pour faire franchir les Alpes à 40 millions de tonnes de marchandises par an, et pour faire gagner 45 minutes aux voyageurs entre Lyon et Turin. Annoncée pour 2023, cette autoroute ferroviaire coûtera au moins 25 milliards d’euros. Elle implique, en plus du tunnel international, le creusement de tunnels sous les massifs de Belledonne et de Chartreuse, et la construction de 200 km de voies nouvelles en France.

En Italie, le projet appelé TAV (« treno alta velocità ») se heurte à une résistance déterminée de tous les habitant.es du Val di Susa. C’est aujourd’hui retranchées derrière 600 policiers et soldats que travaillent les pelleteuses sur le site de la Maddalena.

Côté français les Verts ont participé au projet depuis le début, comme le rappelle Gérard Leras, conseiller régional vert : « initialement le Lyon-Turin était un projet voyageurs, ce sont les Verts qui lui ont fait prendre le virage du transport de marchandises » (Dauphiné Libéré, 20/12/05). En défendant à tort l’idée que le fret allait diminuer le trafic routier, les Verts sont devenus la caution écologique du projet.

C’est en reprenant leurs arguments que Borloo pouvait déclarer en 2007 : « les projets comme celui-là sont essentiels pour la réduction des émissions de CO2, et pour la sauvegarde de la planète à laquelle nous nous sommes engagés ». Depuis 2007, les Verts ont cessé de prendre position sur le Lyon-Turin. Les très fortes mobilisations de cet été en Val di Susa contre le TAV ont fait reprendre enfin le débat chez les écologistes. Il serait temps qu’ils prennent position clairement et cessent de servir de caution.

1/ Intérêts Les grands projets favorisent le rapprochement entre intérêts politiques et intérêts industriels, voire mafieux en Italie, au détriment des intérêts des populations.

2/ Effets Expositions à l’amiante, à l’uranium, augmentation du trafic, pollution, vallées défigurées. Les effets sont dévastateurs, immédiats et à long terme, sur les territoires directement touchés (Val Susa, Maurienne, Chartreuse …), mais aussi sur tous les abords des Alpes.

3/ ISO 14001 Non, le TAV n’est pas « éco-compatible ». Il suit une logique industrielle, qui s’est toujours opposée à une logique du vivant, de la décence et de la juste mesure.

4/ Nucléaire Faut-il rappeler que les TGV roulent au nucléaire ? Cent trains par jour ne vont pas dans le sens d’une sobriété énergétique, au contraire. Accepter le TAV, c’est renoncer à toute perspective de sortie du nucléaire.

5/ Poids lourds Et les camions alors ? Mais le TAV n’arrêtera pas le transport routier de marchandise : c’est l’alibi gros comme un 38 tonnes. À l’inverse, en facilitant la traversée des Alpes, il va permettre d’affréter encore plus de camions sur l’axe Lisbonne-Kiev. Le transport routier de marchandises est tellement présent, efficace et concurrentiel pour les entreprises, que le train n’y changera rien. Si l’on veut arrêter les camions, il faut les arrêter eux, et défendre une économie locale, pas leur creuser une nouvelle voie royale.

6/ Pas chez moi Le TAV ne diminue pas le trafic des camions, mais le repousse chez les voisin. Tant pis pour eux ? Et les personnes qui soutiennent le TAV, sont-elles prêtes à aller habiter aux abords des zones de percement … jusqu’en 2023 ?

7/ Économie Et l’activité économique des vallées ? Autoroutes et Tgv ne produisent pas de richesse pour les populations : elles monopolisent l’économie autour de certaines activités industrielles, et négligent le reste. Les travaux vont créer de l’emploi aujourd’hui ? Mais quand les Alpes seront réduites à des tunnels et des stations, il sera inutile de réclamer une économie locale et une agriculture saine.

8/ Démocratie En Val di Susa, la population d’une vallée entière s’oppose au TAV depuis des années. Devant l’ampleur de la mobilisation, il est indécent de poser la question des travaux et du choix du tracé : ce qui se joue, c’est avant tout la liberté des populations à décider pour elles-mêmes. Ceux qui soutiennent le TAV ne peuvent pas donner des leçons de démocratie.

9/ Politique Le dossier TAV, l’aéroport Notre-Dame-des-Landes et la LGV du Pays-Basque, ne sont pas des questions à laisser aux bureaux d’étude et à la langue-de-bois. Ce sont des questions historiques, qui demandent une réponse politique. Le TAV suit la même logique que la Rocade Nord à Grenoble, seule l’échelle change.

10/ Containers & cravates Le TAV s’inscrit aussi dans une logique de mise en concurrence des territoires et des marchandises à l’échelle européenne, et dans la construction du corridor industriel appelé « sillon alpin ». Qui veut habiter une « conurbation », une ville unique de Valence à Genève ? Seuls les hommes d’affaire souhaitent que la banlieue turinoise devienne celle de Grenoble. Ils veulent « effacer les Alpes », nous les habitons.

Le TAV est un projet qui va à l’encontre des intérêts des territoires et des populations locales, et aura des répercussions néfastes sur l’ensemble des régions de part et d’autre des Alpes. Il accroît l’industrialisation des espaces naturels et la prédominance des marchandises sur les personnes. Il renie pour toujours la possibilité d’une économie locale et décente. Il met les peuples en concurrence, au lieu de les relier. Le TAV n’a rien à nous offrir : c’est un projet obsolète, dernier né d’une logique marchande et technocratique.

Face à ceux qui défendent les intérêts industriels et leurs projets irresponsables, il ne doit plus y avoir de légitimation verte, mais une opposition critique et solide. Nous sommes liés aux italiens en lutte par des pratiques des idées communes, pas par des foreuses.

Groupe Libeludd. Libertaires & luddites à Grenoble.

Contact : libeludd [arobase] laposte [point] net-

Rassemblement parisien contre le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes

Samedi dernier, entre 2000 et 3000 personnes étaient rassemblées à Paris pour protester contre le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes. Un aboutissement d’un parcours à vélo depuis Notre-Dame des Landes, en passant par Candé, Sablé, Le Mans, Nogent le Rotrou, Chartres, Saclay et Arcueil. Il y a également eu finalement des tracteurs, malgré l’interdiction de la préfecture.

C’est là très positif, enfin en France des questions de Nature se posent.

Ou peut-être pas tant que cela. Difficile pourtant de parler de succès réel. En effet, depuis quelques temps la question de l’aéroport est devenue un symbole pour l’identité d’une gauche pseudo écolo d’un côté, pour une gauche anarchiste anti-autoritaire de l’autre.

L’aéroport est un symbole de croissance déraisonnée, ou bien d’un dispositif industriel de domination, d’encadrement, etc. Mais on a jamais de revendication de défense de la Nature…

Lors du rassemblement, on avait donc droit à des gens tout ce qu’il y a de plus institutionnel dans la « lutte » écologiste: Cécile Duflot, Corine Lepage, Philippe Poutou… et même José Bové, qui pouvait lancer un :

« Je suis prêt à venir faire rempart pour me mettre en travers de la route des bulldozers »

Qui rappelle qu’en France, on est dans la rodomontade, dans le discours haut et fort, mais pas dans l’écologie radicale. Un slogan comme:

« Oui aux moutons, non aux avions »

montre qu’on est très loin du véganisme; les photos d’animaux utilisés comme argument dans le rassemblement, des animaux exploités, sont une preuve que la question de l’aéroport à Notre-Dame des Landes est pratiquement vue comme une défense du terroir, pas comme une question à l’échelle mondiale. Il n’y a pas de défense de la Nature en soi. Pas d’écologie radicale. On est loin du compte par rapport aux problèmes posés; il n’y a pas de rupture avec le modèle dominant français.

Voici le texte d’un discours lu par des occupants de la ZAD à l’arrivée du rassemblement; on notera que le 19 novembre aura lieu là-bas une balade champêtre. Suivent des photos du rassemblement.

Voici le texte d’un discours lu par des occupant-e-s de la ZAD lors de l’arrivée de la Tracto-Vélo à Paris. S’il a été travaillé collectivement, il ne représente pas pour autant LA position de la ZAD.

Plus de 2 ans maintenant que des gens s’installent illégalement sur les terres reservées au projet d’aéroport de Notre Dame des landes, en réponse à un appel à occuper : « contre l’aéroport, venez-vivre ici ».

