11 juin journée internationale de solidarité avec Marie Mason et Eric McDavid

Ce 11 juin est une journée de solidarité aux Etats-Unis avec deux personnes emprisonnées pour leur participation au mouvement pour la libération de la Terre: Marie Mason et Eric McDavid.

Voici la traduction française de l’appel fait là-bas, diffusé par le site june11.org, qui entend ne pas abandonner les deux personnes emprisonnées dans la bataille pour la libération de la Terre.

Appel à la solidarité. 11 juin journée internationale de solidarité avec Marie Mason, Eric McDavid et d’autres prisonniers anarchistes de longues peines.

Partout où il existe une lutte dynamique contre l’État et le capitalisme, il y a un degré de répression.

Le capitalisme sait bien comment protéger ses intérêts, et cela implique de cibler et d’éradiquer ceux et celles qui défient sa domination. Alors que nous continuons notre lutte quotidienne contre ce monstre, nous nous battons aussi pour assurer que nos amis et compagnons incarcérés par l’État ne soient pas oubliés, que leurs besoins matériaux et émotionnels soient pris en charge et qu’ils et elles continuent à être liés aux mouvements dont ils et elles ont été arrachés de force.

L’année passée, comme un petit geste dans ce sens, une journée annuelle a été appelée, les 11 juin, en solidarité avec deux compagnons anarchistes américains de longues peines, Marie Mason et Eric McDavid. Si nous savons que beaucoup d’entre nous n’ont pas beaucoup de temps ou de ressources pour organiser ou collecter des fonds au-delà des projets dans lesquels nous sommes déjà engagés, nous espérons tout de même que leurs noms et leurs histoires, ainsi que les leçons tirés de leurs cas, peuvent trouver des échos partout.

Dans nos actions et notre solidarité, nous souhaitons dessiner des connections entre les cas de Marie et Eric avec ceux des compagnons anarchistes emprisonnés partout dans le monde qui vivent directement la tendance alarmante aux longues peines et à la répression croissante. C’est un appel adressé à toutes celles et ceux qui se battent contre cette société

carcérale pour agir en solidarité avec Eric, Marie et tous les prisonniers anarchistes de longues peines.

A première vue, les cas de Marie et d’ Eric apparaissent fondamentalement différents. Nous choisissons de les lier dans ce contexte du 11 juin, pas seulement pour leurs peines similaires et le fait que tous deux sont restés énormément forts en face du harcèlement intense, mais aussi pour souligner et analyser la stratégie de répression du gouvernement américain et ses différentes facette.

Marie Mason a été arrêtée en 2008 après plus de 30 années d’organisation et d’action publique et clandestine. Elle était impliquée dans des luttes écologiques comme sur les lieux de travail, elle a édité plusieurs publications radicales et était impliquée dans les luttes autour de l’eau, contre l’exploitation forestière et des projets d’urbanisme dans le Midwest des États-Unis.

Elle avait déjà été sujette à des années de harcèlement par le FBI étant inculpée pour une série d’incendies liées à l’Earth Liberation Front (ELF) ayant lieu en 1999 et 2000. Son inculpation n’a été rendue possible que par la collaboration de son ex-mari, Frank Ambrose, avec le FBI. Après les frais, les pressions continuelles et les menaces de condamnation à vie, elle a plaidé coupable sans coopérer, ce qui, à priori lui faisait encourir un enfermement de 15-20 années.

Citant ses actions et son refus de collaborer, l’État a changé de stratégie et l’a condamnée à presque 23 ans. Depuis son incarcération, elle souffre de problèmes de santé et elle a beaucoup de difficultés à obtenir de la nourriture végétalienne.

Elle a été harcelée et menacée de manière permanente puis transférée dans une prison au Texas (à presque 2000 km de distance de sa famille au Michigan, soit environ la distance entre Barcelone et Berlin). Dans l’unité spéciale « médicale », où elle est incarcérée en ce moment, la correspondance avec le monde extérieur est extrêmement contrôlée (ses conditions ressemblent à celles d’un Communications Management Unit aux États-Unis ou des unités FIES en Espagne).

Certains de ses soutiens et sa famille continuent les procédures légales afin de réduire sa peine, mais les chemins judiciaires semblent tout à fait épuisés.

Eric McDavid, de l’autre côté, est un jeune anarchiste arrêté sans commettre d’action, sauf celle du crime de pensée. En 2005, une jeune fille appelée Anna s’est liée d’amitié avec lui ; apparemment elle partageait sa passion d’agir en défense de l’environnement.

Toutefois, « Anna » était une indicatrice du gouvernement, payée plus de 65000 dollar (52.500 euro) pour infiltrer les milieux anarchistes et écologistes radicaux dans le but de piéger des gens. Anna a mis sous pression Eric et deux amis, Lauren et Zachary, pour passer à l’acte, et a été jusqu’à payer la location d’une cabane isolée dans les bois pour pratiquer la fabrication de bombes.

La cabane, entièrement financée par le FBI, était remplie de dispositifs d’enregistrement et de caméras. Le gouvernement a aussi payé le transport, le matériel et a procuré des recettes de bombes.

Quand le gouvernement pensait avoir réuni suffisamment d’informations, il a fait une descente et a arrêté Eric, Lauren et Zach. Aucune action n’avait été effectuée. Lauren et Zach, mis sous pression par l’État et leurs familles, ont collaboré avec le gouvernement, alors qu’ Eric est resté fort et n’a pas collaboré. Son cas a été porté devant le juge et il a été condamné à 20 années en prison.

Bien que des jurés du procès aient affirmés ensuite qu’ils ne comprenaient pas le dossier et ne pensaient pas que le procès avait été juste, tous les appels d’Eric ont échoué.

Ces deux arrestations sont seulement une petite partie d’un plan de répression plus large du gouvernement des États-Unis, connu auprès des anarchistes comme « la Peur Verte » (Green Scare), une allusion à la « Peur Rouge » aux États-Unis des années 1950, où des communistes avaient été harcelés, mis sur une liste noire et déportés.

Les éco-anarchistes et activistes pour les droits des animaux aux États-Unis ont été confrontés à un type similaire de harcèlement coordonné depuis 2001, étant appelé le numéro un de menace de terrorisme intérieur aux États-Unis, même si par leurs actions, planification prudente et considération, ils et elles n’ont jamais nuit aux humains ni aux animaux.

En 2005, l’ « Opération Backfire » du gouvernement a complètement déchiré en morceaux le mouvement souterrain ELF dans le nord-ouest des États-Unis. Par la suite, Eric, Marie et d’autres ont été ciblés pour deux buts apparents : complètement anéantir l’ELF aux États-Unis, et favoriser une atmosphère de peur et d’obédience.

L’État a malheureusement plutôt été efficace dans cette tâche, grâce aux tactiques telles que la surveillance approfondie et l’infiltration, l’utilisation des lois contre le crime organisé, les accusations de conspiration et le AETA (« Animal Enterprise Terrorism Act” est une loi qui prévoit l’acte terroriste sur le fait de causer de l’impact financier aux entreprises qui font du profit avec l’exploitation animale).

Si nous encourageons la solidarité sur base des longues peines, ce n’est pas parce que nous croyons en la possibilité d’une peine raisonnable ou juste pour n’importe quel prisonnier (bien que les peines de plus de 20 ans pour Marie et Eric dépassent excessivement les directives pour leurs soi-disant crimes).

Nous soulignons la longue durée de leurs peines car, quelque soient les circonstances de leurs arrestations, le gouvernement utilise cette menace pour envoyer un message clair, effrayer et faire rentrer de plus en plus de personnes dans la conformité et la peur. En enfermant Eric et Marie pendant des décennies, l’État espère pouvoir les effacer.

Si, au moins une fois par an, nous gueulons les noms de nos compagnons depuis les toits et écrivons leurs noms sur les murs, nos ennemis n’auront pas réussi cette sinistre tâche.

Évidemment, nous sommes rappelés de l’absence de nos compagnons tous les jours, mais nous pouvons espérer que cette journée annuelle de solidarité puisse être un point de départ dans le but de les garder dans les esprits d’un nombre plus grand de gens et plus régulièrement.

L’année passée, des événements et des actions ont eu lieu dans plus de 30 villes aux États-Unis et dans le monde entier. Les expressions de solidarité, allant de manifestations publiques bruyantes et événements à travers les États-Unis aux concerts et bouffes de soutien en Israël. Des actions de sabotage aussi loin que la Russie et le Pérou, ont été impressionnantes.

(Un dossier d’actions de l’année passée, ainsi que de l’info et du matériel pour cette année sont disponibles surhttp://june11.org).

L’apogée de l’ELF aux États-Unis est passée. Nous passons dans une période d’antagonisme social croissant et nous devons veiller à ce que des prisonniers comme Marie et Eric ne soient pas laissés de côté ou oubliés. La solidarité pour eux ne devrait pas être reléguée aux spécialistes du soutien aux prisonniers ou ceux et celles qui les connaissent personnellement – leur absence a un impact sur nous tous, et du soutien pour eux devrait se généraliser.

La lutte pour libérer Marie, Eric et tous les autres est une lutte contre une société qui ne crée et ne maintient pas seulement des prisons, mais qui ravage aussi l’environnement ce contre quoi Marie et Eric luttaient. Aux autres compagnons qui sont confrontés à de longues peines de prison: nous envoyons des salutations chaleureuses.

A Eat et Billy, en procès en Indonésie pour des actes de sabotage; aux compagnons en Grèce de Lutte Révolutionnaire et les Conspirations des Cellules de Feu; à Billy, Costas et Silvia en Suisse, Tortuga, Freddy, Marcelo et Juan au Chili et tous ceux impliqués dans les Caso Bombas; tous les autres inculpés de Green Scare qui ne coopèrent pas, certains d’entre eux qui sont libérables sous peu: Daniel McGowan, Sadie, Exile, Jonathan Paul et Justin Solondz, qui vient d’être capturé.

Ce n’est qu’une petite liste des cas, malheureusement nous pourrions continuer… Nous n’avons pas de définition de ce que pourrait signifier “longue peine” – chaque moment que l’état nous vole à ceux et celles que l’on aime, en est un de trop. Organise des événements ou des actions, cette année et tous les ans. Luttons ensemble pour la destruction de cette société carcérale et pour aider à rappeler à nos compagnons qu’ils et elles ne sont jamais seulEs!

Procès en Belgique en raison des patates de Wetteren

Aujourd’hui 8 mai commence le procès contre 11 personnes ayant participé à la « libération » du champs de patates OGM de Wetteren, en Belgique. Le 29 mai 2011, près de 500 personnes avaient participé à la Journée nationale de Libération des Champs, et le Belgian Field Liberation Movement avait appelé à une grande action de désobéissance civile.

Voici le communiqué. On notera pour les personnes en Belgique une promenade anti-OGM demain à à Zwijnaarde.

Le procès des 11 libérateurs-/trices d’un champ d’ogm à Wetteren commence – une action citoyenne criminalisée*

(Bruxelles 23 avril 2012) Suite à une journée de débat et d’action non-violente à Wetteren, en mai 2011, à laquelle avaient participé près de 500 paysan-ne-s, consommateurs-trices, académiciens-ciennes et divers représentant-e-s de la société civile, 11 d’entre elles sont aujourd’hui poursuivies.

On les accuse de “destruction de plantes (pommes de terres) et de grillages”, mais aussi d’association de malfaiteurs et même de coups et blessures, une accusation extraordinairement lourde et fantaisiste. Le procès contre les “11 de Wetteren” commence le 8 mai au Tribunal de Dendermonde à 9h, Place de la Justice (Justitieplein) 1. Les inculpé(e)s et des sympathisantes se ressembleront devant le tribunal dès 8h30.

Le Mouvement de Libération des Champs rappelle que les actions civiques sont légitimes et même bénéfiques dans une démocratie active. La criminalisation de cette action menée au grand jour et dûment annoncée est disproportionnée par rapport aux dégâts matériels qui ont été occasionnés.

Les pommes de terres génétiquement manipulées ont été remplacées sur place par des pommes de terres biologiques naturellement résistantes au mildiou, ce qui n’a pas empêché le gouvernement flamand de subventionner immédiatement le replantage complet du champ. Cette action non-violente a provoqué un débat de société sur la durabilité et la rentabilité des modèles agricoles, l’utilité véritable des interventions technologiques, le problème du brevetage du vivant, la privatisation de la recherche, le droit à la libre expression, l’insubordination citoyenne…

Le Mouvement de Libération des Champs compte bien se saisir de l’occasion offerte par ce procès pour continuer publiquement ces débats.

Un appel à soutien a été lancé et différentes actions de solidarité sont prévues autour du procès. Le Mouvement de Libération des Champs et ses sympathisant-e-s continue à lutter pour des solutions durables pour les agriculteurs-rices et les consommateurs-rices, et pour que la recherche serve le bien commun, avec un système de financement transparent.

Les financements public devrait servir à développer une agriculture durable au lieu de cautionner le brevetage de gènes et de plantes pour le profit d’entreprise multinationales.

La position des agriculteurs dans la chaîne alimentaire doit être raffermie et non pas affaiblie. Il existe trop peu d’études sur les risques des OGM pour l’homme et l’environnement. Les OGM s’inscrivent dans un agriculture intensive qui se base sur les monocultures, un modèle qui n’apporte pas de solution pour la malnutrition mondiale, et menace la biodiversité.

Le Mouvement de Libération des Champs a reçu le prix Jaap Kruithof en récompense de ses efforts pour un renouvellement sans compromis du processus démocratique, et pour son action devant un grave problème de la société. (voir video <http://vimeo.com/27854712>)

Le Mouvement de Libération des Champs est un collectif de citoyen-ne-s de Bruxelles, de Flandres, de Wallonie, avec des ami-e-s dans le monde entier, qui veulent protéger le pays contre le danger des cultures OGM en plein air.

Nous sommes prêt-e-s pour cela à avoir recours à des actions ludiques et non-violentes de désobéissance civique. Nous espérons ainsi non seulement préserver l’environnement contre une pollution par manipulation génétique, mais aussi ouvrir le débat public sur les OGM (champs d’essai, brevets, importation d’OGM, etc).

Info et contact: fieldliberation.wordpress.com – field.liberation@gmail.com Compte Soutien : BE59 5230 8045 6626 au nom de Crop Resistance (Triodos)

Campagne et soutien pour la chercheuse renvoyée, Barbara Van Dyck, voir : threerottenpotatoes.wordpress.com

*Pour en savoir plus sur l’industrie des OGMs en Belgique, rejoignez-nous le 9 mai 2012 à 14h pour une promenade dans le parc de la biotechnologie à Zwijnaarde, berceau des OGM en Belgique.*

Une lettre d’Abdul Haqq (anciennement Walter Bond)

Voici une lettre d’Abdul Haqq depuis sa prison américaine, une lettre sympathique et très intéressante. C’est d’ailleurs son anniversaire le 16 avril, et c’est par là que cela se passe si vous voulez l’aider à pouvoir acheter quelques bouquins et journaux.

Évidemment, cela veut dire aussi que si vous le faites, les éventuels voyages aux États-Unis seront certainement surveillés, de par la position révolutionnaire d’Abdul Haqq.

On notera également que les activistes Joyanna “Sadie” Zacher et Nathan “Exile” Block n’ont plus le droit de s’écrire. Ce couple est emprisonné pour avoir causé 2 millions de dollars de dégâts (un concessionnaire Chevrolet et un projet de promoteurs immobiliers).

La raison en est une lettre de Sadie, qui dit :

« Il y a eu de sombres journées ici, quand la rage d’être emprisonnée bout en des larmes de frustration – mais pas de regret, cela jamais. Même en sachant que ce serait le prix à payer – sept ans de ma vie ici, je ne changerais toujours pas mes actions de quelque façon. »

L’État américain n’a pas apprécié ce cran, et le couple emprisonné depuis quatre ans n’a plus le droit de s’écrire.

Voici la lettre d’Abdul Haqq, qui date de la mi-mars (notons juste par principe que nous pensons qu’Abdul se trompe quand il explique que le rituel sacrificiel n’est pas pratiqué dans tout le monde musulman, donc y compris en Inde ou en Malaisie, par exemple).

Depuis ma récente conversion à l’Islam, on m’a demandé à de très nombreuses reprises comment je fais face à l’attitude négative qu’a beaucoup du monde musulman envers les animaux. D’abord, permettez-moi de dire que bien que je sois en effet un musulman, je ne suis pas en croisade religieuse, la seule « croisade » que je soutiens, que j’ai eu et que j’aurai est la croisade pour la libération animale et de la Terre.

J’ai toujours eu un accord clair avec moi-même selon lequel je ne me détournerais pas de ce chemin aussi longtemps que je vivrais.

Cela dit, la façon dont je traite avec l’attitude islamique typique comme quoi les animaux sont à notre usage n’est pas différente de la façon dont je traite avec ce même point de vue biaisé qui est tenu par la plupart des gens des États-Unis, la plupart des athées, beaucoup d’anarchistes, presque tous les communistes et les capitalistes.

Le fait est que le préjudice direct et indirect, l’exploitation, le meurtre et l’oppression de la Terre-Mère et les Nations animales forment une maladie humaine de cruauté. Pas quelque chose d’inhérent à un seul segment de la société par rapport à l’autre.

Cela vaut le coup de noter que davantage d’animaux meurent en Amérique et en Europe chaque année dans la production de fourrure et pour la vivisection que dans l’assassinat dans les rituels religieux dans la péninsule arabique.

Il est aussi intéressant de noter qu’environ 70% des musulmans ne sont pas d’origine arabe et ne vivent pas dans les pays impliqués dans ces horribles cérémonies. Et il est également à noter que tuer des animaux n’est pas un pilier de l’Islam.

En fait, il a été dit dans le Hadith [propos de Mahomet rapporté par la suite] qu’un pécheur incroyable a une fois récupéré l’eau d’un puits à l’aide d’une chaussure [pour la donner à un chien assoifé] et pour ce seul acte, une valeur de vie de péché a spécifiquement été pardonné ; à l’inverse dans une autre narration, le Prophète Muhammad (que la bénédiction et la paix d’Allah soient sur lui) a expliqué comment une personne très vertueuse dans tous les autres domaines a négligé de nourrir ou abreuver leur chat et comme résultat de cela le chat est mort, et aussi comme résultat, toutes les bonnes actions de cette vie n’ont pas épargné cette personne de la punition d’Allah, directement à cause de cruauté envers les animaux.

Il n’est pas du tout obligatoire que l’on participe à toute forme de violence envers les animaux pour être musulman. Si c’était le cas, je ne me serais jamais soumis à l’islam. Je suis enfermé avec ce que l’Amérique considère comme les pires menaces terroristes et islamistes radicaux dans le système carcéral et je n’ai rien reçu rien d’autre que le respect de ces hommes pour mon régime vegan et mes croyances en la libération animale.

Au contraire, j’ai déjà amené un frère à être vegan, et un autre est bien sur le chemin, Al hamdulillah! Jusqu’à la prochaine fois, bien à vous dans la lutte jusqu’à ce que la dernière cage soit vide et que le dernier animal soit libre!

Abdul Haqq

Pour précision, voici les passages auxquels Abdul Haqq fait référence:

« Alors qu’un homme cheminait, il fut pris d’une grande soif. Il trouva un puits dans lequel il descendit et but. Quand il en sortit, il vit un chien haletant qui mangeait de la boue sous l’effet de la soif. L’homme se dit : « Ce chien est en proie à une soif semblable à celle que je viens d’éprouver il y a peu. »

Il descendit alors dans le puits et remplit d’eau sa chaussure qu’il tint entre ses dents jusqu’à ce qu’il se hissât en dehors du puits. Ainsi, il donna à boire au chien. Dieu lui en fut reconnaissant de sorte qu’il lui pardonna, et le fit entrer au paradis. »

Les compagnons du Prophète lui demandèrent (surpris) : « Ô Messager de Dieu, nous serions récompensés pour (avoir été compatissants envers) des animaux ? » Le Prophète dit : « Pour tout foie humide (c’est-à-dire tout être vivant), il y a une récompense.» (Al-Bukhârî, Muslim)

« Une femme a été tourmentée en enfer à cause d’une chatte qu’elle avait enfermée jusqu’à ce qu’elle pérît. A cause de l’animal, elle entra en enfer. Elle ne l’avait ni nourrie, ni abreuvée alors qu’elle l’avait enfermée, ne lui laissant pas la possibilité de consommer ses proies. » (Al-Bukhârî, Muslim)

Qui sont les vrais terroristes?

Profitant de l’émoi de l’opinion publique face aux meurtres, Sarkozy en profite pour renforcer ses valeurs à lui (qui sont également celles de beaucoup d’autres) bien sûr.

Il annonce par conséquent cela :

« Toute personne qui consultera de manière habituelle des sites internet qui font l’apologie du terrorisme, ou véhiculant des appels à la haine ou à la violence, sera puni pénalement. »

Dans le code pénal français, un tel délit existe déjà concernant la consultation de sites pédopornographiques. On comprend alors le principe. Et l’idée de Sarkozy est de dire : qui refuserait une telle loi pour le terrorisme ?

Le problème bien sûr, c’est que la notion de terrorisme est extrêmement floue et peut évidemment être largement utilisé à des fins directement politiques.

Si l’on prend l’exemple du site Bite Back !, qui publie les communiqués des actions du Front de Libération Animale (ALF), il est par exemple évident que puisqu’il publie des communiqués d’actions illégales, consulter ce site de manière régulière aboutira à être pénalement coupable.

Évidemment, cela dépend de ce que signifie régulière. Néanmoins, quelqu’un allant une fois par mois sur un tel site pourra aisément être assimilé à une personne sympathisante.

Bite Back a tenté récemment de contourner une telle éventualité, en mettant un avertissement sur le côté, qui dit : « Bite Back ne publie pas d’informations sur des actions dont l’intention est de porter physiquement dommage à quelqu’un » (Bite Back does not publish news of actions in which the intent is to physically harm someone).

C’est une manière de séparer les actions de l’ALF de celles de l’ARM (Milice pour les droits des animaux), cette dernière ne rejetant pas la mise en danger d’humains. Mais cela ne changera rien : un incendie et un appel à fermer une boucherie ou un laboratoire, cela reste une forme d’intimidation, donc légalement c’est de la terreur, du terrorisme.

Poussons le bouchon plus loin. LTD publie systématiquement les compte-rendus des actions de l’ALF en France. Quand nous voyons une information de tel type sur Bite Back, nous la publions. Pour nous c’est un principe et un refus de toute dissociation.

Nous sommes d’ailleurs le seul média vegan à le faire. On peut donc constater que les personnes parlant de « libération animale » mais ne mettant pas Bite Back en lien et en niant les actions de l’ALF en France auront énormément aidé le gouvernement à prendre ses futures mesures de répression en ce domaine.

Et ce que cela signifie, de manière immanquable, c’est que théoriquement, LTD pourra être considéré comme un média appelant à la violence, puisque publiant sans commentaires des communiqués de l’ALF et appelant « de la même manière » à la libération animale.

Conclusion : les personnes visitant régulièrement LTD pourront théoriquement être répréhensibles pénalement, si le gouvernement décide que la libération animale a trop progressé en France et qu’il faut frapper cette tendance.

Il suffira juste aux médias de pratiquer une grosse propagande contre les amis « dégénérés » des animaux, les « hystériques » de la cause animale, etc., et une telle répression passera comme une lettre à la poste, à moins que…

A moins que la libération animale ne soit pas une initiative simplement morale, mais une vraie culture populaire. Tout progrès enfermé dans un microcosme, même d’importance mène inévitablement à la répression par l’Etat, et ce quel que soit la forme de lutte.

Que ce soit SHAC en Grande-Bretagne, ou à l’inverse VGT en Autriche, que les méthodes soient illégales ou légales, cela ne change rien : si l’État ne veut pas d’un mouvement de libération animale, il le réprimera, quelle que soit sa forme.

Enfin, sauf si évidemment la forme consiste en aller manger de la nourriture végétalienne comme lors des « Paris Vegan Day » ou en des rassemblements appelant les gens qui seraient « méchants » à comprendre que le spécisme, ce n’est pas bien…

Mais dans une optique sérieuse et radicale, une éventuelle répression échouera si c’est une cause considérée comme « noble » par les gens, car alors la cause sera portée par des personnes motivées qui, arrêtées, seront remplacées par d’autres de manière « automatique. »

C’est le principe de toute cause « révolutionnaire » et évidemment cela ne marche pas si la libération animale se réduit à une posture misanthrope.

Mais comme la libération animale est de toutes manières une cause naturelle, qui parle foncièrement à toute personne consciente du caractère dénaturé et barbare de l’humanité, tous les espoirs sont permis.

Nous ne laisserons pas faire, nous n’accepterons pas que notre mère soit assassinée… La planète redeviendra bleue et verte !

Walter Bond se convertit à l’Islam et devient Abdul Haqq

Nous avions parlé de Walter Bond à l’occasion du clip d’Earth Crisis sur son incendie d’un laboratoire de drogues, puis avec son arrestation en raison d’incendies de lieux liés à l’exploitation animale (Interview autour de « To ashes », L’usine, les animaux et le véganisme, Lettre de Walter Bond – libération animale et libération de la Terre, Walter Bond réitère sa position et est salué par les elfes végans, Déclaration finale de Walter Bond au tribunal, Du nouveau sur Walter Bond, et quelques réflexions, etc.).

De la même manière, nous avions parlé de l’Islam : comme avec toutes les religions, on ne peut suivre la religion musulmane et être végan. Toutes les religions s’opposent au véganisme, non seulement dans la vision du monde, mais également sur le plan des rites (voir: Judaïsme, christianisme et islam contre le véganisme, Aïd-el-Kébir, Eid al-Adha et sacrifice, le mouvement Hardline, l’interview du label Path of Perfection, etc.).

Cela ne veut pas dire qu’il faille rejeter l’apport des religions à la culture humaine, car les religions ont été un moyen de sortir des âges barbares, mais adorer un Dieu dans l’au-delà c’est forcément insulter la Terre « ici-bas. »

Si nous parlons de cela, c’est que les deux thèmes s’entrecroisent : Walter Bond explique dans un article en ligne ici pourquoi il devient musulman. Il considère qu’il y a des « signes » qui l’ont amené sur cette voie, où il doit considérer qu’il y a quelque chose « d’au-dessus » de lui.

Il explique également que le déclic est venu en raison du fait que la moitié des détenus de sa prison sont musulmans (Walter Bond est emprisonné dans une « Communication Management Unit », une prison où les rapports entre prisonniers et les communications avec l’extérieur sont restreintes et hautement surveillés).

Voici son raisonnement au sujet de sa philosophie :

« Avec l’âge, j’ai perdu toute foi en l’existence d’un « Dieu. » Mon processus de pensée est que s’il y avait un Dieu, pourquoi permettrait-il un tel mal dans le monde?