Occuper les terres laissées à l’abandon par les porteurs du projet pour ne pas les laisser vider la zone ; occuper pour densifier la lutte, pour créer des liens entre nous, comme avec les autres habitant-e-s et opposant-e-s, des liens de solidarité, d’entraide, de camaraderie ; occuper pour se sentir plus fort-e-s ensemble. Occuper pour être présent-e-s sur le terrain et pour s’opposer physiquement aux travaux, pour leur faire perdre tant de temps et d’argent qu ils comprennent enfin et abandonnent leur projet.

Alors voilà, après des mois à surprendre un géomètre par ci, un soi-disant defenseur de l’environnement par là, tous en train d’apporter leur modeste contribution au projet d’aéroport, on est passés à une nouvelle phase. Aéroport Grand Ouest et leurs amis ont commencé les fouilles archéologiques sur le tracé de la quatre voie prévue pour desservir l’aéroport. « études préliminaires » qu’y disent.

Sauf que concrêtement, c’est le début des saccages de parcelles. C’est toute cette zone qui devient un endroit où il est normal de croiser, chaque jour, des pelleteuses et autres bulldozers, en train de tout bousiller. C’est aussi l’occupation militaire qui devient quotidienne. Et nous on est là, à voir passer tous les jours devant nos fenêtres des cars et des cars de flics, de les voir encercler nos maisons pour un oui ou un non. C’est qu’ils ne doivent pas se sentir tant que ça en territoire conquis finalement.

On reste avec l’envie de s’organiser pour contrer leurs dispositifs destructeurs. Avec l’envie d’essayer d’arrêter les travaux, au moins pour quelques heures. Avec ce sentiment que c’est difficile de trouver de la prise en face de leur logique de mort. Mais aussi avec la rage qui nous pousse à toujours trouver d’autres idées, d’autres moyens, d’autres tactiques.

Mais on les dérange un peu… Comme tous les autres habitant-e-s. Parce qu’avant d’avoir un chantier géant, ils veulent d’abord un désert. Alors ils travaillent à vider la zone, à essayer de convaincre les propriétaires de vendre, à signifier aux locataires qu’il serait de bon ton qu’ils commencent à préparer leurs cartons. 10 maisons squattées ont deja été emmenées au tribunal par Aéroport Grand Ouest pour demander leurs expulsions, et au pas de course s’il vous plait. Verdict : les premiers lieux menacés auront à se mefier dès décembre de cette année. D’autres auront jusque décembre 2012 pour monter les barricades.

Bien sûr, Vinci et compagnie préparent leur coup, et les journaux se font les relais de leur propagande anti-squat : on nous decrit comme de dangeureux agitateurs, pillant et saccageant tout sur leur passage et sans liens aucun avec les autres acteurs de la lutte. Sous-entendu : ça serait quand même bien de les expulser au plus vite, et avec violences policières en bonus si possible.

On a pas vraiment l’intention de se laisser faire. Mais il y a des chances qu’ils soient plus nombreux que nous et qu’ils finissent par nous expulser. Alors on a déjà prévu de revenir. En d’autres termes : si ils nous explusent, on reviendra ! Le quatrième samedi après les expulsions, on vous invite donc à une grande manif de réoccupation, pour aller reconstruire des espaces de lutte avec nous. A surveiller sur notre site Internet.

À Notre-Dame, ce n’est pas seulement un aéroport que l’on combat. C’est tout un monde qui va avec.

Le projet d’aéroport n’est qu’une pièce de la métropole Nantes-Saint Nazaire. Dedans, il faut compter aussi l’agrandissement du port de Saint Nazaire, l’autoroute des mers qui permet de déplacer les marchandises, poids lourds inclus, l’élargissement de la voie express Nantes-Saint Nazaire, la deuxième ceinture périphérique de Nantes et autres infrastructures de transport. Tout ça pour la fameuse « plate-forme économique grand-ouest », pensée pour être compétitive à l’échelle internationale.

La logique qui se cache derrière est simple : à chaque espace une fonction avec un objectif, la rentabilité. Zone aéroportuaire, zones commerciales, zones industrielles : tous ces espaces dédiés à la production, au transport et à l’écoulement des marchandises.

Même logique à l’œuvre au cœur des villes. L’espace est organisé malgré nous, à une échelle insaisissable, encore dans une logique de contrôle et de rentabilité. A chaque zone est attribuée une fonction unique correspondant à chaque activité homologuée de l’individu homologué : ici on dort, là on mange, ailleurs on travaille, plus loin on fait la fête ou on se promène dans des forêts urbaines aménagées pour nos loisirs verts.

« La métropole » est l’ensemble cohérent de ces espaces. Cohérent jusqu’a la nausée et invivable par celles et ceux qui l’habitent. Nous voilà bien rangés, à la place qu’on nous a attribués. C’est toujours cette logique de cloisonnement, où les gens se retrouvent isolés. Mais il paraît qu’il le faut bien. Puisque la métropole Nantes-Saint Nazaire permettrait d’attirer toujours plus d’investisteurs, toujours plus de capitaux, toujours plus de fric pour arriver au but ultime : toujours plus de profit. Le profit pour le profit. Le profit pour ceux qui en ont déjà plein les poches. Le profit pour continuer à faire marcher un monde qui ne va nulle part. Voilà à quoi ils voudraient qu’on se résigne.

Avec l’aéroport, on combat aussi tous ceux qui se cachent derrière. Le constructeur concessionnaire Vinci, partenaire privé privilégié de tous les nouveaux projets qui innondent nos espaces de vie.

Mais aussi nos élites, qu’elles soient élues ou pas. Elles décident de ce qui va être ici et là, sans jamais se soucier de ce qui existe, de ce qui se vit, de ce qui se choisit par ceux qui subissent leurs projets. Ce qui leur importe, c’est que l’ensemble soit efficace, rentable. On ne lutte pas contre un projet particulier, contre un aéroport qui serait « absurde » ou « inutile ». Là n’est pas la question. Pour leur monde, cet aéroport est sûrement utile. Nous, on porte ce non comme on pourrait en porter bien d’autres.

Parce que l’aéroport c’est d’abord une oligarchie qui décide d’imposer un sens, son sens à un territoire du haut de son expertise supposée indiscutable. Assis confortablement dans leur bureau, en regardant les cartes, les prévisions, les statistiques, ils spéculent sur « l’avenir » – ce truc là qu’on ne peut pas refuser sans etre archaïque. Ils viennent nous l’expliquer quand ils estiment que ça nous concerne ou qu’il va falloir nous déménager : « et si vous êtes contre, ça doit être que vous avez pas bien compris, alors on va vous ré-expliquer ».

Voilà le fonctionnement normal de ce monde qui nous dépossède de tout pouvoir sur nos vies en nous laissant, désarmés et seuls devant le fait accompli de ce meilleur des mondes qu’on nous a construit malgré nous. « L’aéroport, de toute façons ça va se faire ! » qu’illes disent.

Et ils trouvent toujours un beau vernis pour nous faire avaler la pilule, pour rendre leurs projets plus « acceptables ». La démocratie devient participative : « Venez tous donner votre avis mais ne vous attendez pas à ce qu’on en tienne compte ». Le développement devient durable. Certains projettent un aéroport Haut Qualité Environnementale quand d’autres proposent de renforcer des lignes à grande vitesse. Mais on ne veut pas de solutions, fussent-elles alternatives aux problèmes qu’ils ont eux mêmes définis. L’aéroport n’est pas un problème auquel il faudrait trouver une alternative technique. C’est une question de choix de société.

Nous voulons nous réapproprier l’espace, l’habiter, y tisser des liens et s’y organiser pour briser l’isolement. Nous voulons agir, avec toutes celles qui veulent partager l’aventure, pour que nos vies nous appartiennent vraiment.

C’est pourquoi il nous importe de résister à ceux qui aménagent nos vies bien plus que de leur adresser des doléances sur telle ou telle décision particulière qu’on ne partagerait pas. Nous n’avons rien à négocier avec ceux qui nous construisent ce monde de merde. Nous ne voulons pas déleguer notre opposition. Nous voulons prendre les décisions qui concernent nos vies.

Eux, ils parlent d’aménagement, de politique de la ville, de territorialisation, de développement économique (mais durable de préférence) ; Nous, on parle d’autodétermination, de liens de solidarité, d’organisation collective, de luttes.

La lutte nous appartient et c’est à chacun-e de l’investir, avec les moyens qui lui sont propres. Nous tentons de construire ici des solidarités, des confiances, de la puissance collective, des moyens d’action. Nous apprenons à nous connaître, avec tou-te-s celles et ceux qui partagent cette lutte, et à agir ensemble. Parce que nous pensons que seule une résistance forte peut faire plier les décideurs, et que c’est de notre détermination à tout-e-s que depend l’avenir de la lutte.

Solidarité avec les gens qui luttent contre ce monde de merde ici et ailleurs.

Et comme disaient des camarades en lutte il y a quelques temps « On les aura. Peut-être pas aujourd’hui, peut-être pas demain mais on les aura ! »

Aïd-el-Kébir, Eid al-Adha et sacrifice

Il est impossible d’aimer les animaux et d’adhérer à une religion comme le judaïsme, le catholicisme, l’Islam.

Ce n’est pas impossible parce que nous, nous le dirions, ou parce que nous ne le voudrions pas, mais c’est tout simplement impossible pour des raisons juridiques.

Quand on pense à une religion, on pense parfois à la spiritualité ou la culture. Ce n’est pas vrai : toute religion a des fondements et un clergé. Toute religion a un code juridique très strict, et quand nous disons juridique nous ne disons pas « éthique » mais juridique : toute infraction amène l’exclusion automatique et sans discussion de la communauté religieuse.

Si nous rappelons cela, c’est parce que Droit des Animaux – que nous avions critiqué pour avoir soutenu Charlie Hebdo au nom de la « liberté d’expression » – a tenté un retournement à 180°.

Désormais, il serait « islamophobe » de considérer que « l’Islam serait définitivement incompatible avec les droits des animaux », alors que c’est pourtant une évidence, tout comme pour le judaïsme et le christianisme…

Sacrifice du mouton lors de l’Aïd-el-Kébir : un massacre inutile et anachronique

News du 06/11/2011

Suite à la fête de l’Aïd-el-Kébir, il n’est pas inutile de visionner l’intervention du Professeur Abdelwahab Meddeb sur France Culture en 2009. L’auteur de Sortir de la malédiction : L’islam entre civilisation et barbarie (Seuil, 2008) fait preuve d’un certain courage et d’une intelligence qu’il convient de saluer. Loin des préjugés islamophobes selon lesquels l’Islam serait définitivement incompatible avec les droits des animaux (ou les droits humains), il prouve que cette religion, comme les autres, peut s’adapter aux réalités contemporaines. Nous espérons que les musulmans qui ne souhaitent plus participer au massacre pourront à l’avenir s’en inspirer.

Rappelons que le sacrifice du mouton n’est nullement nécessaire à célébration de la fête de l’Aïd-el-Kébir : voir le dépliant Islam et droits des animaux.

Il y a là une tentative de « mise en boîte » pas du tout sérieuse. Le sacrifice d’un mouton n’est pas obligatoire uniquement quand il n’est pas possible de le mettre en œuvre…

Cela ne veut pas dire qu’il ne soit pas obligatoire en général. Il y a là une escroquerie. Que les responsables religieux musulmans tentent de « moderniser » ou bien de faire passer la pilule d’un tel abattage, on peut le comprendre. Il s’agit de faire avancer leurs pions dans la société, comme toutes les religions le font.

Mais que la protection animale fantasme sur les possibilités d’une religion à se nier elle-même, là on est dans l’incohérence.

Regardons donc les faits, sans racisme ni préjugés aucun sur les apports des cultures où l’Islam s’est développé. Regardons seulement la religion dans ce qu’elle est – une pratique, dont les commandements sont écrits, codifiés, et là avec le Coran en l’occurrence les paroles sont elles-mêmes divines, donc sacrées et non discutables dans l’Islam.

Déjà, il est erroné de parler de l’Aïd-el-Kébir, qui signifie « la grande fête » au Maghreb ; la véritable expression est « Eid al-Adha », qui signifie la fête du sacrifice.

Rappelons l’histoire, déjà pas vegan pour un sou : Dieu demande à Abraham de sacrifier son enfant Ismaïl, Abraham se soumet bien sûr, mais au dernier moment l’archange Gabriel envoie un mouton pour se faire sacrifier à la place de l’enfant. Il s’agissait seulement pour Dieu de vérifier la soumission d’Abraham.

Est-ce là une morale vegane ? Évidemment pas !

Maintenant, est-il possible de remplacer l’animal par un don symbolique ?

Vue l’importance de l’histoire à l’origine de la fête du sacrifice, on voit bien que c’est impossible… Dans l’histoire originelle, c’était un animal…  Dans le Coran, comme dans la Bible, c’est bien un animal qui est sacrifié.

Voici justement la Sourate 37 du Coran, qui raconte cette histoire qu’on trouve également dans la Bible (« ancien testament ») donc :

102. Puis quand celui-ci fut en âge de l’accompagner, [Abraham] dit: «Ô mon fils, je me vois en songe en train de t’immoler. Vois donc ce que tu en penses». (Ismaël) dit: «Ô mon cher père, fais ce qui t’es commandé: tu me trouveras, s’il plaît à Allah, du nombre des endurants».

103. Puis quand tous deux se furent soumis (à l’ordre d’Allah) et qu’il l’eut jeté sur le front,

104. voilà que Nous l’appelâmes «Abraham!

105. Tu as confirmé la vision. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants».

106. C’était là certes, l’épreuve manifeste.

107. Et Nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse.

Par « immolation généreuse » on entend ici un animal. D’ailleurs, lors du pèlerinage à la Mecque, on a le même principe.

Voici ce que dit la Sourate 22, Al-Hajj, Le pèlerinage, versets 27 et 28 :

 « Lance parmi les hommes l’appel au pèlerinage : ils viendront à toi à pied ou sur quelque bête amaigrie, affluant de tout profond défilé § pour participer aux avantages qui leur ont été accordés et pour invoquer le nom de Dieu, en des jours bien déterminés, sur Notre attribution, sous la forme d’une bête de troupeau : Mangez-en et nourrissez-en le malheureux indigent »

Et voici ce que dit la Sourate 22, Al-Hajj, Le pèlerinage, verset 34 :

« A chaque communauté, Nous avons assigné un rite sacrificiel, afin qu’ils prononcent le nom d’Allah sur la bête de cheptel qu’Il leur a attribuée. Votre Dieu est certes un Dieu unique. Soumettez-vous donc à Lui. Et fais bonne annonce à ceux qui s’humilient, »

Nous avons ici quelque chose d’évident : même si on peut tordre le bâton abstraitement, la question de l’abattage rituel lors de la fête du sacrifice – en pratiquant un sacrifice « symbolique » – on ne le peut nullement lors du pèlerinage.

Vue l’importance du pèlerinage, vue l’importance de l’épisode d’Abraham, on voit bien qu’on est loin de la philosophie végane.

D’ailleurs, la question du sacrifice revient souvent dans l’Islam, tel que défini par la Sourate 108, Al-Kawthar, L’abondance, versets 1 à 3 :

« Nous t’avons certes, accordé l’Abondance. § Accomplis donc la prière pour ton Seigneur et sacrifie. § C’est certes celui qui te hait qui est sans postérité »

Il faut sacrifier. Et la présence de l’animal est inévitable. D’ailleurs, l’Islam accorde une grande importance aux hadiths, les témoignages censés raconter que le prophète a dit ou fait dans telle ou telle stuation.

En voici un, par Ahmad et Al-Bazzâr:

« Lors de la fête d’Al-Adhâ, le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — achetait deux gros boucs cornus et majoritairement blancs. Après qu’il eut prié et prêché, il amenait l’un des deux boucs sur son lieu de prière et l’immolait lui-même avec un couteau, disant : “Ô Allâh, ceci est de la part de ma communauté toute entière, de la part de toute personne (de ma communauté) ayant témoigné de Ton Unicité et témoigné que j’ai transmis (le Message).”

Puis, on lui apportait le second bouc qu’il immolait lui-même disant : “Ceci est de la part de Muhammad et de la famille de Muhammad.” Ensuite, il distribuait leur viande aux pauvres et en mangeait lui et sa famille.

De nombreuses années passèrent sans que nous ayions vu un homme des Banû Hâshim offrir de sacrifice, car Allâh, par le geste de Son Messager, les avait exemptés — paix et bénédictions sur lui — et dispensés de cette dépense. »

Il existe de nombreux autres hadiths, bien entendu, notamment concernant l’animal (il ne doit pas être borgne, ni émacié, ni malade, etc.), dont la désignation est « Al-Udhiyah. »

Tout cela pour dire finalement que prétendre qu’une religion pourrait s’adapter à ce qu’on appelle la modernité, c’est ne rien comprendre au caractère obscurantiste et dépassé de la religion aujourd’hui. La religion a été un vecteur de culture face à la barbarie passée, elle transporte des espoirs souvent. Mais imaginer qu’une religion pourrait se conformer au véganisme, c’est de l’escroquerie intellectuelle.