J’ai appris à travers mes propres difficultés diverses qu’il y a plus que les forces du mal à l’œuvre dans ce monde. Pourquoi et comment toutes les choses dont le déséquilibre et le mal existent, je ne suis pas en mesure de le comprendre totalement. Ce qui me revient, c’est de vivre pour Allah, de me battre pour la justice, la morale et de la libération. »

Walter Bond a donc abandonné Gaïa pour vénérer Allah. Il apprend l’arabe, lit le Coran ainsi que les hadiths de Mouhammad al-Boukhârî, les hadiths étant les dires de Mahomet rassemblés et formant la base juridique.

Une base juridique qui n’a rien à voir avec la libération animale et la libération de la Terre, malgré tous les bricolages que l’on peut inventer. Qu’il y ait des éléments de cela, oui bien sûr, comme dans toute idéologie populaire! La religion n’aurait jamais pu exister sans avoir une base opposée à la barbarie.

Mais c’était bon il y a 2000 ans, et encore. Aujourd’hui, contrairement à ce que prétend Walter Bond, on voit bien qu’il n’y a pas le « mal » mais ceux qui profitent de l’exploitation animale et de l’écocide. Il y a d’énormes profits en jeu. Rien à avoir avec le « mal » ou quelque chose qui nous dépasserait, serait incompréhensible.

Cela ne veut nullement dire que la solidarité avec Walter Bond doive s’arrêter, évidemment. Il faut respecter son choix, mais il faut aussi être très clair sur le cul-de-sac où cela va l’amener. Walter Bond ne peut que s’éloigner de la culture vegan et vegan straight edge.

Pour prendre un exemple concret sur le plan culturel : la religion islamique interdit la modification corporelle. Walter Bond, en tant que musulman, doit forcément regretter ses tatouages. Ce qui reviendrait à balancer par dessus-bord toute une partie de la culture vegan straight edge.

Nous ne disons pas qu’il faut que les vegan straight edge doivent avoir des X tatoutés sur les mains, ou même des tatouages tout court. Mais il n’y a rien contre et cela fait partie d’un certain « folklore » et en tout cas il n’y a pas a en avoir honte.

En assumant l’Islam, Walter Bond veut vivre une nouvelle vie. Personne ne l’en blâmera sur le plan personnel : dans les prisons américaines, l’Islam est souvent un refuge progressiste pour les gens les plus pauvres cherchant une expression contestataire et sociale. Quand on voit la liste de livres sur Amazon créée par Walter Bond, on reconnaît ce mélange Islam, Djihad, Black Panthers.

Il faut donc respecter son choix et son nouveau nom, qui est Abdul Haqq, Abdul voulant dire le serviteur et Haqq la vérité. Notons d’ailleurs une contradiction : il dit qu’il apprécie son ancien nom, or le nouveau est censé symboliser son accession à une nouvelle « conscience. »

Cela fait beaucoup de contradictions, et personne ne blâmera Walter/Abdul. Mais cela ne veut pas dire que les faiblesses de son raisonnement, de sa difficile situation provoquée par son engagement pour les animaux et la planète, ne soient à accepter telles quelles. Notre fidélité et notre abnégation ne va pas à un Dieu dans un au-delà, mais à la planète vivante ici et maintenant!

Des nouvelles de Victor et Kellie

Voici des nouvelles de Kellie et Victor VanOrden, deux personnes arrêtées aux Etats-Unis alors qu’elles étaient en noir et avaient pénétré dans une ferme de visons. Nous avions parlé également de l’initiative de production de t-shirts de soutien.

Victor a finalement été condamné à 5 années de prison pour tentative de libération d’un animal d’un bâtiment pour animaux et cambriolage. Il devra de plus payer 8757 dollars à la ferme de visons.

Cette condamnation a été choisie par un seul juge, dans le cadre d’un accord à l’amiable à l’américaine : Victor « reconnaît » ses torts, en échange il n’y a pas de procès où il risquait automatiquement la condamnation maximale s’il était reconnu coupable.

5 années de prison pour avoir voulu libérer des animaux, cela peut donc paraître beaucoup, et ça l’est bien entendu, mais aux États-Unis la répression est très grande, et c’est 13 années que Victor VanOrden risquait de prendre comme sentence.

Rappelons ici la situation d’Eric McDavid, également aux États-Unis. Une informatrice du FBI, payée 65 000 dollars pour son travail, a monté un attentat en se procurant du matériel et en embarquant Eric McDavid dans cette histoire. Aucun attentat n’a été commis, mais Eric McDavid a été condamné à la prison pour 19 ans et 7 mois (http://www.supporteric.org)!

Pour avoir refusé de témoigner devant un « grand jury », Jordan Halliday a pris 10 mois de prison… Steve Murphy a pris 5 années de prison pour avoir saboté un tracteur et placé un engin incendiaire (http://supportsteve.org)…

Cependant, la compagne d’Eric, arrêtée avec lui, Kellie, a changé de ligne de défense : elle a annulé in extremis le même accord et elle passera donc en procès le 6 mars 2012.

Cela montre la complexité d’établir une ligne de défense, les frais que cela coûte, et surtout le fait que seule la solidarité permet d’établir un rapport de force favorable face à la répression. De la même manière que l’État condamne davantage dès qu’il s’agit d’une certaine rébellion sociale, il est obligé de reculer (tactiquement) si vraiment la pression populaire devient trop grande.

Voici l’adresse Victor, mais nous préciserons les modalités d’envoi, car l’adresse de l’envoyeur doit être complète, il faut passer par la poste américaine, etc. bref des complications que nous expliquerons.

Victor VanOrden
Woodbury County Jail
P.O. Box 3083
Sioux City, IA 51102
USA

Et jusque début mars, il faut parler de la situation de Kellie, afin que l’Etat américain ne puisse pas faire d’elle ce qu’il veut!

7 février 2012 : Verdict du procès du 31 janvier et audience pour 4 autres prévenu-e-s

Voici un important appel à la solidarité, qui souligne en passant la répression éhontée de l’Etat qui n’hésite pas à « construire » ses accusations!

7 février 2012 : Verdict du procès du 31 janvier Audience pour 4 autres prévenu-e-s.

http://valognesstopcastor.noblogs.org/977

Après le rendez-vous du 31 janvier, retrouvons-nous à nouveau le mardi 7 février 2012 à 9h à Cherbourg pour soutenir les personnes poursuivies.

Le 23 novembre dernier, une action massive contre le train de déchets nucléaires “CASTOR” a permis d’imposer ce qu’on peut appeler pudiquement des “interférences” dans les plans bien huilés d’Areva, et la communication lénifiante de l’Etat. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu des centaines de personnes s’attaquer directement à l’un des maillons de l’industrie nucléaire, usant pour cela de tous les moyens nécessaires.

L’affront ne pouvait rester impuni malgré des flics trop débordés ce jour-là pour pouvoir identifier l’auteur de quoi que ce soit.

Nous connaîtrons ce 7 février la capacité (ou l’incapacité) de la justice à résister à cette volonté de répression du parquet dont les réquisitions contre des délits fumeux sont insensées au regard du dossier vide, tout comme l’amende de 300 € réclamée pour le vol de 9 canettes de soda restituées en l’état est ridicule.

Suivront les audiences concernant les quatres autres militant-e-s poursuivies, dont trois n’ont même pas participé à la manifaction du 23 novembre 2011, ayant été arrêtés pour détentions d’armes de 6ème catégorie (un opinel tout de même!) dans des voitures avant même d’être arrivés au rassemblement. Quant à la vague intrusion sur les voies de la quatrième prévenue, elle ne serait jamais advenue si les gendarmes mobiles n’y avaient pas détenu la camarade pendant des heures.

Les lourdes réquisitions du parquet lors du premier procès tendent à transformer l’éclat de rire suscité par le ridicule des poursuites, en une grimace de colère face à la volonté affichée de réprimer des boucs émissaires de l’incompétence des forces de l’ordre dans la brume et le bocage.

Nous qui étions à Valognes le 23 novembre savons bien que ce que nous avons fait ce jour-là est en fait le minimum de ce que nous devons à Areva et aux nucléocrates, et que ce n’est que le début du règlement des comptes. Il importe au plus haut point, dans le souci des développements futurs, de ne laisser personne sur le bord du chemin. Il est crucial de continuer à soutenir les 6 personnes inculpées.

Nous vous invitons donc à revenir devant le tribunal de grande instance de Cherbourg (15, rue des Tribunaux) ce mardi matin 7 février à partir de 9h.

Comme ce fut le cas mardi dernier à Bordeaux, Limoges et Rouen (et peut-être ailleurs encore), si vous ne pouvez pas venir ce jour-là, placez des banderoles sur les gares, devant les tribunaux ou chez les nucléaristes de chez vous, faites des inscriptions, marquez votre solidarité.

N’hésitez surtout pas à faire savoir autour de vous que, nos caisses n’étant pas bien pleines, il nous reste à trouver de l’argent pour couvrir toutes les suites judiciaires de Valognes, ou contribuez directement par chèque à l’ordre de :

APSAJ-Valognes

Association Pour la Solidarité et l’Aide Juridique

6 cours des Alliés, 35000 Rennes

IBAN : FR76 4255 9000 5541 0200 1473 207

CODE BIC : CCOPFRPPXXX

A tout de suite, une fois encore,

Le collectif Valognes Stop Castor

http://valognesstopcastor.noblogs.org/

valognesstopcastor@riseup.net

Lettre à tous les cœurs indomptables

Cette lettre a été publiée le 18 janvier et a été écrite par Luciano Pitronello Schuffeneger, connu sous son surnom Tortuga. Ce jeune vegan chilien de 22 ans a tenté de déposer une bombe devant la banque Santander à Santiago du Chili, le 1er juin 2011.

Malheureusement, la bombe a explosé trop tôt : Tortuga a été grièvement brûlé, il a perdu les deux mains, et a été aveuglé.

Voici donc cette lettre, où il exprime son point de vue anarchiste insurrectionaliste, en faveur de la libération animale et de la libération de la Terre.

Ça m’est difficile de commencer d’écrire avec tout ce que j’ai à communiquer, et encore plus à retenir secret; le silence est devenu un grand allié pour moi, et pas en vain, alors que mes ennemis s’attendent de moi que je communique, m’explique à travers mes idées, pour justifier mon action illégale, pour qu’ils puisse y appliquer la loi anti-terroriste et m’enterrer, même dans les conditions où je me trouve, ils veulent un trophée de guerre, un jeune estropié, emprisonné pour ne pas s’être piégé lui-même dans le confort d’une révolution se faisant selon les termes de la rectitude politique.

L’ambition du Pouvoir dans mon procès est pour la señora du foyer de dire à son petit rebelle que c’est de cette façon que les idéalistes rencontrent leur fin, ceux qui osent rêver, ou seulement penser.

Que ce qui commence par la typique rébellion de la jeunesse peut finir avec de terribles conséquences si ça devient incontrôlé -de justifier ainsi par mon exemple le système carcéral, la répression « pour le bien de nos enfants et pour l’avenir ».

Je sais que c’est ce que le Pouvoir veut, ou au moins espère obtenir, que d’une façon ou d’une autre je sois exposé au public, or j’ai préféré le silence. Je pense que dans de tels moments c’est préférable que d’autres parlent pour moi -mes camarades, connus ou non- comme dans ces interminables attaques pour la libération animale, l’un(e) prend parole pour ceux et celles qui ne le peuvent, je crois que maintenant la même chose devrait être reproduite, car je crois sincèrement que d’autres camarades, même de différents endroits du monde, l’ont fait et ça a eu des résultats splendides, pas juste pour tout ce qui concerne mon moral, mais aussi pour la solidarité, que je pourrais représenter comme la première pièce d’une longue rangée de dominos, dans laquelle quelqu’un(e) pousse le premier, un(e) deuxième pousse le troisième et ainsi de suite, où mon moral aussi en vient à être une pièce de ce domino, où il y a du dommage à faire au système en brisant avec sa logique autoritaire, l’estime que notre action génère, autant au niveau individuel que collectif, et représentant aussi un autre front dans le conflit avec la réalité. Et quelqu’un-e pourrait passer des jours à compter tous les différents effets qu’une action de solidarité peut avoir.

Néanmoins, pour autant que mes ennemis voudraient que je communique, je sais que plusieurs camarades l’ont aussi espéré, et sachez que je suis au courant et suis désolé que vous ayez passé plusieurs mois dans l’incertitude dans ne recevoir de nouvelles de moi, je regrette profondément de n’avoir pu communiquer dans ces circonstances, surtout alors que j’étais celui qui a toujours poussé l’idée que la solidarité ça doit être réciproque, et croyez-moi que plus que tout autre j’ai regretté de n’avoir pu agir plus tôt; j’ai senti me trahir moi-même en restant silencieux.

« Est-ce que ça le rend inconfortable que nous agissions en solidarité pour lui? » ai-je spéculé de que vous avez interprété de mon silence.

Mais j’ai une belle petite fille qui a besoin de son papa, et je ne peux la trahir elle-aussi. Elle m’a incité à garder le silence, mes idéaux au dialogue, et vous -camarades de toujours- à un point entre les deux.

Je n’aime pas écrire sans penser à quoi je veux convier ni sans être sûr d’être pleinement compris. Pour écrire quelque chose sur ma situation mérite une profonde réflexion: ça en vaut-il la peine?

Car dans mon cas, différemment de la majorité des procès politiques qui sont le plus souvent des coups montés, dans mon cas c’est prouvé; car j’ai réellement apporté une bombe au matin du 1er Juin avec comme cible la succursale bancaire située au coin de l’avenue Vicuña Mackenna et Victoria, au centre-ville de Santiago.

Pour ma part, j’ai voulu dire à tout le monde pourquoi l’attaque a échoué. Et comment je pourrais prendre parole sans ne parler de quelque chose de si important? Ou même, pourquoi cette banque? De politiser une attaque anti-capitaliste n’est pas seulement de promouvoir la violence, mais aussi de me mettre une laisse au cou, et pour ça, JAMAIS!

Car aussi longtemps que je suis en vie j’entends continuer de lutter, et ça n’as pas d’importance que j’aie perdu quelques doigts, une main, mon ouïe ou ma vision, je vais continuer d’aller de l’avant à tout prix, et c’est ce que mes ennemis doivent savoir autant que mes camarades!

Alors vous me demandez de briser hors de l’isolation, de cet ermitage qui m’entoure; or je postule que je devrais plutôt avoir honte de communiquer, de le faire simplement, à quoi vous répondrez avec un coup sur ma conscience : « Et tes camarades? » Pensez-vous que communiquer avec vous m’est banal et trivial? C’est vrai que je n’ai pas à tout cracher ce qui est arrivé durant cette nuit, je crois que dans le futur il y aura un temps pour ça…

Or vous voulez savoir ce qui advient de moi? Bien, je vais continuer de me battre pour vivre, et de vivre pour me battre, jusqu’à ce que je sois libre et sauvage encore, je ne me prendrai pas au piège en croyant que je suis moins sauvage parce que je respire artificiellement ou non, parce que je crois que c’est dans une situation comme celle-ci que l’instinct humain le plus bestial fleurit: l’instinct de survie.

Je ne vais pas faire allusion à aucun-e en particulier, car je sais que plusieurs camarades désirent que je meurs pour mon bien, mais ici je veux livrer une leçon pour tous et toutes; que quelqu’un(e) ne peut désirer que la mort d’un camarade le libère de son corps -à moins bien-sûr que ce soit ce qu’il désire- mais si c’était le cas, cette personne chercherait à mettre fin à la vie de ce camarade, sans générer une poursuite judiciaire (pour homicide) de la part d’une tierce partie. Car qu’est-ce qui arriverait si ces «fais-moi une faveur» me tueraient?

Qui sont-ils pour s’appeler mes camarades, à juger pour moi de si ça en vaut, ou non, toute la souffrance de continuer de vivre? Le seul capable de prendre une telle décision est l’individu lui-même, car lui/elle seul(e) sais ce qu’il/elle désire. Et je désire particulièrement de continuer de vivre… pour pouvoir continuer de lutter.

D’un autre côté, je veux que vous sachiez que j’apprécie chacune des actions de solidarité que vous avez faite pour moi, ces bannières accrochées dans différents endroits à travers le monde, ou ces messages qui portent le même “”solidarios” se rendant d’une façon ou d’une autre jusqu’à mes oreilles, chaque pamphlet, chaque bulletin de contre-info, chaque espace de vos vies que vous avez dédié à moi je les garde comme des trésors.

Sachez que j’ai été au courant sur tout, que dans ce monde il n’y a pas de mots pour mes sentiments de gratitude, car chaque bombe, chaque incendie organisé en mon nom reste gravé dans ma tête. Je ne peux oublié la valeur de mes camarades Mexicains, les insubordonnés qui se sont fait mes camarades en Grèce; je veux embrasser les sauvages de Bolivie et des États-Unis, saluer affectueusement les rebel(le)s d’Espagne et l’Italie, les libertarixs d’Argentine, pour ne pas oublier les iconoclastes d’Indonésie.

Force, camarades!

Aux anonymes de la ALF et ELF de Russie et ailleurs dans le monde. Aux camarades emprisonnés-es à travers le monde, j’envoie toute mon attention de ces lettres humbles, à la camarade Tamara, prisonnière au Mexique, à Gabriel Pompo Da Silva, prisonnier en Espagne, à Marco Camenish, prisonnier en Suisse, et aux toujours dignifiés camarades des Cellules de Feu, comment j’envie votre courage.

Et bien-sûr, à mes camarades du territoire dominé par l’État du $hili, à vous que j’ai connu en personne, sachez que je vous porte dans mon cœur partout où je vais.

Je n’ai jamais été séparé de vous parce que je vous porte dans mon sourire; je sais que dans une seule lettre je ne pourrais remercier tous et chacun(e)s pour leurs actions, j’espère que c’est entendu que je ne veux exclure personne, les formes par lesquelles vous avez montré de la solidarité envers moi sont aussi multiples et diverses que cette lutte, des actions illégales à des appels téléphoniques, messages sur Internet, et chansons libertaires; et finalement je veux que vous sachiez, chacun-e de vous rebelles solidaires que ce fou de la liberté ne va JAMAIS, jamais vous oublier, vous avez été connus pour être aussi grands que des grattes-ciels et pour frapper là où ça fait mal, et par-dessus tout, vous avez fait briller les étoiles par votre courage, et c’est quelque chose qu’il vaut la peine d’imiter.

J’aimerais que vous sachiez ce que la solidarité a créé pour moi en ces jours où plus rien ne faisait du sens, quand d’apprendre à refaire ma vie ne faisait pas le moindre sens, car vous saviez que j’étais mal en point. Ce qui m’est arrivé, je le souhaiterais à bien peu de gens, car ce fut horrible – et dans la plus profonde noirceur sont apparus de petits gestes qui m’ont poussé à ne pas lâcher.

Comment pourrais-je trahir ceux qui risquent leurs vies pour m’envoyer des encouragements? Et j’ai appris à conquérir la vie à nouveau; vous ne saurez jamais à quel point vous avez été importants. Maintenant je me trouve à être plus fort que jamais; la prison, loin de m’intimider, m’a endurci ces derniers temps.

La vie est paradoxale, parce que j’ai toujours dit que le fait d’avoir des camarades en prison ne devrait jamais être une raison pour avoir peur, qu’au contraire ce devrait être une cause pour le bout de tissu dans une bouteille d’essence, pour la mèche dans une charge explosive ou incendiaire, pour le sourire dans le cœur d’insurgé(e)s après chaque jour d’attaque; ça, j’y ai cru auparavant et y croit toujours, et maintenant je suis se trouve à être le prisonnier, or si mes ennemis ne réussissent pas à m’intimider quand je me trouve entre leurs griffes, ce sera aussi difficile pour eux de le faire avec mes camarades.

Je veux confronter la prison de la même façon que je confronte la société, avec dignité et bonheur, jamais de façon soumise, pour, comme dit déjà, de rendre la prison combative.

Je vous dit que je suis dans la section médicale de la prison Santiago 1, où il y règne un régime similaire à celui du module le plus sécurisé d’une prison à sécurité maximum, mais sans cour extérieure, sans radio, sans télé, avec une visite par semaine de pas plus de deux personnes et le risque d’attraper les maladies d’autres prisonniers; la pièce est partagée et plus grande qu’une cellule -par ici ils appellent ça la prison des fous- parce que de passer trop de temps ici est assez pour te rendre fou, quoique que je suis de la croyance que ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, comme ils disent par ici: «nous, les fous, sont ceux qui font les rêves les plus beaux».

Je vous dit que je fais beaucoup d’exercices pour récupérer les muscles que j’ai perdu, je chante beaucoup, en particulier les chansons que personne n’aime, j’écris des lettres à ma petite fille à chaque semaine, parfois quand je partage ma cellule avec un autre je joue aux échecs ou on parle, généralement la prison s’occuppe de moi et m’aide beaucoup en ce sens.

Je suis régulièrement mon traitement de réhabilitation et essaie de m’encourager quand il n’y a que des bribes d’information à parvenir du dehors; aussi je me suis proposé plusieurs projets à moi-même, dont certains sur lesquels je travaille déjà, et les autres pour quand j’aurai fini ma sentence.

Je pense qu’un rebelle devient un guerrier quand il est capable de se relever encore plus fort que lorsqu’il est tombé, quelqu’un qui peut regarder la réalité même s’il a tout à perdre. Un guerrier n’a pas nécessairement à savoir comment faire une bombe ou en avoir une, ou de maîtriser des techniques de camouflage, ce sont des choses que l’on apprend par addition.

Les guerriers sont dangereux par leurs idées et principes à cause qu’ils envisagent toutes les voies vers les conséquences finales, restant toujours fermes et prompts, parce qu’ils ne vont pas trahir eux-mêmes ou leurs camarades, parce qu’ils sont toujours conscients, parce qu’ils ne se laissent pas embarquer par des rumeurs ou des tromperies, parce que quand ils ont des problèmes ils les confrontent, s’ils ressentent de la souffrance ils pleurent, et s’ils sont joyeux ils rient; parce qu’ils savent comment vivre une vie pleinement; or ce ne sera donc jamais pacifique – car ils sont de vrais guerriers; maintenant dans cette guerre il y a plusieurs occasions joyeuses, mais il y a aussi des moment d’amertume, parce qu’il s’agit d’une guerre, pas d’une phase juvénile, et de confronter le système de domination en utilisant ces conclusions peut amener peut amener des conséquences désastreuses que nous devrions connaître dès le départ, parce qu’une erreur, une bref manque d’attention peut tout chambarde. Je l’ai toujours dit et compris, alors j’ai agi en accord avec les termes que j’ai utilisé.

Concernant mes blessures, elles ont toutes guéri, malheureusement les marques vont toujours rester, mais je les porterai avec la même fierté que mes tatous, parce qu’ils sont la meilleure évidence que je suis convaincu de mes idéaux – comment ne pourrais-je l’être? J’ai porté cette bombe avec des rêves et des espoirs, et ceux-ci demeurent intacts.

De l’autre côté, je regrette ne pas être capable de continuer de participer aux projets dans lesquels j’étais, en comprenant que pour moi, personne n’y avait plus de valeur que d’autres, tous et chacuns-es y mettant une contribution à la guerre sociale, et souhaite que ces projets n’aillent pas à la dérive parce que je ne suis plus là.

Au contraire, ça devrait être une raison d’aller de l’avant. Je sais que je ne suis pas absous de critiques, car si j’ai fait ma part à ces rêves, j’aurais dû par contre agir non avec 100%, mais 150% d’attention.

Je suis certain que mon exemple va conclure un chapitre de plus et que les nouveaux comme pas-si-nouveaux combattants vont savoir comment récupérer ce qu’il y a de positif dans tout ça, car la lutte continue et il y a trop de cœurs qui ne trouvent pas leur place dans ce monde autoritaire et veulent ouvrir un sentier.

Parce que nous l’avons fait dans le passé nous savons comment le fait encore dans le présent. Personnellement je vois un bon équilibre dans les luttes anti-autoritaires dans le monde, l’une ou l’autre diminue mais généralement le pronostic regarde bien.

Mais pour autant que la lutte avance, la répression avancera elle aussi, et mon cas sera utilisé pour rouvrir le coup monté de « l’Affaire des bombes », or je fais la suggestion d’être alertes, jamais à l’inaction mais plutôt la précaution, car mon auto-critique peut être appliquée par tous, l’idée est de la partager. Pas que je dise cela avec certitude; c’est de la spéculation.

Peut-être ne vont-ils pas tenter de piéger plus de gens, par peur de s’exposer au ridicule une fois de plus, ou peut-être vont-ils foutre dans les toilettes tout ce sur quoi mes accusations reposent, or l’appel est pour être éveillés, avec tous ces cinq sens, dans les rues.

Pour finir je veux dédier quelques dernières lignes à la personne avec qui j’ai voyagé aux premières heures de ce 1er Juin. Hermanx (petit(e) frère/soeur), je sais que mon accident doit t’avoir marqué. Peut-être as-tu passé des nuits sans dormir, dans l’incertitude de la vie quotidienne, « Vont-ils apprendre que c’était moi? Vont-ils me remarquer? Vais-je me réveiller demain ou mourir dans mon sommeil? Vais-je être trahi-e? »

Je me souviens d’une fois où je t’ai dis que malgré ma haine profonde envers cette ordure qui a poignardé sa compañera, je croyais comprendre que si on se trouverait dans une situation similaire, de voir si nous sommes aussi forts qu’on le dit, car j’ai toujours cru que la trahison est un ennemi intérieur. Et maintenant je peux te dire que ce petit homme n’a pas de couilles! Je me rappelle aussi qu’avant de partir dans les rues cette nuit-là, je t’ai dit que j’y allais sans ma Kabbalah, une chose purement insignifiante, quelque chose que je croyais me porter chance.

Tu m’as dit que c’était cinglé de croire en des choses comme ça, et par chance j’ai amené mon autre amulette. Je suis encore en vie et maintenant on peut rire de toutes ces absurdités.

Hermanx, je veux que tu saches que même si je n’aurais jamais imaginé ces choses horribles qui ont joué avec ton cœur et ton esprit, je continue d’être la même petite tortue qui pue des pieds et qui dort par terre, et je ne vais jamais avoir à te reprocher quoi que ce soit, parce que cette nuit-là, c’était mon tour, tout comme par les fois passées où ça a été ton tour, et si quelque chose arrive, la deuxième personne s’enfuit, tel qu’on s’est entendu et tel que ça devait se passer.

Parce que malgré que tu pourrais t’être plusieurs senti-e comme un-e traître, tu ne l’es pas. Dans cette guerre où on s’est engagé, il n’y a pas de mots pour nous comprendre. C’est possible que je ne te vois plus jamais, et si c’est le cas, bonne chance dans tout ce qui arrivera.

Je l’ai dit une fois et le dis encore avec fierté: Jamais vaincu, jamais repentant!
D’ici j’envoie ma chaude accolade aux gens qui marchent dans la clandestinité.