Tentative de recruter une taupe dans le bocage

La police fait son travail, ce qui est logique, mais si on pense à la répression, on ne pense qu’à la moitié de ce travail, comme le montre l’exemple ci-dessous…

Deux personnes à vélo se font contrôler dans la banlieue nantaise (à une quinzaine de km en direction de la ZAD) par une voiture « gendarmerie » et une banalisée, fin octobre.

C’est le jour de la « visite » des bureaux de Vinci par une cinquantaine de personnes et les flics affirment dès le début qu’il-es sont des squatteur-euse-s qui reviennent de l’action. Les camarades donnent leurs noms mais ne répondent pas aux autres questions, ni quand les flics leur demandent d’indiquer leurs domiciles sur une carte IGN de la zone occupée. Après la prise d’identité, la personne qui comprend le français est entièrement « prise en charge » par un des flics de la bagnole banalisée (c-a-d dans la voiture et au poste), et les deux sont emmené-es séparément à la gendarmerie de Sautron.

Dans le bureau le flic « spécial » (RG classique du coin qui bosse sur la ZAD ? Membre d’une équipe qui viendrait d’ailleurs et bosserait sur des faits précis?) continue à poser des questions qui semblent anodines, histoire de créer un climat de pseudo confiance, d’amorcer une conversation plus que d’obtenir des informations précises. Florilège : « depuis combien de temps t’es ici ? T’habites où ? Est-ce que tes parents savent que tu es là ? ».

Une gendarme entre et interrompt son monologue pour s’adresser à la camarade en lui disant « qu’on sait que tu es sur la ZAD depuis mai ». Et le flic pas comme les autres essaye de la faire réagir, de lui mettre la pression en la menaçant.

« T’étais à cette manif’ », « tu pourrais être poursuivie pour les délits du groupe », « si jeune, ça pourrait détruire ta vie », ou encore « si tu coopères pas je te laisse avec les gendarmes » (tu sortiras moins vite). Il sous-entend qu’il pourrait l’aider à sortir de la galère (matérielle et juridique) si elle se montrait coopérante. Juste au moment de la sortie du commissariat (à la fin des quatre heures de contrôle d’identité) et avant de remonter en voiture pour la raccompagner aux vélos, le super keuf donne un numéro de téléphone et un créneau horaire où appeler le lendemain en re-disant que si elle donne des informations, ils lui donneront un téléphone et de l’argent. (« comme ça tu pourras me joindre si tu as besoin de nous »)

Dans la bagnole, il s’assure qu’elle a assez d’argent pour le rappeller et tente un dernier coup de pression «si tu le fais pas, je te pourrirais la vie et ça sera plus possible pour toi de vivre sur la ZAD ». (sans suites ni du côté de la camarade qui n’a pas rappellé ni des keufs…)

Un des éléments qui est utilisé par les flics pour avoir ce qu’ils veulent dans ce contrôle d’identité, c’est le fait qu’ils affirment qu’ils savent qu’elle est là depuis plusieurs mois, alors qu’elle n’avait pas été contrôlée avant. (laisser entendre qu’ils la connaissent, qu’ils ont des informations sur elle…) . C’est bon de se préparer à ce genre de coup de pression parce que les flics prennent régulièrement des photos sur la ZAD (voitures banalisées/hélicoptère…) et qu’ un trombinoscope de personnes liées à cette lutte existe depuis plusieurs années (photos et noms, renseignés au moins par les rg de la région et par les contrôles d’identités successifs).

Ce trombinoscope a été vu dans les gendarmeries alentour et pendant certaines grosses opérations sur la ZAD (forages…).

A la gendarmerie de Sautron, d’autres camarades, ont été confronté-es à une gendarme « physionomiste » qui semblait être formée pour retenir les gueules, les noms et les cv des personnes relatives à cette lutte. Le fait de relier à des photos du trombinoscope des personnes contrôlées ensemble, ou repérées à un endroit leur permettant, à postériori, de retrouver toutes les fois où l’on a déjà eu affaire à une personne que l’on ait ou non pu mettre la main sur son identité.

Localement ça n’est pas la seule histoire qui traîne et dans les autres cas, les keufs ont semblé également s’intéresser à des personnes plutôt jeunes ou en embrouilles juridiques. Qu’on soit ou non réellement en embrouilles juridiques, les flics disent souvent qu’on est dans la merde pour foutre la pression, et forcer à lâcher des éléments qui vont vraiment jouer contre nous ou d’autres.

Dans tous les cas, il n’y a pas de conversations anodines avec eux. Une des façons les plus sûres de ne pas les aider dans leur boulot, de ne pas leur donner d’éléments sur soi ou d’autres, c’est de ne pas répondre à leurs questions, que ce soit dans le cadre d’une garde à vue ou d’une convocation en tant que « témoin ».

Se rendre à une convocation au comissariat, qu’elle soit transmise de manière orale (téléphone/tiers) ou écrite n’est pas obligatoire. Au pire les flics viennent nous chercher, au mieux ils lâchent l’affaire.

Dans certains contextes, cette décision prise collectivement a déjà facilité la vie à des personnes qui se sentaient en danger ou qui avaient peur de ce qu’il- es pourraient lâcher, à celles et ceux qui ne voulaint pas filer leur ADN ni tailler le bout de gras avec les condés. Si on ne se sent pas de refuser leur « invitation » à se rendre au comissariat, ce qui peut arriver, ou qu’on préfère savoir ce qu’ils nous veulent, c’est important de se préparer avec d’autres, d’anticiper leurs coups de pressions (et nottament un placement en garde à vue) pour ne pas y céder.

Ici et ailleurs, les flics sont tentés de recruter des indics pour y voir plus clair. C’est valable dans plusieurs « milieux », qu’il s’agisse d’activisme politique ou de trafics divers et variés…

Cette nouvelle tentative ressemble à celle décrite à Lyon (« 22 V’la la SDAT ») qui ressemble à celle décrites à Paris (« Quand la brigade criminelle cherche à acheter un camarade », « la police tombe sur un os »), qui ressemble à celle décrite à Bruxelles (« ils cherchent des mouchards, ils n’auront que des mollards »)…

Ce problème va au delà des indics recrutés à l’intérieur… Comme documenté récemment des infiltré-es d’état et d’entreprises (dont la mission va parfois plus loin qu’un territoire national, ou qu’une lutte ‘locale’) on été découvert-es à travers l’europe et c’est probable que certain-es soient encore présent-es dans ces groupes d’individu-es ou luttes.

L’intérêt de placer des personnes à « l’intérieur » se situant à long terme, dans le fait de mieux comprendre des tendances/groupes à l’intérieur d’une masse d’individu-es pour pouvoir être à l’occasion capable de faire très rapidement des hypothèses sur la ou les auteur-e-s d’une attaque qui les énerverait particulièrement mais aussi d’éllaborer au fur et à mesure, et dans une échelle assez large, une vision plus fine d’un qui-fait-quoi.

Sans céder à la paranoïa, et malgré le fait qu’on puisse à des périodes se sentir moins directement visées par la répression dans nos pratiques quotidiennes, c’est indispensable pour préserver nos espaces de luttes et nos amitiés de prendre des habitudes qui rende leur boulot de renseignement moins efficace.

Parce qu’on n’est jamais tout à fait sûres qu’iles ne sont pas présent-es, physiquement ou à l’aide de gadgets (micros, caméras, gps…) et qu’on ne leur donne pas, malgré nous, d’informations qui leurs rendraient service.

Compliquer leur boulot, en rendant publiques leurs tentatives échouées (ou non) de recruter des indics, en ne partageant pas d’information au delà de ce qui est nécessaire, en prenant l’habitude de ne pas discuter n’importe où (lieux surveillés potentiellement, téléphones) ni n’importe comment de ce qui peut attirer leur attention (écrits ou actions….) que cela nous concerne ou pire, en impliquant d’autres personnes, et en étant attentives à ce qui peut ce dire autours de nous… Tout en sachant que cela ne dépend pas que de nous, et que ces précautions ne suffiront jamais tout-à-fait.

Renversons l’existant !

C’est bientôt le 24 novembre! STOP CASTOR!

C’est bientôt le 24 novembre, bientôt le jour où il faut être prêt à s’interposer!

Hier le réseau Sortir du Nucléaire a fourni le trajet qui sera sans doute celui du Castor. Le PDF est téléchargeable ici.