Avec Mauri présent dans ma mémoire!
Prisonniers de guerre, dans la rue!
Contre toute autorité!
En marche vers le néant créatif!

Luciano Pitronello Sch.
prisonnier politique insurrectionnaliste

Soutien aux inculpé-e-s anti-aéroport ! Soyons présents au procès du 13 février 2012!

Nous avions parlé des arrestations qui ont eu lieu tout début décembre 2011, dans le cadre d’une initiative de résistance à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Voici un appel à la solidarité qui circule, et qui doit bien sûr circuler le plus possible !

On notera que le communiqué donne des détails sur la garde à vue, et notamment le fait que

 Au cours des interrogatoires, 2 jeunes femmes ont dû se déshabiller pour être photographiées en sous vêtements sous prétexte d’identification de tatouages.

L’arbitraire est ici évident puisque ce n’est pas cela qui est censé ici permettre d’aider la police à reconnaître les « criminels » ayant commis un prétendu « délit. » Il s’agit bien d’intimider et de ficher « pour plus tard », « au cas où. »

Cela en dit long sur la nature de la répression. Et cela en dit long aussi sur ceux qui font confiance à cette même répression pour appliquer d’éventuelles lois favorables aux animaux. Même si dans un pays démocratique imaginaire, il y avait des lois pour les « droits » des animaux qui passeraient, qui les feraient appliquer ? Cette police ?

Il va de soi que non, et cela montre les changements en profondeur qui doivent exister. L’écologie, la libération animale, c’est une question de sensibilité, de vision du monde… de société !  On ne peut pas faire confiance à n’importe qui, n’importe comment!

Soutien aux inculpé-e-s anti-aéroport ! Soyons présents au procès du 13 février 2012!

Le 20 octobre en Loire-Atlantique, une cinquantaine d’opposant-e-s à l’aéroport de Notre-Dame –des-Landes manifestaient devant les locaux de Vinci à Couëron.

Après avoir distribué des tracts et tenté de discuter avec les employé-e-s, du fumier a été déversé sur le perron et des œufs remplis de peinture lancés contre la façade.

Ils-elles voulaient dénoncer la destruction des terres agricoles et des habitations, au détriment de l’intérêt collectif, et interpeller Vinci, principal bénéficiaire de ce projet insensé.

A le suite d’une plainte de Vinci, 7 personnes ont été arrêtées à Couëron et Chauvé (Loire-Atlantique).

Alors qu’une simple convocation aurait suffi pour les interroger, ce sont plus de 15 véhicules de gendarmerie et de police qui débarquent sur les lieux, prêts à défoncer portes et fenêtres

Au cours des interrogatoires, 2 jeunes femmes ont dû se déshabiller pour être photographiées en sous vêtements sous prétexte d’identification de tatouages.

Sur les terres occupées par les opposant-e-s à l’aéroport de Notre-dame-des –Landes, 27 véhicules et un hélicoptère sont venus en force pour rechercher d’autres participants à l’action.

En fin de journée, 5 paysan-ne-s sont inculpé-e-s de « dégradations commises en réunion » et de « refus de prélèvements d’ADN ». La date du procès est fixée au 13 février 2012.

On constate qu’il y a une volonté de saper la mobilisation paysanne et d’intimider les militant-e-s qui se sont engagé-e-s dans cette lutte.

Cette rafle du 1er décembre n’est que la poursuite d’un acharnement policier contre les opposant-e-s à l’aéroport. D’autres procès sont à venir : pour l’occupation du square Mercoeur à Nantes, le départ de la tracto-vélo et l’action contre la caravane du PS, etc.

La lutte contre l’aéroport n’est qu’un exemple, la répression frappe partout dans l’hexagone : les Conti à Clairoix, les anti-nucléaires à Valognes, les sans-papiers à Calais et à Paris, les faucheurs d’OGM à Colmar.

Alors que les multinationales ne cessent d’accumuler les profits, avec l’aide des politiciens qui imposent l’austérité et leur désastreuse politique d’aménagement du territoire ; la police et la justice intimident et cherchent à casser toute tentative de protestation, de refus ou de résistance.

Soutien aux inculpé-e-s anti-aéroport !

Soyons présents au procès du 13 février !

Valognes – Cherbourg : Départ immédiat!

Voici un appel pour une initiative de solidarité! Face à la répression, le principe est simple: on se serre les coudes!

Nous nous sommes croisés du coté de Valognes, par un matin brumeux de novembre. Retrouvons-nous le mardi 31 janvier 2012 à 8h30 à Cherbourg pour soutenir les personnes poursuivies.

Le 23 novembre dernier, une action massive contre le train de déchets nucléaires “CASTOR” a permis d’imposer ce qu’on peut appeler pudiquement des “interférences” dans les plans bien huilés d’Areva, et la communication lénifiante de l’Etat. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu des centaines de personnes s’attaquer directement à l’un des maillons de l’industrie nucléaire, usant pour cela de tous les moyens nécessaires.

Comme cet affront ne pouvait rester impuni et que les flics furent bien trop débordés, ce jour-là, pour pouvoir identifier l’auteur de quoi que ce soit, le parquet de Cherbourg se donne le ridicule de poursuivre les quelques camarades qu’il avait réussi à se mettre sous la dent alors, sous des prétextes futiles.

Et puisque l’on n’a au fond rien à leur reprocher, on leur invente des délits fumeux. A l’un, on tente justement de coller la détention d’un fumigène qu’il n’a jamais brandi, mais que les gendarmes ont, eux, bel et bien ramassé dans un taillis.

L’autre, que l’on n’a pas pu raisonnablement accuser d’avoir incendié un camion logistique des CRS, se voit au moins reprocher d’avoir ramassé une cannette à proximité. Une vague intrusion sur les voies, qui ne serait jamais advenue si les gendarmes mobiles n’y avaient pas détenu la camarade pendant des heures, des détentions d’armes de 6ème catégorie (un opinel tout de même!) dans des voitures de gens qui n’étaient même pas encore arrivés au rassemblement… Tout cela ne devrait donner lieu qu’à un grand éclat de rire, mais le parquet de Cherbourg en a décidé autrement : il y aura donc deux jours de procès, les 31 janvier et 7 février.

Nous qui étions à Valognes le 23 novembre savons bien que ce que nous avons fait ce jour-là est en fait le minimum de ce que nous devons à Areva et aux nucléocrates, et que ce n’est que le début du règlement des comptes. Il importe au plus haut point, dans le souci des développements futurs, de ne laisser personne sur le bord du chemin. Il est crucial de soutenir les 6 personnes inculpées.

Venez donc prendre le petit-dej’ ensemble le mardi matin 31 janvier dès 8h30 devant le tribunal de grande instance de Cherbourg (15, rue des Tribunaux) et participer à notre grand jeu-concours de découpe de rail à la scie à métaux. Le ou la plus rapide gagnera un vin chaud!

Si vous ne pouvez pas venir ce jour-là, placez des banderoles sur les gares, devant les tribunaux ou chez les nucléaristes de chez vous, faites des inscriptions, marquez votre solidarité.

N’hésitez surtout pas à faire savoir autour de vous que, nos caisses étant vides, tout l’argent nécessaire à couvrir les suites judiciaires de Valognes reste encore à trouver, ou contribuez directement par chèque à l’ordre de :

APSAJ-Valognes
Association Pour la Solidarité et l’Aide Juridique
6 cours des Alliés
35000 Rennes
IBAN : FR76 4255 9000 5541 0200 1473 207
CODE BIC : CCOPFRPPXXX

A tout de suite, donc,

Le collectif Valognes Stop Castor

Covoiturage pour le procès du 31 janvier :

Rennes : RDV 5h45 au parking de la Fac de Villejean

Coutances : RDV 7h, place de la Croute.

Victor et Kellie ont besoin d’un soutien

Victor et Kellie ont été arrêtéEs en octobre 2011 aux États-Unis près d’une ferme à fourrure élevant des visons et des renards ; 5000 animaux y sont présents.

La police, trouvant un trou dans le grillage alors que les deux personnes étaient vêtues de couleur noir, les a accusés d’avoir été en train de mener une opération de libération animale.

Leur sort va se décider à la fin janvier, et les deux ont besoin d’argent pour leur avocat ! Plus il y a de l’argent mis sur la table, plus il y aura un travail effectif pour faire en sorte que leur peine soit la plus faible possible…

Le site de soutien – Support Kellie and Victor – produit des T-shirts dont tous les bénéfices reviennent aux deux personnes concernées pour le défense.

Les T-shirts partent très vite – mais il y en aura d’autres de produit, il ne faut pas hésiter à leur faire savoir pour une meilleure organisation. Les T-shirts coûtent 25$ pour les USA et le Canada, et pour la France c’est 31$ port compris.

Et rien n’empêche d’avoir des idées de son côté afin des les aider… Soutenir Victor et Kellie, un message à faire passer !

6 gardes à vue et 9 personnes recherchées pour dégradation d’un local de Vinci

Hier 1er décembre, 6 personnes ont été arrêtées dans le 44, par la compagnie de gendarmerie de Nantes, dans la zone de Notre-Dame-des-Landes, et ce suite à une plainte de Vinci pour dégradation d’un de ces locaux. Vinci se plaint en effet d’en avoir eu pour 40000 euros de dégâts lors d’une action ayant eu lieu le 20 octobre 2011.

Voici le communiqué de cette action, ainsi que des articles et des documents à ce sujet. On notera que 15 personnes sont recherchées en tout, et que l’action avait été menée à visage découvert.

Nous combattrons Vinci avec joie et avec rage !

Le 20 octobre 2011, les bureaux de Vinci Construction France à Coueron (près de Nantes) ont reçu la visite d’une cinquantaine d’opposants à l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. Après une distribution de tracts au personnel les appelants à ne plus collaborer avec le groupe Vinci et ses filiales, les opposants situés à l’extérieur ont peinturluré la façade des bureaux. Cette action qui a eu lieu au même moment que l’enquête publique (pour la création du futur aéroport) et du rendu du procès des squatteurs de la ZAD montre que malgré le pouvoir destructeur de Vinci, les opposants qui résistent ne lâcheront pas le morceau. Que la lutte contre Vinci se répande| !

Tentative de recruter une taupe dans le bocage

La police fait son travail, ce qui est logique, mais si on pense à la répression, on ne pense qu’à la moitié de ce travail, comme le montre l’exemple ci-dessous…

Deux personnes à vélo se font contrôler dans la banlieue nantaise (à une quinzaine de km en direction de la ZAD) par une voiture « gendarmerie » et une banalisée, fin octobre.

C’est le jour de la « visite » des bureaux de Vinci par une cinquantaine de personnes et les flics affirment dès le début qu’il-es sont des squatteur-euse-s qui reviennent de l’action. Les camarades donnent leurs noms mais ne répondent pas aux autres questions, ni quand les flics leur demandent d’indiquer leurs domiciles sur une carte IGN de la zone occupée. Après la prise d’identité, la personne qui comprend le français est entièrement « prise en charge » par un des flics de la bagnole banalisée (c-a-d dans la voiture et au poste), et les deux sont emmené-es séparément à la gendarmerie de Sautron.

Dans le bureau le flic « spécial » (RG classique du coin qui bosse sur la ZAD ? Membre d’une équipe qui viendrait d’ailleurs et bosserait sur des faits précis?) continue à poser des questions qui semblent anodines, histoire de créer un climat de pseudo confiance, d’amorcer une conversation plus que d’obtenir des informations précises. Florilège : « depuis combien de temps t’es ici ? T’habites où ? Est-ce que tes parents savent que tu es là ? ».

Une gendarme entre et interrompt son monologue pour s’adresser à la camarade en lui disant « qu’on sait que tu es sur la ZAD depuis mai ». Et le flic pas comme les autres essaye de la faire réagir, de lui mettre la pression en la menaçant.

« T’étais à cette manif’ », « tu pourrais être poursuivie pour les délits du groupe », « si jeune, ça pourrait détruire ta vie », ou encore « si tu coopères pas je te laisse avec les gendarmes » (tu sortiras moins vite). Il sous-entend qu’il pourrait l’aider à sortir de la galère (matérielle et juridique) si elle se montrait coopérante. Juste au moment de la sortie du commissariat (à la fin des quatre heures de contrôle d’identité) et avant de remonter en voiture pour la raccompagner aux vélos, le super keuf donne un numéro de téléphone et un créneau horaire où appeler le lendemain en re-disant que si elle donne des informations, ils lui donneront un téléphone et de l’argent. (« comme ça tu pourras me joindre si tu as besoin de nous »)

Dans la bagnole, il s’assure qu’elle a assez d’argent pour le rappeller et tente un dernier coup de pression «si tu le fais pas, je te pourrirais la vie et ça sera plus possible pour toi de vivre sur la ZAD ». (sans suites ni du côté de la camarade qui n’a pas rappellé ni des keufs…)

Un des éléments qui est utilisé par les flics pour avoir ce qu’ils veulent dans ce contrôle d’identité, c’est le fait qu’ils affirment qu’ils savent qu’elle est là depuis plusieurs mois, alors qu’elle n’avait pas été contrôlée avant. (laisser entendre qu’ils la connaissent, qu’ils ont des informations sur elle…) . C’est bon de se préparer à ce genre de coup de pression parce que les flics prennent régulièrement des photos sur la ZAD (voitures banalisées/hélicoptère…) et qu’ un trombinoscope de personnes liées à cette lutte existe depuis plusieurs années (photos et noms, renseignés au moins par les rg de la région et par les contrôles d’identités successifs).