Des covoiturages sont organisés, parfois des minibus ou des cars. Voici déjà ce qui est mis en place:

Départs de Metz, Nancy ou Strasbourg : leherissonvengeur arobase gmail
point com

Autres départs de l’est : infoest-campvalognes arobase riseup point net

Dijon : tousavalognes21 arobase riseup point net
Départ envisagé dans l’après-midi du mercredi 23 novembre; retour dans la
nuit du jeudi 24 au vendredi 25.
Texte d’appel :
http://valognesstopcastor.noblogs.org/files/2011/11/covoiturageDijon.pdf

Plateau des Millesvaches et Limousin : antinucplateau arobase riseup point
net

Départs du Morbihan : stop-nucleaire56 arobase laposte point net

Une page internet dédiée au covoiturage pour le camp et le
rassemblement se trouve sur http://covoiturage.action.free.fr/.

Il y a des initiatives ces prochains jours pour aider à l’organisation:

Lundi 14 novembre à St Lô – Pourquoi pertuber le passage du train de déchets radioactifs ?

Projection d’un reportage sur les blocages du train en novembre 2010.

Présentation du camp organisé à Valognes du 22 au 24 novembre 2011.

20h30 – Mairie de Saint Lô.

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Lundi 14 novembre à Rouen – Réunion au sujet du camp de Valognes.

Bouffe
Projection du film « L’Explosion » et d’autres courts métrages (en fonction du temps)
Discussion.

19h – Le Garage, lieu occupé, 22 Rue Duguay Trouin

(près de la fac de droit)

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Mercredi 16 novembre à Paris – Discussion publique

POUR DISCUTER DU RENDEZ VOUS DE VALOGNES, ET DE CETTE FORME DE LUTTE

Le 24 novembre prochain aura lieu à Valognes, dans le Cotentin, un rassemblement contre le train de déchets nucléaires castor. Un campement débutera deux jours plus tôt, en vue de partager des idées et des méthodes de lutte.
Le but d’un tel évènement sera de faire écho aux luttes du même type ayant lieu depuis des années en Allemagne, et de relancer le combat contre le nucléaire en France.

Toutes les personnes intéressées par la perspective de lutter directement contre le nucléaire plutôt que d’en laisser le soin à des spécialistes sont conviées.

18h30 – MAISON OCCUPÉE du 194 rue des PYRÉNÉES, Paris

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Mercredi 16 novembre à Anger – RDV pour discuter du camp de Valognes et projection de « L’explosion »

18h : Rendez-vous pour discuter du camp de valogne (organisation, divers…)

20h : Projection du film documentaire l’Explosion

Ce film L’explosion est tourné à Chooz, dans les Ardennes, 20 ans après que s’y est déroulée une virulente opposition à la construction de la centrale nucléaire. Nous avons suivi Jean Noël qui milita alors contre l’installation de cette centrale nucléaire. Avec lui, petit à petit nous retrouvons celles et ceux qui ont lutté. Une série de onze portraits se dessinent, et à travers eux, l’histoire des luttes de Chooz et de Vireux nous est relatée. 25 ans après, bien plus qu’une histoire qui nous est racontée, c’est sur notre actualité que nous nous interrogeons.

Enfin, voici quelques précisions du collectif Valognes Stop CASTOR:

4 précisions sur l’appel à bloquer le « train-train » nucléaire à Valognes

Rassemblement le Jeudi 24 Novembre à 11h
Campement les 22, 23 et 24 Novembre 2011

1. Un coup d’éclat ne suffira pas.

Après la catastrophe de Fukushima, l’acharnement du lobby nucléariste français l’amène à un déni total de la réalité. Ce lobby est persuadé qu’il est le plus beau et le meilleur, qu’il a une carte magistrale à jouer par rapport à tous les autres pays nucléarisés : il aurait un savoir-faire optimal sur tout ce qui concerne le nucléaire.

Au moment où les autres puissances, par réalisme, se sentent contraintes de prendre en compte les risques majeurs et composent avec leurs opinions publiques face aux catastrophes, la France, elle, continue comme si de rien n’était. Malgré une situation qui ne devrait qu’affaiblir l’industrie nucléaire force est de constater que sa puissance et son arrogance ne sont pas sérieusement ébranlées; cette industrie s’étend même davantage. Les perspectives économiques et industrielles d’Areva se jouent pour partie dans la manche : l’EPR et sa ligne THT, le retraitement des déchets, etc. Face à ce gigantisme de l’industrie nucléaire on peut agir directement sur ses rouages.

Les trains, qui depuis la Hague disséminent la radioactivité dans toute l’Europe, sont l’occasion de harceler cette industrie comme les allemands le font depuis de nombreuses années. Entendons nous bien, si cette action consiste dans les faits à tenter de bloquer des déchets retournant à l’envoyeur, il ne s’agit pas du tout de militer pour un maintien de ces déchets à La Hague. Chacun comprendra bien que c’est à la machinerie nucléaire dans son ensemble, et notamment à l’impossible gestion des déchets, que nous nous en prenons.

Un seul rassemblement avec l’ambition de bloquer le train castor ne suffira évidemment pas à bloquer pratiquement cette industrie, mais ce moment doit être celui de la construction d’un mouvement dans la durée, localement et internationalement, d’un harcèlement sans relâche de cette industrie.

2. Arrêter l’industrie nucléaire.

Ces trente dernières années, à quelques exceptions près, l’opposition au nucléaire s’en est tenue à une confrontation symbolique, faite de lobbying et d’appels à la démocratie parlementaire. Pour avoir prise, il nous faut rompre avec ses habitudes qui nous ont endormies dans le quotidien nucléarisé. Devenons artisan de l’arrêt du nucléaire. Perturber les chantier de construction de la ligne THT, perturber le train-train quotidien de déchets radioactifs, c’est contribuer à affaiblir concrètement le développement de l’industrie nucléaire.

Les chantiers du Nord Cotentin sont un des fronts de cette bataille. Il ne tient qu’à nous, en nous organisant, de le rendre visible et effectif. L’affaiblissement et l’arrêt de l’industrie nucléaire ne se jouera pas seulement sur notre capacité à nuire matériellement à ses intérêts. Défaire son arrogance et l’évidence non questionnée de sa présence dans notre quotidien est sans aucun doute ce que nous pouvons atteindre dès maintenant.

3. Premiers pas.

Pratiquement l’objectif du rassemblement du 24 novembre à Valognes est de collectivement se diriger vers les voies et tenter de les occuper. Les lieux précis du rassemblement et du camp ne seront dévoilés que quelques jours avant fin novembre pour amoindrir les pressions policières. Cela ne pourra marcher que si nous sommes plusieurs centaines.

Au delà de cette tentative de blocage, c’est la mobilisation déterminée contre le nucléaire qui sera une réussite. Notamment conscients de la difficulté pour beaucoup de se rendre disponible ces 3 jours de semaine, cette mobilisation ne doit pas s’en tenir à une présence à Valognes. Des réunions publiques doivent se tenir partout où c’est possible. Des actions autant de nuisances même symboliques que de soutien au rassemblement de Valognes peuvent s’organiser dès maintenant. Il est aussi possible pour des organisations constituées d’y prendre part en signant l’appel sur le blog du collectif (valognesstopcastor.noblogs.org).

A travers cet appel qui est aussi un processus qui ne fait que commencer, nous espérons y tisser des liens de confiance qui nous permettront de multiplier ces actions de harcèlement. Y faire naitre un mouvement d’opposition basé sur un fonctionnement horizontal.

Concrètement, ces trois jours de camp visent tout autant à nous permettre d’anticiper un départ avancé du train qu’à se donner le temps de penser collectivement la suite, de penser les différentes pratiques et de les mettre en musique.

Conscients des difficultés pratiques d’organiser un camp à l’orée de l’hiver dans ces douces contrées, nous pourvoirons à des abris, à la nourriture et à la chaleur (prévoir des tentes quand même). Pour que ce camp soit le plus confortable, nous nous en remettons à vous, matériel et propositions, et le blog comme le mail doivent nous permettre de nous organiser ensemble.

4. Avoir prise sur nos vies.

Par cette action concrète d’auto-organisation, nous souhaitons agir sans avoir à confier notre avenir à une délégation ni à nous en remettre aux illusions électorales qui ne manqueront pas d’habiter les esprits dans les mois qui viennent.

Il s’agit bien de créer ensemble un rapport de force, pour avoir prise sur nos vies. Une lutte contre l’industrie nucléaire ne peut pas s’en tenir à l’objectif de sa suppression. L’horreur du nucléaire est tout autant les désastres qu’elle engendre que la gestion quotidienne des populations qu’elle implique. C’est d’abord en cela que l’arrêt du nucléaire est un travail d’artisan. Parce que ce n’est que par ce biais que nous saurons tout à la fois en mesure d’éprouver les richesses d’une reprise en main de nos vies, et de se donner les moyens de saper les raisons d’être d’un monde qui a besoin du nucléaire.

Une stratégie possible pour remettre en discussion l’existence de l’industrie nucléaire passe par la remise en cause du rapport de domination qui prospère depuis des années, en même temps qu’elle met en évidence la réalité du déni.

En permettant à des individus de se mettre en situation de s’occuper des conditions qui leur sont faites, l’intérêt du camp pourrait être de rompre le ronron citoyen d’acceptation de ce rapport de domination, d’introduire le véritable enjeu pour les humains en cherchant à casser la spirale de la dépossession.

Le collectif Valognes Stop CASTOR

Mise à jour de la liste rouge de l’UICN

La liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature a été mise à jour. Cette liste s’agrandit, bien sûr. On peut la trouver en anglais ici, et il est honteux qu’elle n’existe pas en français. L’État prétend s’intéresser à l’écologie, Europe Écologie les Verts est une très grosse structure qui prévoit de participer au gouvernement en cas de victoire socialiste, mais l’existence d’une version française ne mobilise bien sûr pas de telles structures!

Voici une présentation de la mise à jour, qui a été rendue publique hier.

Un autre pas vers le Baromètre de la Vie

10 Novembre 2011

La dernière mise à jour de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées illustre les efforts entrepris par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et par ses partenaires pour accroître le nombre et la diversité des espèces évaluées, en améliorant la qualité des informations afin de dresser un meilleur tableau de l’état de la biodiversité. Avec plus de 61 900 espèces étudiées à ce jour, un autre pas de géant a été franchi pour faire de la Liste rouge un véritable « Baromètre de la Vie », que d’éminents experts appelaient de leurs vœux dans le magazine Science de 2010.

« Cette mise à jour nous apporte de bonnes et de mauvaises nouvelles sur le statut de nombreuses espèces du monde entier » dit Jane Smart, Directrice du Programme mondial de l’UICN pour les espèces. « Nous savons que les efforts de conservation donne des résultat si ils sont mis en oeuvre à temps mais, sans un ferme soutien politique associé à des efforts ciblés et à des ressources suffisantes, les merveilles de la nature et les services qu’elle nous offre pourraient être perdus pour toujours. »

Malgré les actions des programmes de conservation, 25% des mammifères sont menacés d’extinction. Par exemple, la réévaluation de plusieurs espèces de rhinocéros révèle que la sous-espèce de rhinocéros noir d’Afrique de l’Ouest (Diceros bicornis longipes) est désormais officiellement déclarée Eteinte.

La sous-espèce de rhinocéros blanc d’Afrique centrale, le rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simum cottoni), est aujourd’hui à la limite de l’extinction et a été classée parmi les espèces Peut-être éteintes à l’état sauvage. Le rhinocéros de Java (Rhinoceros sondaicus) livre lui aussi sa dernière bataille : la sous-espèce Rhinoceros sondaicus annamiticus s’est probablement Eteinte au Vietnam, en 2010, suite au braconnage de ce que l’on pense avoir été le dernier spécimen.

Même si cela ne signe pas la fin du rhinocéros de Java, cela réduit néanmoins l’espèce à une unique population minuscule et toujours en déclin sur l’île de Java. Les menaces majeures qui pèsent sur ces animaux sont le manque de volonté et desoutien politique en faveur des efforts de conservation dans de nombreux habitats de rhinocéros, les groupes criminels internationaux organisés qui les ciblent , la demande illégale sans cesse croissante de corne de rhinocéros et le braconnage.

« Les hommes sont les gardiens de la terre, et nous sommes responsables de la protection des espèces qui partagent notre environnement » dit Simon Stuart, Président de la Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN. « Dans les cas du rhino noir de l’Ouest et du rhino blanc du Nord, la situation aurait pu avoir des résultats très différents si les mesures de conservation suggérées avaient été mises en place. Il faut renforcer ces mesures maintenant, et particulièrement gérer les habitats de façon à améliorer les résultats de la reproduction, pour empêcher que d’autres, tel le rhinocéros de Java, disparaissent à leur tour. »

La conservation a déjà connu plusieurs succès, comme celui de la sous-espèce de rhinocéros blanc du Sud (Ceratotherium simum simum) dont on estime que la population sauvage est passée de moins de 100 individus à la fin du 19ème siècle à plus de 20.000 aujourd’hui. Le cheval de Prjevalski (Equus ferus) est aussi une belle réussite : il a vu passer son statut de En danger critique d’extinction à En danger.

Au départ, en 1996, il était classé comme Eteint à l’état sauvage, mais grâce à un programme de reproduction en captivité et à un programme réussi de réintroduction, on estime que la population sauvage compte aujourd’hui plus de 300 individus.

Les reptiles constituent une composante importante de la biodiversité, particulièrement dans les habitats arides et sur les îles un peu partout dans le monde. Ces dernières années, de nombreuses nouvelles espèces de reptiles ont été évaluées, notamment à la plupart de ceux que l’on trouve à Madagascar. Les résultats, alarmants, révèlent que 40% des reptiles terrestres de Madagascar sont menacés.

Les 22 espèces identifiées comme étant En danger critique d’extinction, une catégorie comprenant des caméléons, des geckos, des scinques et des serpents, sont aujourd’hui un vrai défi pour la conservation de la nature. Ces nouvelles informations aident à guider la planification de la préservation de la biodiversité et permettent de faire une évaluation de la protection que les réserves naturelles malgaches offrent aux reptiles.

Il est encourageant de savoir que de nouvelles zones de conservation sont créées à Madagascar et qu’elles aideront à préserver une proportion significative des espèces En danger critique d’extinction, comme le caméléon Tarzan (Calumma tarzan), le caméléon au nez bizarre (Calumma hafahafa) et le scinque apode (Paracontias fasika).

En raison de leur statut sur la Liste rouge, des espèces qui, de tout temps, ont été ignorées par les efforts de conservation, comme les geckos En danger Paroedura masobe et Uroplatus pietschmanni, figureront de façon plus voyante dans les nouveaux plans.

Les plantes sont des ressources essentielles pour le bien-être des hommes ; elles sont des composantes critiques des habitats sauvages. Elles sont pourtant sous-représentées dans la Liste rouge de l’UICN. Le travail actuellement en cours pour améliorer leur connaissance inclut une évaluation de tous les conifères. A ce stade, les résultats révèlent certaines tendances troublantes.

Le sapin d’eau chinois (Glyptostrobus pensilis), par exemple, qui était jadis très répandu en Chine et au Vietnam, est passé de En danger à En danger critique d’extinction. La principale cause de déclin est la perte d’habitat au profit de l’agriculture intensive, et, il semble bien qu’en Chine, il ne subsiste aucun plant sauvage.

La plus grande des populations récemment découverte au Laos a été détruite par l’inondation créée par la construction projet hydraulique et très peu d’arbres sur le sol vietnamien, s’il en reste, produisent encore des semences viables, ce qui signifie que cette espèce se dirige rapidement vers le statut Eteint à l’état sauvage. Un autre exemple, le Taxus contorta, qui est utilisé pour la production de Taxol, un médicament utilisé en chimiothérapie, est passé de Vulnérable à En danger à cause de sa surexploitation à des fins médicinales ainsi que de l’excès de prélèvement pour le bois de feu et le fourrage.

De nombreuses autres espèces végétales tropicales courent aussi un risque. La majorité des plantes à fleurs endémiques des îles granitiques des Seychelles ont été évaluées, et les études actuelles montrent que, sur les 79 espèces étudiées, 77% font face à un risque d’extinction. La plupart d’entre elles sont de nouvelles évaluations, mais une espèce, le fameux coco de mer (Lodoicea maldivica) a vu son statut passer de Vulnérable à En danger. Connu pour ses propriétés supposées aphrodisiaques, le coco de mer est menacé par les feux et la collecte illégale de ses noix. Actuellement, toute collecte et vente de ses noix sont fortement réglementées, mais on pense qu’il en existe un important marché noir.