Ce trombinoscope a été vu dans les gendarmeries alentour et pendant certaines grosses opérations sur la ZAD (forages…).

A la gendarmerie de Sautron, d’autres camarades, ont été confronté-es à une gendarme « physionomiste » qui semblait être formée pour retenir les gueules, les noms et les cv des personnes relatives à cette lutte. Le fait de relier à des photos du trombinoscope des personnes contrôlées ensemble, ou repérées à un endroit leur permettant, à postériori, de retrouver toutes les fois où l’on a déjà eu affaire à une personne que l’on ait ou non pu mettre la main sur son identité.

Localement ça n’est pas la seule histoire qui traîne et dans les autres cas, les keufs ont semblé également s’intéresser à des personnes plutôt jeunes ou en embrouilles juridiques. Qu’on soit ou non réellement en embrouilles juridiques, les flics disent souvent qu’on est dans la merde pour foutre la pression, et forcer à lâcher des éléments qui vont vraiment jouer contre nous ou d’autres.

Dans tous les cas, il n’y a pas de conversations anodines avec eux. Une des façons les plus sûres de ne pas les aider dans leur boulot, de ne pas leur donner d’éléments sur soi ou d’autres, c’est de ne pas répondre à leurs questions, que ce soit dans le cadre d’une garde à vue ou d’une convocation en tant que « témoin ».

Se rendre à une convocation au comissariat, qu’elle soit transmise de manière orale (téléphone/tiers) ou écrite n’est pas obligatoire. Au pire les flics viennent nous chercher, au mieux ils lâchent l’affaire.

Dans certains contextes, cette décision prise collectivement a déjà facilité la vie à des personnes qui se sentaient en danger ou qui avaient peur de ce qu’il- es pourraient lâcher, à celles et ceux qui ne voulaint pas filer leur ADN ni tailler le bout de gras avec les condés. Si on ne se sent pas de refuser leur « invitation » à se rendre au comissariat, ce qui peut arriver, ou qu’on préfère savoir ce qu’ils nous veulent, c’est important de se préparer avec d’autres, d’anticiper leurs coups de pressions (et nottament un placement en garde à vue) pour ne pas y céder.

Ici et ailleurs, les flics sont tentés de recruter des indics pour y voir plus clair. C’est valable dans plusieurs « milieux », qu’il s’agisse d’activisme politique ou de trafics divers et variés…

Cette nouvelle tentative ressemble à celle décrite à Lyon (« 22 V’la la SDAT ») qui ressemble à celle décrites à Paris (« Quand la brigade criminelle cherche à acheter un camarade », « la police tombe sur un os »), qui ressemble à celle décrite à Bruxelles (« ils cherchent des mouchards, ils n’auront que des mollards »)…

Ce problème va au delà des indics recrutés à l’intérieur… Comme documenté récemment des infiltré-es d’état et d’entreprises (dont la mission va parfois plus loin qu’un territoire national, ou qu’une lutte ‘locale’) on été découvert-es à travers l’europe et c’est probable que certain-es soient encore présent-es dans ces groupes d’individu-es ou luttes.

L’intérêt de placer des personnes à « l’intérieur » se situant à long terme, dans le fait de mieux comprendre des tendances/groupes à l’intérieur d’une masse d’individu-es pour pouvoir être à l’occasion capable de faire très rapidement des hypothèses sur la ou les auteur-e-s d’une attaque qui les énerverait particulièrement mais aussi d’éllaborer au fur et à mesure, et dans une échelle assez large, une vision plus fine d’un qui-fait-quoi.

Sans céder à la paranoïa, et malgré le fait qu’on puisse à des périodes se sentir moins directement visées par la répression dans nos pratiques quotidiennes, c’est indispensable pour préserver nos espaces de luttes et nos amitiés de prendre des habitudes qui rende leur boulot de renseignement moins efficace.

Parce qu’on n’est jamais tout à fait sûres qu’iles ne sont pas présent-es, physiquement ou à l’aide de gadgets (micros, caméras, gps…) et qu’on ne leur donne pas, malgré nous, d’informations qui leurs rendraient service.

Compliquer leur boulot, en rendant publiques leurs tentatives échouées (ou non) de recruter des indics, en ne partageant pas d’information au delà de ce qui est nécessaire, en prenant l’habitude de ne pas discuter n’importe où (lieux surveillés potentiellement, téléphones) ni n’importe comment de ce qui peut attirer leur attention (écrits ou actions….) que cela nous concerne ou pire, en impliquant d’autres personnes, et en étant attentives à ce qui peut ce dire autours de nous… Tout en sachant que cela ne dépend pas que de nous, et que ces précautions ne suffiront jamais tout-à-fait.

Renversons l’existant !

Russie: les suspects dans des affaires d’explosion et d’incendie criminel sont libérés

Voici une information au sujet de la Russie, qui montre les capacités de la répression. Nous avions traduit et publié ici les communiqués des actions de l’ELF en Russie.

Les suspects dans des affaires d’explosion et d’incendie criminel sont libérés mais les procédures pénales ne sont pas clôturées

Les 28 et 29 septembre 2011 à Moscou, ont été arrêtées quatre personnes (deux jeunes filles et deux jeunes hommes) soupçonnés d’avoir commis un crime selon l’article 213, de la partie 2 du Code criminel (« hooliganisme ») et selon l’article 167, partie 2 (« la destruction intentionnelle ou les dommages à la propriété, pour des motifs de hooliganisme, par l’incendie criminel »).

Ils sont soupçonnés d’être liés à l’explosion près d’un poste DPS (NdT : un poste de la police routière) à 22 km de l’autoroute circulaire de Moscou (MKAD — le périphérique, NdT) qui a eu lieu le 7 juin 2011 [Vidéo de l’explosion près d’un poste DPS. D’autres vidéos, avec des commentaires en anglais], et aux incendies criminels des tractopelles dans le voisinage de travaux routiers sur l’autoroute Volokolamskaya le 5 juin 2011.

Les agents de la police n’ont aucune preuve de l’implication des jeunes dans ces actes et ont été obligés de relâcher les suspects en liberté le 5 octobre 2011. Pendant l’enquête, ces derniers ont été soumis à des pressions psychologiques et physiques pour les contraindre à témoigner contre eux et contre d’autres suspects.

Les arrestations, perquisitions et interrogatoires ont été effectués par  des agents de l’UGRO (police judiciaire), du FSB (Service fédéral de sécurité) et du Centre « E » (Centre de prévention de l’extrémisme). Dans la plupart des cas, seulement une à deux  personnes parmi de très nombreux agents participant à l’enquête ont montré leurs papiers. La perquisition a été également effectuée (pour la deuxième fois en six mois) chez un  cinquième suspect anarchiste K., engagé dans une activité publique. K. n’a pas été arrêté, probablement, en raison de la grande disponibilité de son avocat : celui-ci était prêt à arriver rapidement au commissariat afin d’être présent à l’interrogatoire.

Chez les détenus ont été saisis les téléphones mobiles, ordinateurs (personnels et ceux de leurs familles), tous les supports numériques, une arbalète (qui n’est pas une arme), les couteaux de cuisine, un conteneur d’essence (appartenant  à un père de l’un des détenus).

Chez K., en plus des ordinateurs et des téléphones mobiles, ont également été confisqués les documents imprimés — magazines, journaux, tracts. La GUVD (Direction centrale des affaires intérieures) de Moscou a indiqué sur son site que, lors de cette perquisition, aurait été confisquée une bouteille de liquide inflammable. Or, cette affirmation est fausse.

La détention de  A. a eu lieu le 28 septembre tard dans la soirée. Un jeune homme rentrait chez lui, quand des personnes en civil, sorties d’une ambulance,  l’ont subitement attaqué. Tout de suite après, A. a été emmené dans les bois. Les agents des forces spéciales masqués l’ont menacé, en mettant un pistolet sur sa tête, l’ont forcé de témoigner contre lui-même. Le protocole de détention n’a été émis que dans la matinée du 29 septembre.

Le 29 septembre à 9h30, à la sortie de chez elle, a été arrêtée B. Trois agents des forces spéciales en civil ont couru derrière elle, et, sans présenter aucun document, l’ont saisie et traînée dans une ambulance. La jeune fille, effrayée, a utilisé contre les agresseurs un couteau, mais personne n’a été blessé sérieusement.

Le  29 septembre, autour de 20 heures, chez lui, a été arrêté V. Les agents du FSB ont fait irruption dans son appartement avec l’aide du policier de quartier. V. a été emmené dans le Département des enquêtes où les agents ont effectué sur lui la pression physique. Les circonstances de l’arrestation d’une quatrième suspecte sont inconnues.

Tous les détenus, après la détention de plus de 48 heures au Département des enquêtes UAO et IVS OVD [Département des Affaires intérieures] « Zyablikovo », ont été arrêtés de nouveau :  après de nombreux interrogatoires sur l’affaire de l’explosion près d’un poste DPS au 22e km de la MKAD et la rédaction des protocoles, les agents des forces spéciales ont de nouveau arrêté les jeunes gens, à la sortie de l’OVD, afin de les interroger dans le cadre d’une autre affaire pénale.

Du coup, les suspects ont passé encore plus de deux jours au Département des enquêtes SZAO et IVS OVD  « Stroguino »  où ils ont été interrogés par rapport  à un incendie criminel d’un tractopelle sur l’autoroute de Volokolamsk.

Selon les lois de la Fédération de Russie, une personne peut être détenue pendant 48 heures, sans mise en accusation. Ensuite, pour poursuivre la détention, une ordonnance du tribunal pour l’arrestation est nécessaire. Cette norme juridique a été contournée  par « les gardiens de la loi et de l’ordre » car ceux-ci ont arrêté les suspects pour la deuxième fois,  dans le cadre d’une autre affaire pénale.

En outre, dans  le protocole de détention, ont été, comme d’habitude, enregistrés des heures de détention plus tardives, qui ne l’étaient en réalité. Ainsi, au lieu de 48 heures proscrites par la loi, l’arrêtée B. a passé en garde à vue environ 103 heures sans ordonnance du tribunal. Dans le même temps, en isolement, les détenus ont été soumis à des pressions psychologiques intenses.

À l’heure actuelle, les jeunes gens sont suspectés dans deux affaires pénales. Des objets saisis chez eux se trouvent chez les enquêteurs. Maintenant presque tous ont des avocats, mais ils ont besoin d’argent pour les payer. L’enquête se poursuit.

Outre les questions sur les affaires d’incendie criminel et d’explosion, les enquêteurs se sont intéressés aux infrastructures des anarchistes, au cercle de communication des arrêtés. Puisque les accusations n’ont été présentées à personne, il peut y avoir de nouvelles détentions, fouilles, pressions sur les suspects.

Vous pouvez aider ces jeunes en organisant  la collecte d’argent dans votre ville et parmi vos amis. On peut leur envoyer de l’argent à ces contacts :

http://wiki.avtonom.org/index.php/%D0%9C%D0%B0%D1%82%D0%B5%D1%80%D0%B8%D

http://wiki.avtonom.org/index.php/%D0%9C%D0%B0%D1%82%D0%B5%D1%80%D0%B8%D0%B0%D0%BB%D1%8C%D0%BD%D0%B0%D1%8F_%D0%BF%D0%BE%D0%BC%D0%BE%D1%89%D1%8C_%D0%90%D0%A7%D0%9A

Étudiez  les brochures sur l’utilisation du matériel informatique et la communication sécurisés, ainsi que  des manuels sur vos droits lors de l’arrestation :

http://wiki.avtonom.org/index.php/%D0%9F%D0%BE%D0%BB%D0%B5%D0%B7%D0%BD%D

http://wiki.avtonom.org/index.php/%D0%9F%D0%BE%D0%BB%D0%B5%D0%B7%D0%BD%D1%8B%D0%B5_%D1%81%D0%BE%D0%B2%D0%B5%D1%82%D1%8B

Traduit de l’anglaisAnarchist Black Cross-Moscou.

Une suite du méga-procès en Autriche

Le méga-procès des activistes en Autriche s’est soldé sur une victoire totale (voir ici). Il a été tenté de prolonger cette victoire en portant plainte contre… la police elle-même, plus exactement contre la police « politique. »

Le but: montrer que le procès a été monté de toutes pièces afin de casser le mouvement. Et les activistes ont été aidé ici par le club parlementaire des Verts (très « alternatifs » en Autriche).

La plainte se fondait sur l’argument suivant: la police avait envoyé une « taupe » dans l’association VGT (nous en avions parlé ici).

Puisque cette personne, qui a participé à de nombreuses activités de l’association et engageant même une relation intime avec un activiste, a été envoyée en « mission », cela aurait dû être mentionné dans l’enquête aboutissant au procès.

Bien entendu cependant, la police a tout simplement « oublié » cette « mission », qui a pourtant duré seize mois! Pendant plus d’une année, la « taupe » en question n’a en effet rien remarqué comme activité « illégale » et cela ne servait en rien à la police, en dédouanant même les activistes…

La police a donc enlevé l’enquête du dossier remis au procureur… Une preuve, pour les activistes, que le dossier était un dossier politique à charge et uniquement à charge.

Plainte a donc été portée, et ce premier août celle-ci n’a pas été acceptée, étant jugée irrecevable.

De manière assez folle, le procureur a expliqué que la cour aurait très bien, si elle l’avait voulu, inviter la « taupe » à la barre.

Ce qui ne tient pas debout, car la cour n’était (officiellement) pas au courant de cette histoire, puisque l’existence de la « taupe » n’était pas mentionnée dans le dossier de la police… Elle a été découverte par un détective privé engagé par la défense.