La Liste rouge de l’UICN suit de près les découvertes scientifiques. Par exemple, jusqu’il y a peu, on ne connaissait qu’une espèce de raie Manta, mais de nouvelles comparaisons des observations de terrain révèlent aujourd’hui qu’il y a en fait deux espèces de raies Manta : la raie Manta de récif (Manta alfredi) et la raie Manta géante (Manta birostris). Toutes deux sont maintenant classées Vulnérables. La raie Manta géante est la plus grande raie vivante ; elle peut atteindre plus de sept mètres d’envergure.

Les produits tirés de la raie Manta ont une grande valeur sur le marché international, et des pêches ciblées les chassent pour leurs branchies filtrantes utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise. Il est indispensable d’instaurer d’urgence un suivi et une réglementation de l’exploitation et du commerce des deux espèces de raies Manta mais aussi de protéger leurs principaux habitats.

Les résultats des évaluations de toutes les espèces de scombridés (thons, bonites, maquereaux et thazards) et de marlins (espadons et marlins) ont été récemment publiés dans le magazine Science. Les résultats détaillés qui se trouvent maintenant dans la Liste rouge de l’UICN montrent que la situation est particulièrement grave pour les thons. Cinq des huit espèces de thons sont dans les catégories menacées ou Quasi menacées.

Elles comprennent le thon rouge du Sud (Thunnus maccoyii), En danger critique d’extinction, le thon rouge du Nord ou thon rouge de l’Atlantique (T. thynnus), En danger, le thon obèse (T. obesus), Vulnérable, le thon jaune (T. albacares), Quasi menacé et le Germon ou thon blanc (T. alalunga), Quasi menacé. Ces informations seront très précieuses pour aider les gouvernements à prendre des décisions qui pourraient sauver l’avenir de ces espèces, dont beaucoup ont une très grande valeur économique.

Le statut du saumon rouge (Oncorhynchus nerka), une espèce emblématique que l’on trouve dans le nord du Pacifique a été récemment réévalué. Si le statut global de l’espèce reste inchangé, Préoccupation mineure, l’évaluation réalisée à l’échelle des sous-populations révèlede grandes menaces pour cette espèce dans ses habitats d’Amérique du Nord, 31% des sous-populations évaluées sont menacées, ce qui souligne le besoin de poursuivre les mesures de conservation.

Les amphibiens jouent un rôle vital dans les écosystèmes ; ce sont aussi des indicateurs de la bonne santé de l’environnement et de réelles pharmacies ambulantes utilisées dans la recherche de nouveaux médicaments.

En tant qu’un des groupes les plus menacés, les amphibiens sont suivis de près par l’UICN, et 26 amphibiens récemment découverts ont été ajoutés à la Liste rouge de l’UICN.

La grenouille bénite (Ranitomeya benedicta) est actuellement classée comme Vulnérable et la grenouille de Summers (Ranitomeya summersi) est En danger. Les deux espèces sont menacées par la perte de leur habitat et par les collectes destinées au commerce international d’animaux de compagnie.

« La Liste rouge de l’UICN est un indicateur critique de la santé de la biodiversité car elle identifie les besoins de conservation et elle renseigne sur les changements nécessaires dans les politiques et les législations destinées à faire progresser la conservation » dit Jean-Christophe Vié, Directeur adjoint du Programme de l’UICN pour les espèces. « Le monde est plein d’espèces merveilleuses qui pourraient très rapidement devenir des objets de mythes et de légendes si des efforts de conservation ne sont pas réalisés plus efficacement – si nous n’agissons pas maintenant, les générations futures pourraient ne jamais savoir à quoi ressemblent un sapin d’eau chinois ou un caméléon au nez bizarre. »

La honteuse fermeture de l’association Envol

Dans le même esprit qu’hier – où nous disions que l’État se moque de l’écologie – voici une nouvelle totalement affreuse.

Affreuse, écoeurante, révoltante : il s’agissait d’un des rares cas où l’humanité fait un pas vers les animaux, et il faut que tout s’effondre.

En l’occurrence une association, appelée Envol, qui récupérait et soignait les animaux sauvages blessés, et ne peut plus le faire : la loi exige que les oiseaux soient relâchés sur place, or en raison des éoliennes c’est trop dangereux !

Faut-il rappeler que si c’était une entreprise, s’il y avait des notables dans le lot, toutes les dérogations auraient été trouvées ?

L’article ci-dessous est tiré du Courrier Picard.

OISE Envol ne soignera plus la faune sauvage dans l’Oise

Après 16 ans d’existence et trois ans de conflits contre l’implantation d’éoliennes à proximité, le centre de soins Envol ferme ses portes. Situé à 20km au nord de Beauvais, à Francastel, l’établissement était le seul du genre dans l’Oise. Hier, durant l’assemblée générale, l’annonce officielle de cette fermeture a laissé les adhérents impuissants. «C’est un réel gâchis, nous fermons en pleine gloire!» s’exclame Éric Desesquelles, président de l’association Envol. Créé pour recevoir la faune sauvage (oiseaux et mammifères blessés), le centre n’a pas d’alternative. «Il est indiqué dans la loi que les oiseaux soignés ici, doivent être relâchés au même endroit. Avec les éoliennes à 700m, c’est trop dangereux» explique le responsable.

Douze éoliennes

Le parc des douze éoliennes en question est en attente depuis trois ans. Suite à un long contentieux entre l’association Bien Vivre à Francastel et le promoteur, le permis de construire avait été annulé par le tribunal administratif d’Amiens en2008. «En fait, il y a eu deux permis de construire, un premier qui était en cassation à Paris, et un second qu’ils ont fait passer en parallèle,» s’insurge Éric Desesquelles.

Pourquoi ne pas déménager? «Le conseil général et le préfet voulaient nous aider à délocaliser, nous serions devenus un centre départemental. Mais le projet a été abandonné à cause de restrictions économiques. Or il faut compter près de 700000 €. » Le conseil général, qui a toujours soutenu Envol, n’a pas donné plus de précisions, son représentant n’ayant pas pu être présent.

Avant la fermeture, une cinquantaine d’animaux blessés restent à soigner. Mais aucune admission n’est effectuée depuis le 1ernovembre. À présent, les personnes trouvant des animaux blessés devront se rendre au centre de soins de Picardie Nature, dans la Somme.

Un point sur l’incendie du Parc national de la Réunion

Le 25 octobre 2011, le Parc national de l’île de la Réunion a été touché par un incendie. Sachant que plusieurs départs de feu interviennent entre 15h00 et 16h30 à plusieurs kilomètres de distance, il est bien évident que cet incendie fut d’origine criminelle. Surtout qu’il y a un an, 800 hectares au Maïdo avaient déjà été ravagés et il avait fallu 1 mois pour contenir définitivement les flammes…

Près de 3000 hectares ont été touchés, atteignant des zones naturelles inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco où se trouvent plus de 230 espèces rares.

Finalement, au moins 26 espèces végétales indigènes ou endémiques rares ont été touchées par cet incendie criminel et 16 d’entre elles sont considérées comme très menacées, comme le Bonduc, la Laîche de Balfour, le Mahot Blanc ou Mahot Cilié, la Faujasie écailleuse, le Petit maïs, Campanule de Rivals, le Pariétaire grêle, le Petit Tamarin des hauts…

Les animaux ont perdu soit leur vie soit leur habitat naturel. Les nichées des oiseaux Tec, des Papangues, des pétrels de Barreau et des passereaux ont été brûlées. Les papillons de nuit et le lézard vert des Hauts, peuplant cette nature rare, sont en danger…  Des centaines d’arbres, comme les tamarins, ont été réduits à l’état de poussière…

L’air a également été pollué par les particules des épaisses fumées dégagées par le brasier. En effet, la semaine dernière, sur une journée, les poussières fines en suspension atteignaient 55 microgrammes par mètre cube pour 24 heures alors que le seuil est de 50, fixé par arrêté préfectoral.

Pour tenter de contenir cet incendie, ce sont 4 hélicoptères faisant environ 50 rotations par jour qui ont été utilisés. Mais c’est seulement au bout de 8 jours que le premier Dash 8 (qui peut contenir 10 tonnes d’eau contre 600 litres pour un hélicoptère) est venu aider le travail difficile des hélicoptères !

On se souvient qu’à ce moment là, Eva Joly et Cécile Duflot avaient jugé « dramatiquement insuffisante » la mise en place des secours. Eva Joly avait alors annoncé en grande pompe qu’elle allait à la Réunion, pour soutenir la cause du parc national…

Mais finalement, elle n’y est pas allée. Il y avait le G20 à Cannes, la crise de l’Euro (qui n’en finit pas), et donc le parc national a été oublié…

L’incendie, lui est désormais contenu. Sur demande du Préfet, la caméra thermique utilisée par les scientifiques de l’Observatoire Volcanologique de la Réunion a été employée pour repérer les points les plus chauds au Maïdo. Grâce à ces données très précises, les autorités sont en mesure de redéployer les effectifs au sol et lutter efficacement contre le feu.