L’argument pour empêcher la plainte ne tient donc pas du tout.

Le procureur a également considéré que les difficultés qu’a eu la défense pour avoir accès au dossier n’avaient pas été causées par la police, qu’il n’y avait pas de règles établies à ce sujet.

Bref, l’État autrichien a décidé d’écraser cette histoire. Et naturellement, que cette plainte soit déboutée en plein milieu de l’été, début août, vise à étouffer l’affaire.

De leur côté les activistes poussent pour que des chercheurs et des universitaires se saisissent de cette affaire pour l’étudier et en faire un « cas d’école » de la répression.

Lettres depuis la prison de Silvia, Bill, Costa et Marco

Il y a quelques jours nous parlions du procès en Suisse contre des activistes. Une brochure en ligne est disponible, rassemblant des textes de luttes et leur vision du monde (attention la brochure est en version impression, donc les pages ne sont pas dans l’ordre linéaire).

Une vision du monde au croisement de l’anarchisme, du primitivisme, de l’insurrectionnalisme le plus ouvert (jusqu’aux communistes), parfois de la libération animale… Il n’est pas difficile de voir la dimension sentimentale et l’aspect parfois très pessimiste ou négatif.

 

Voici le texte de présentation de la brochure:

Nous avons ressenti la nécessité de nous lancer dans ce travail de traduction car dans la réalité suisse au delà des murs des prisons, de la censure de l’appareil répressif, nous sommes confronté-e-s à des fortes barrières linguistiques.

Le système carcéral et le monde qui en a besoin veut faire taire les contestataires, nous voulions faire circuler ces lettres pour que Silvia, Billy, Costa et Marco ne soient pas réduit-e-s au silence, que nous partagions qu’une partie ou l’ensemble de leurs idées. Plus que leurs actes, ce sont leurs idées qui font peur à l’État, leur/notre seule présence est considérée comme criminelle ou dangereuse et nous ne voulons pas entrer dans le jeu de la répression.

Face à l’ enfermement, la correspondance est un des moyens les plus importants pour rester actifve-s, pour continuer à participer aux luttes en développant un lien entre dedans et dehors. La solidarité est notre arme !

Février-mars 2011.

 

Verdict du procès en Suisse de Billy, Costa et Silvia

Le procès en Suisse de Costantino Ragusa, Silvia Guerini, Luca « Billy » Bernasconi a donc eu lieu un après leur tentative d’attentat contre le centre de recherches sur les nanotechnologies d’IBM de Rüschliko, près de Zurich (alors en construction).

Immédiatement, les avocats ont protesté contre la mise en isolement depuis plus d’une année. Un avocat a même fait cette précision affreuse :

« Ils ne disposent d’aucun contact avec l’extérieur et n’ont même plus la notion du temps puisque leurs montres leur ont été enlevées. »

C’est dans cette atmosphère que le procès a eu lieu, alors qu’à l’extérieur étaient rassemblées des personnes sympathisantes.

Le procureur fédéral a requis mercredi des peines fermes de 3 ans (pour Silvia), 3 ans et trois mois (pour Billy) et 3 ans et demi (pour Costa). Il a rappelé que les deux hommes sont des récidivistes et a expliqué au sujet des personnes accusées que :

« À proximité de leur but, ils ont été stoppés par la police routière zurichoise qui a découvert leur chargement et les a arrêtés. Il s’agit donc d’un attentat déjoué de justesse mais qui aurait pu avoir de graves conséquences. »

Il expliqué que l’action devait être revendiqué par « Earth Liberation Front (ELF) Switzerland », puisqu’on a retrouvé dans la voiture 31 lettres de revendication siglées ainsi et revendiquant justement l’action.

Les avocats (Marcel Bosonnet, Claude Hentz et Christian Meier de Zurich) ont rejeté cette interprétation et souligné que l’organisation a été organisé par l’Etat italien, la police zurichoise faisant sembler d’exercer un contrôle de routine.

Ils ont demandé l’acquittement, également en raison du fait que l’expert en explosif n’a pas pu formellement prouver que le matériel saisi pouvait réellement causer d’importants dégâts (il s’agissait de 476 grammes d’explosif, du matériel d’allumage, du gaz propane et de l’essence).

Finalement, les trois personnes accusées ont été reconnuEs coupables d’actes préparatoires dans l’exécution d’un incendie intentionnel ainsi que de transport et dissimulation d’explosifs.

Les peines vont de trois ans et quatre mois à trois ans et huit mois.

Jonathan Paul a été libéré

Jonathan Paul a été libéré en ce début juillet. Cet américain, vegan depuis 25 ans, a passé un peu plus de 3 ans en prison et six mois dans une « institution » semi-carcérale en raison de l’incendie d’un abattoir (500 chevaux y étaient assassinés chaque semaine).

L’incendie succédait à une grande campagne des activistes et de la population locale pour le fermer.

A ce titre, sa sentence a été la plus lourde possible car il a refusé de négocier une remise en peine en échange d’informations à la police.

Jonathan Paul a également été accusé d’avoir participé à d’autres actions de l’ALF, notamment des raids de libération dans des laboratoires d’universités à la fin des années 1980. Il est en effet actif depuis lontemps.

Il a ainsi participé à la fondation de Hunt Saboteurs US, organisation dans laquelle il a été actif pendant cinq ans. En 1990, il a enquêté pendant une année sur les fermes produisant de la fourrure.

Il a également racheté une ferme dans le Montana, en se faisant passer pour un éleveur, sauvant 65 visons, 2 lynx du Canada et 2 lynx roux.

En 1995, il a participé à la fondation de l’association « Sea Defense Alliance » afin de stopper la chasse aux requins qui a lieu chaque année au large de Santa Cruz en Californie, ainsi que contre les sonars basse fréquence utilisés pour chercher du pétrole au large (et causant du tort aux animaux).

A partir de 1999 et pendant quatre années, il est actif dans « Ocean Defense International » qui protégeait les baleines sur la côte de Washington, en s’interposant entre celles-ci et les chasseurs (qui étaient de la tribu amérindienne Makah – rappelons ici que nous sommes universalistes et ne considérons pas que la libération animale soit « négociable »).

En 2005, Jonathan Paul conduisait un bus éducatif sur la côte ouest, destiné aux enfants à l’école afin de raconter la situation des baleines et des autres animaux marins menacés.

On notera qu’il a toujours reçu le soutien ouvert (également pour ses actions) de sa sœur, l’actrice Alexandra Paul (qui a joué dans la série « Alerte à Malibu »), qui est elle également très engagée.

Elle a participé à de nombreux sit-ins contre le nucléaire, participé à des manifestations (elle a même passé cinq jours en prison suite à une manifestation contre la guerre en Irak), soutient le démocrate vegan et très engagé Dennis Kucinich (elle-même n’est pas vegan au sens strict, puisqu’elle mange des œufs, seul travers au véganisme de sa part), etc.

Procès en Suisse de Costantino Ragusa, Silvia Guerini, Luca Bernasconi

Demain commence un procès express en Suisse, qui ne durera qu’un jour même peut-être, celui de personnes arrêtées il y a un peu plus d’un an, pour une tentative d’action illégale contre IBM.

Voici l’information que nous avions alors publié (en mai 2010) :

En Suisse, trois personnes ont été arrêté en possession d’une importante quantité d’explosifs et sont accusées d’avoir eu comme objectif un site de nanotechnologies d’IBM en construction à quelques kilomètres de là.

Ce site en construction, d’une valeur de 63 millions d’euros, est situé à Rueschlikon et ouvrira normalement l’année prochaine, il sera alors le plus important centre européen de nanotechnologies et de recherche biologique.

Les personnes arrêtées sont Costantino Ragusa et Silvia Guerini, d’origine italienne, et le suisse Luca Bernasconi. Elles sont véganes et connues pour leur éco-activisme; les médias les présentent comme faisant partie d’une organisation nommée « Il Silvestre. »

Leurs conditions d’emprisonnement ont immédiatement été très dures : isolement carcéral dans différentes prisons, et limitations du courrier à l’envoi et à la réception de trois lettres seulement parr semaine (par la suite cela est passé à deux lettres, de deux pages maximum).

Il y a également eu un moment une grève de la faim des personnes emprisonnées.

Les contacts directs avec les avocats ont également été rendus extrêmement difficiles, officiellement « pour des raisons d’organisations. » Les personnes accusées ne rencontreront leur avocat qu’aujourd’hui, à partir de 14 heures, alors que le procès commence demain matin…

Le procès aura lieu dans une petite salle et la défense n’a pas le droit d’être accompagnée, on l’a compris évidemment afin de passer sous silence ce qui se passe.

Il y a ainsi une large mobilisation en Suisse afin de les soutenir lors de leur jour de procès (le 20 juillet étant férié pour le tribunal), qui se tiendra dans la petite ville de Bellinzone.

Un site de solidarité existe (en italien, il s’agit de la Suisse italophone) :  http://silviabillycostaliberi.tk, des réunions d’informations sont prévues (au sujet de la lutte anti-nucléaire, des nano-technologies ainsi que la solidarité révolutionnaire), ainsi que des tentatives d’être présents au procès.

Il est bien entendu parlé en Suisse d’éco-terrorisme en raison de cette affaire, car la mobilisation en faveur de ces personnes emprisonnées est générale dans ce qu’on peut appeler les mouvances « primitiviste » et « anarcho-insurrectionnaliste. »

Ainsi, les prisonniers en Grèce de la Conspiration des Cellules de Feu ont émis un message de solidarité, alors que différents communiqués d’actions illégales dans le monde font de même (Londres, Madridcomme par exemple l’action de l’ARM en France qui saluait précisément ces personnes).

Voici justement un document d’une des personnes concernées, Siliva Guerini, qui exprime son point de vue, qui combine libération animale, libération de la Terre et primitivisme.

 

Message pour la rencontre de libération animale et de la terre de septembre 2010

Malheureusement je ne peux pas être présente à ces trois journées très importantes de la première rencontre de libération animale et de la Terre, mais avec ma pensée et mon cœur je suis là avec vous.
Je vous envoie ce message et je vous pense avec amour.

Nous sommes continuellement bombardéEs par une multitude de substances toxiques rejetées dans l’air, dans le terrain, dans les fleuves, dans les mers; submergéEs par des nocivités industrielles et technologiques. Biotechnologies et nanotechnologie sont en train de pénétrer dans l’entier tissu de cette société.

IntoxiquéEs, considéréEs des cobayes et des pièces de rechange, violéEs dans la profondeur des nos corps… entre l’aliénation d’un monde de circuits électroniques…

Tous les jours, dans tous les moments, une partie de la forêt amazonienne est détruite définitivement.

Espèces animales et végétales dont on ne connaît pas l’existence sont en train de s’éteindre, pour les fragiles et complexes liens et équilibres du monde naturel ensemble à ces-ci aussi des autres espèces sont destinées à s’éteindre.

Le poids de la destruction d’écosystèmes et de leur biodiversité, de la continuelle déprédation de leurs « ressources » pour le besoin énergétique du système industriel et des bouleversements climatiques est un poids ayant des conséquences si terribles et irréversibles pour la planète toute entière et pour tous les êtres vivants qu’il ne peut plus être considéré une question secondaire.

Ainsi que l’importance des luttes écologistes radicales pour contraster ce système qui se base sur l’avancée du progrès scientifique et technologique.

Les mêmes multinationales qui ont chez nous leurs sièges et centres de recherche et étendent leur pouvoir et leurs projets dans la manière la plus sournoise, dans le sud du monde elles manifestent leur visage de mort.

Pour les agriculteurs dépravés de leurs savoirs et obligés par les multinationales biotech comme Monsanto à planter des semences OGM stériles, pour les dernières tribu restées dans les forêts qui sont en train de disparaître pour laisser espace à des monocultures de soja et pour extraire biocarburants, pour eux il s’agit d’une question du survivance.

Ne pas réagir signifie mourir. Prêts aux armes ils résistent à l’avancée des multinationales et de la civilisation.

Leur résistance est aussi la notre, partie de la même lutte. Les luttes de libération animale et de la Terre font partie du même parcours, elles ne peuvent pas être scindées et considérées séparément.

Tous les êtres vivants sont liés au même fil d’exploitation. C’est le même système, le même paradigme anthropocentrique qui réifie tout être vivant en le réduisant à un pure numéro, à marchandise, à viande de boucherie, à ressource à utiliser, à agrégation d’organes à sectionner, à ensemble de cellules, de gènes et d’atomes à modeler et modifier…

Les nombreux plans d’exploitation et oppression du système sont comme plusieurs dimensions qui se pénètrent et se fusionnent l’une dans l’autre, en formant un filet à mailles serrées de liens et de relations. Éloigner une question spécifique de ce filet signifie perdre le contacte avec la réalité qui nous entoure et ne plus savoir comprendre les évolutions de la domination.

Il faut se demander à quoi on s’oppose, si à la domination dans toutes ses manifestations, quand on conduit des projets spécifiques il faut reconnaître la nécessité de l’union des luttes de libération.

Sans jamais perdre cette tension qui nous amène à être en conflit avec la société toute entière, qui nous empêche de nous contenter, qui nous empêche de nous cacher derrière des mots mais qui les fait devenir pratiques.

« Protester est dire que quelque chose ne nous plaît pas, s’opposer est faire ainsi que ce qui ne nous plaît pas ne va jamais plus arriver. » (Ulrike Meinhof, militant de la RAF).

Nous opposer c’est concrétiser l’ennemi en le rendant bien claire et visible devant nous, c’est concrétiser notre entendre et notre pensée.