La météo a finalement également été favorable, sans vent en fin de semaine dernière, et le feu a été circonscrit sur le secteur Sud. Mais la situation tarde à réellement se stabiliser à cause d’une présence quotidienne de couverture nuageuse empêchant ainsi les Dash de déverser l’eau et à de nombreuses zones chaudes sur la partie Ouest, ainsi qu’à des foyers souterrains qui pourraient se déclencher.

Ce qui est en tout cas déjà certain et qu’on peut voir, avant que la situation ne se stabilise définitivement, c’est qu’une partie de la Nature de la planète dépend de l’État français, et que celui-ci ne considère nullement l’écologie – encore moins la libération de la Terre – comme une valeur essentielle.

On parle beaucoup d’écologie dans les médias, pour les élections, mais en pratique? En pratique, rien ne change fondamentalement!

Comment venir en aide aux pigeons en danger

Les pigeons bisets sont des êtres mal-aimés dont personne ne se soucie.

Le constater est très facile : il suffit de faire attention au comportement des gens dans la rue. Sur les trottoirs, les pigeons sont considérés comme inexistants, personne ne dévie sa trajectoire ne serait-ce que d’un pas si un pigeon est sur le passage. Dans la rue, les pigeons passent leur temps à faire apeurés des zigs-zags en courant ou bien à se résigner à partir en laissant leur nourriture pour ne pas se faire marcher dessus !

Quant aux corps aplatis et réduits en bouillie qui jonchent les routes…. Voir unE automobiliste qui ralentit ou s’arrête pour un pigeon sur la route est exceptionnel !

Les pigeons passent leur journée à chercher quelques miettes à manger. Cette occupation obsessionnelle et vitale associée à une absence totale de considération de la présence des pigeons font que des accidents arrivent très (et trop) souvent.

Si dans la rue un pigeon est prostré seul dans un coin, et qu’il ne bouge pas depuis un moment, il est fort possible qu’il soit blessé.

Sur la photo suivante par exemple, ce n’est pas flagrant: est-il blessé? Pour le savoir, il faut avancer tout doucement, s’il n’est pas blessé, il s’envolera, on l’aura dérangé, mais au moins n’aura-t-on pas pris le risque d’en abandonner un qui est blessé.

Sur les trois photos suivantes, les choses sont plus parlantes et l’animal est effectivement blessé.

Car un pigeon seul prostré ou allongé dans la rue, que se soit dans un coin, sur le trottoir, au bord de la route etc. correspond à un pigeon en danger qu’il faut secourir.

Avant toute chose, il convient d’observer de loin et attendre pendant quelques minutes afin de voir si l’oiseau peut se mettre hors danger ou non. Comme dit plus haut, il faut s’approcher doucement et dans le calme, en silence, afin de ne pas l’effrayer.

Notons bien un point important: un pigeon blessé, autant que possible, se mettra à l’écart. La nuit notamment, ne pouvant s’envoler pour s’abriter en hauteur, il se placera dans un endroit un peu caché.

Les pigeons étant diurnes, il faut penser à regarder dans certains endroits où un pigeon pourrait être en retrait. Il ne faut pas hésiter à faire un détour par ces endroits pour vérifier… Être vegan, c’est se discipliner pour aller vers nos amiEs éventuellement blesséEs!

Voici quelques images d’endroits où un pigeon blessé ou malade serait susceptible de se mettre, notamment la nuit.

Maintenant, parlons de la pratique pour s’occuper du pigeon. Un pigeon s’attrape les ailes collées au corps et jamais par la queue.

Quand on l’a dans nos mains, on le colle sur son corps, afin de mieux le caler et le stabiliser.

Et une fois l’oiseau attrapé il faut le mettre au calme, de préférence dans une pièce sombre. Il ne faut pas laisser la lumière en pensant que cela le rassurera: l’inverse est vrai.

Si un pigeon blessé ou malade est trouvé, il faut avant tout, et de suite, le mettre en sécurité en le prenant avec soi. Puis le mettre en sécurité dans un endroit calme.

Si le pigeon ne s’alimente pas du tout seul, il faudra lui donner à boire de l’eau à l’aide d’une seringue sans aiguille, en lui faisant couler doucement l’eau le long du bec. Attention à ne pas mettre d’eau dans les narines de l’oiseau.

Pour lui donner à manger il faut lui donner des graines pour tourterelles, ou à défaut des grains de blé (crus ou cuits). Le tout est de trouver une solution d’urgence afin que l’oiseau mange et prenne des forces.

Pour nourrir de force un pigeon, il faut s’asseoir, le tenir contre soin de la main gauche, les ailes collées au corps. Avec le pouce et l’index, il faut lui presser fermement, mais tout en douceur!, les commissures du bec, afin qu’il l’ouvre plus facilement et sans risquer de lui casser. Prendre une petite pincée de graines entre l’index et le pouce, et avec l’ongle de l’index droit lui ouvrir le bec afin de lui donner les graines.

Il faut surtout y aller en douceur et laisser à l’oiseau le temps d’avaler cette nourriture donnée de manière forcée. Lui donner l’équivalent de deux petites cuillères à soupe, le jabot ne doit surtout pas devenir dur.

Si l’animal s’alimente seul, lui mettre un ramequin d’eau et de graines dans sa cage, en attendant de l’amener dans un centre de soin. En région parisienne, seule la SPOV (Société Protectrice des Oiseaux des Villes, 92320 Châtillon, 01.42.53.27.22) prend en charge les pigeons bisets.

 

Les dangers extérieurs sont multiples pour les pigeons : voitures, empoisonnements, violences des urbains, chiens et chats, maladies (un pigeon aux plumes ébouriffées est probablement malade) etc…

Quand on prête un minimum d’attention aux pigeons, il est très courant de les voir avec des moignons ou bien boitant. Ce douloureux problème vient des fils qui traînent au sol. Il peut s’agir des fils des sacs poubelle, des fils de couture, des bouts de ficelle, des cheveux.

Ces fils finissent pas venir s’agglutiner autour des pattes des pigeons. Une fois le pied enroulé dans ce piège impossible à retirer par l’oiseau, la patte ou l’orteil se nécrose et finit par tomber après de longues semaines de douleur.

Il est possible d’aider les pigeons prisonniers de ces fils aux pattes. Il suffit d’avoir avec soi  une paire de ciseaux manucure et une petite réserve de graines pour tourterelles (ou du blé ou du riz) afin d’attraper le blessé. Les photos de cet article sont assez parlantes et laissent bien imaginer à quel point l’oiseau doit souffrir de cette mutilation. A nous d’agir pour leur rendre une vie plus décente.

Le petit sac de graines emporté dehors avec soi ne servira pas seulement à attraper un pigeon en détresse. Dans les villes, les pigeons sont tellement affamés que leur régime alimentaire s’est transformé en une alimentation anti-naturelle au possible. Oiseau granivore, il n’est pas rare de voir le pigeon biset manger des restes de conserves de viande par exemple… Cette aberration traduit malheureusement bien le fait que les pigeons ont faim et doivent s’adapter pour leur survie.

Ainsi, rappelons la présence d’âmes sympathiques qui, avec un petit sac de graines, jettent une poignée par-ci par-là, discrètement, tout en se promenant, en veillant à ne pas se faire alpaguer par la police (qui n’hésite pas à mettre des amendes). Précisons ici que le but  n’est pas ici pour ces gens de rendre les pigeons dépendants, mais bien de les aider dans une vie urbaine qui est un enfer bourré de dangers (par conséquent, cette distribution « sauvage » ne saurait avoir lieu tous les jours au même endroit à la même heure).

La vie en ville est tellement dangereuse qu’il est strictement impossible de ne pas trouver régulièrement de pigeons blessés.

Il faut faire du véganisme une nouvelle culture, une culture ouverte à tous les animaux, cela passe par l’apprentissage et la connaissance du mode de vie de nombreux animaux, par l’ouverture au monde animal (même urbain) qui nous entoure. C’est à tout le monde d’agir pour leur rendre une vie plus décente!

Il faut être attentif et attentive à eux lorsqu’on se promène dans la rue, et toujours penser à regarder dans les coins, dans le caniveau, dans les endroits reclus où un animal blessé pourrait être allé chercher un peu de calme!