Seulement en liant dans un seul front les luttes de libération animale et écologistes radicales nous sauront faire face à la complexité et à la profondeur de la domination, avec une lutte qui va au-delà de la surface pour dégonder à l’origine et dans la totalité toute forme d’exploitation.

Nous pourrons dire que la rue que nous avons entrepris est facile, que nous ne tromperons jamais et que nous réussirons à obtenir beaucoup de victoires.

Nous approcherions plusieurs militants, mais ainsi, sans être prêt-e-s à affronter les premières difficultés, quand elles se présenteront l’entier mouvement pourra couler. Pour l’éviter nous devons être conscients qu’en réalité la rue est longue et tortueuse, pleine d’entraves qui parfois nous semblent insurmontables.

Nous allons faire des fautes, nous allons subir des défaites, certain-e-s vont quitter la lutte et nous devrons s’affronter avec la répression… mais malgré tout cela, malgré le contexte autour de nous nous semble toujours plus désolant et qu’il soit toujours plus difficile de transmettre nos messages dans leur complexité et radicalité, si nous ne sommes pas nous, si ce n’est pas toi à décider de combattre, qui le fera? Si nous ne commençons pas maintenant à lutter, quand? Si nous attendrons, si tu attendras, il sera trop tard…

Face à ce scénario qui nous entoure si nous sommes assailli-e-s par l’impuissance et par le désespoir, nous ne devons par céder à ces sensations, mais les renverser dans la conscience et dans la force. Cette question tourne en tourbillonnant dans la tête: « Qu’est-ce qu’on peut faire? Qu’est-ce que on pourrait jamais réaliser contre tout cela? »

Pour répondre ça suffit simplement de commencer à renverser la route tracée par le système, en arrêtant le cours des événements que les puissants nous veulent faire croire comme inéluctable.

Tou-te-s sont indispensables, aussi seulement un individu peut faire la différence, il peut ouvrir une cage, et un prix trop élevé à payer n’existera jamais pour avoir sauver une vie… Plusieurs individus peuvent devenir un bâton entre les rouages de ce système et ils peuvent l’attaquer dans ses centres vitales.

Si toutes les personnes qui pour la première fois sont à cette rencontre, quand elle sera terminé, s’engageront concrètement et avec continuité, des nouvelles campagnes de lutte pourront naître et des projets déjà existants se renforceront et accroitront.

Ensemble nous pourront développer un mouvement de libération animale et de la Terre fort dans sa radicalité, composé par plusieurs âmes et plusieurs projets spécifiques, mais les tous unis par le même amour, par la même haine, par la même rage, par la même passion et par la même ardente nécessité dans le cœur de combattre contre qui exploite et tue tous les êtres vivants et la Terre, en conflit avec l’entier existant.

Sans peur de se tromper car par les fautes nous apprendrons et nous nous enlèverons plus conscients et forts. Sans peur de la répression car il n’y a pas des cages plus terribles de celles qui enferment million d’animaux.

Car face à une planète mourante il faut apprendre le courage de risquer notre liberté, car les cages les plus grandes ce sont celles que nous nous construisons autour de notre cœur et de notre esprit, faites d’indifférence et de justification pour ne pas agir…

Sous la peau, ce frisson qui nous fait vivre notre vie jusqu’au dernier soupir, qui nous coupe le souffle, avec le cœur battant et les poings toujours fermés. Avec la certitude de combattre avec tous nos efforts jusqu’au fond… Nous élevons les yeux dans la lumière des étoiles et nous conquérons le ciel…

A tous les esprits libres et sauvages qui le restent même si enfermés derrières les barreaux d’une prison ou d’une cage.

Liberté pour Costantino Ragusa, Luca Bernasconi, Marco Camenisch et toutes les prisonnières et tous les prisonniers révolutionnaires.

Silvia Guerini, prison de Bienne-Suisse, juillet 2010.

24 juin 2011, réveil sous escorte policière dans la zone concernée par l’aéroport de Notre-Dame

La répression s’abat sur la résistance à l’aéroport…

24 juin 2011, réveil sous escorte policière dans la zone concernée par l’aéroport de Notre-Dame.

Trois convois de 5-6 voitures de flics accompagnent huissiers et serruriers et sillonnent la ZAD, ordonnance sur requête du tribunal d’instance sous le bras. Le dispositif est complété par 6 camions de gendarmes mobiles stationnés dans le bourg de Notre-Dame, au cas où…

Dès 8 heures du matin et jusqu’en milieu de journée, les huissiers pénètrent dans les lieux « aux fins d’interpeller les occupant-e-s sur leur identité » et/ou constater des occupations. Tout cela bien sur, pour engager les procédures juridiques en vue des expulsions.

Bien renseignés sur la géographie des lieux occupés, certaines maisons d’habitant-e-s locataires ont également été visité ! Au total, ce sont environs 13 lieux occupés qui ont recu la visite matinale d’un huissier.

Cette petite visite était orchestrée par la société Aéroport du Grand Ouest (AGO-Vinci) – une tentacule du groupe Vinci – qui vient tout juste d’être mandatée par le Conseil Général de Loire-Atlantique pour la gestion et l’administration des biens immobiliers et fonciers sur la ZAD.

Comme la dite convention n’indique pas que les biens concédés le soit « libre d’occupants », c’est donc AGO-Vinci qui aura la joie de faire le ménage. Sans pour autant spéculer sur les délais de potentielles expulsions, il semble logique que AGO-Vinci enclenche les processus administratifs pour se doter des moyens légaux et se donner la possibilité d’expulser la ZAD quand bon lui semblera. Plus facile à dire qu’à faire…

Des occupant-e-s de la ZAD

Répression en Espagne

Le 22 juin a eu lieu une série de perquisitions et d’arrestations en Espagne (Madrid, Asturias, Vizcaya, Galicia), contre des activistes d’Igualdad Animal (Egalité animale) et Equanimal. 12 personnes ont été arrêtées.

Le motif est une libération de 20 000 visons ayant eu lieu il y a quatre ans, en novembre 2007 à Santiago de Compostela.

Les deux associations sont non-violentes mais ne condamnent pas les actions de libération. On l’a compris : l’Etat espagnol veut évidemment faire la même chose avec Egalité animale que l’Etat autrichien avec l’association VGT.

Paralyser les activités, torpiller financièrement, criminaliser dans l’opinion publique…

De très nombreuses actions de soutien ont eu lieu dans différents pays (pas en France bien entendu, culture « Brigitte Bardot » oblige).

Pour les personnes nous lisant en Belgique, un rassemblement a lieu à Bruxelles le 29 juin à 14 heures devant l’ambassade espagnole (etenschapsstraat 19 / 19, rue de la Science, 1040).

Parmi les pays où ont eu lieu des rassemblements (dont voici quelques photos), on a l’Allemagne, l’Autriche, l’Argentine, le Canada, les îles Canaries, le Chili, la Croatie, la Colombie, la Grèce, la Hollande, Israël, l’Italie, le Mexique, la Nouvelle Zélande, le Pérou, la Pologne, la Grande-Bretagne, les USA, le Vénézuela…

Triste constat : en même pas 48 heures il y a des initiatives dans de nombreux pays (ce qui est bien), mais pas en France alors que l’Espagne est un pays voisin !

La fin du procès des activistes en Autriche

Le procès des activistes en Autriche a pris fin hier et le résultat est l’annulation des accusations. C’était le 95ème jour de procès, 14 mois après son début, et aucune accusation n’a tenu, malgré les constructions abracadabrantes de l’État autrichien qui voulait « prouver » l’existence d’une « organisation mafieuse. »

L’annulation des accusations n’est pas encore officielle : le procureur a encore trois jours pour décider s’il veut continuer le procès et le ministère de l’intérieur peut relancer la machine. Mais il n’y a aucun commentaire officiel, sur ce qui se conclut sur un fiasco pour la répression.

Et même la juge, d’une agressivité sans pareil lors du procès, a expliqué que le procès avait été le plus grand défi de sa vie et qu’elle espérait que l’annulation serait acceptée par l’État. Il faut dire que dans un État policé et conservateur, la résistance déterminée d’activistes bouleverse les règles traditionnelles…

De plus, à son arrivée hier à neuf heures du matin, elle s’est faite accueillir par 150 personnes, dont un groupe de samba et d’autres jetant des confettis, notamment sur elle, pour célébrer la victoire à venir. « C’est désagréable » a-t-elle dit. A quoi il lui a été répondu que 105 jours de garde à vue sont plus désagréables encore…

Lorsqu’elle a annoncé l’annulation du procès, le porte-parole de l’association VGT, la principale association concernée par le procès des 13 activistes, a expliqué que ces trois années et demi d’enquête n’avaient abouti à rien d’autre qu’une perte de temps. La juge, qui a clairement craqué, a expliqué qu’il « était facile de chier l’intelligence une fois que tout est fini » (en gros, de faire le malin, mais dans un langage bien plus vulgaire).

Elle a été donc pressée de conclure le procès en disant : « Il n’y a rien et il n’y avait rien » ! C’est ce qu’ont put voir les nombreuses personnes présentes et les médias, notamment conviés dans une seconde salle avec un grand écran pour suivre l’événement…

Le boulet est passé en tout cas non loin des 13 activistes. Se tirer d’un procès dont le dossier fait 40 000 pages n’est pas une mince affaire. Surtout quand il y a un article de loi comme celui sur les « organisations mafieuses » (article 278a), dont la définition est très large. En Allemagne existe une loi similaire (l’article 129) et en France également (« association de malfaiteurs », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste »). Ces lois permettent d’arrêter des gens sans qu’il n’y ait forcément de preuves au sens strict, il suffit juste pour l’État de faire un montage intellectuel.

C’est à cela qu’ont échappé les activistes en Autriche, par une lutte acharnée et un mouvement de solidarité ininterrompu. En affrontant la pression : une manifestation de solidarité hier soir à Vienne de la part de 250 personnes a vu 50 personnes encerclées par la police et contrôlée de manière « musclée »…

Reste donc à savoir quel est l’avenir. Les Verts, très alternatifs en Autriche, exigent une réparation matérielle pour les activistes et leurs activités et la quasi totalité des partis veut ou prétend vouloir modifier la loi sur les « organisations mafieuses. » Et la prochaine étape, c’est déjà la « veganmania » annuelle, une fête de rue organisée cette fois dans une douzaine de villes. A Vienne est notamment prévu un… gâteau au chocolat de 200 kilos et 35 mètres de long !

 

« Stopper l’instruction judiciaire – abroger le paragraphe 278 »

278a: le paragraphe sur les « organisations mafieuses »

« L’État est l’organisation criminelle »

« Vous pouvez avoir notre haine, mais jamais vous n’aurez notre confiance! »

« Still not loving police »

Rappel d’articles à ce sujet, sur LTD:

Le procès en Autriche contre les activistes a commencé…

La situation du procès en Autriche (deuxième compte-rendu)

La situation du procès en Autriche (troisième compte-rendu)

La situation du procès en Autriche (quatrième compte-rendu)

Autriche : la répression continue

L’ALF s’invite au procès en Autriche

Un après le début du procès en Autriche, la fin est programmée pour avril

Rappelons également qu’en Autriche l’utilisation du nucléaire pour l’obtention d’énergie ou pour les armes est interdit par la constitution:Potentiel hydroélectrique français et Autriche dénucléarisée

Vers une criminalisation massive de la libération animale en France

Nous l’évoquons de plus en plus souvent, la répression contre les activistes et militants pour l’écologie ou les animaux se fait de plus en plus forte. Comme en témoigne l’année de prison pour l’homme qui a détruit un cabanon de chasse.

Cela va évidemment en s’intensifiant, avec la chasse qui est en passe d’être modernisée, avec également un appel à la criminalisation massive de la libération animale.

Quand nous disons « criminalisation » ce n’est pas une figure de style : les auteurs d’actes illégaux au nom de la libération animale sont censés être considérés non pas comme ayant commis des « délits », mais des « crimes » (l’auteur d’un crime est jugé en cour d’assises et est au moins condamné à dix ans de prison).

Voici ainsi ici une proposition de loi de modernisation du droit de chasse, daté du 15 mars 2011, afin que les chasseurs puissent tranquillement mettre en oeuvre leur « mission d’intérêt général » !

Cette proposition de loi a été faite par un sénateur, Pierre Martin qui est sénateur UMP de la Somme et président du « groupe chasse et pêche » au Sénat. On reconnaît ici la dimension faussement populaire de la culture du « terroir », très forte dans la Somme justement.

Et dans cette logique, les assassins deviennent des « éducateurs au développement durable »!

La proposition de modernisation commence ainsi par un :

Mesdames, Messieurs,

Cette proposition de loi de modernisation du droit de la chasse a pour fil conducteur une gestion plus efficace de la biodiversité.

Là est le coup de propagande : présenter le développement des droits des chasseurs comme de l’écologie ! Mais avant de présenter cette « modernisation » de la chasse, parlons tout de suite d’un article qui n’a rien à voir en fait avec la chasse ni avec la proposition de loi, mais constitue un appel à la criminalisation de la libération animale.

Il s’agit en effet d’un appel à ce que les structures anti-déliquance à étudier au plus près les actions illégales et à les réprimer de la manière la plus ferme qui soit.

Voici l’article en question.

Article 8 – Observatoire national de la délinquance et défense de la « cause animale »

Depuis quelques années, on constate un accroissement du nombre d’exactions commises par des ultras de la « cause animale ». Ces exactions sont fort diverses (dégradation de magasins de fourrure, de cirque, « libération » de visons d’élevage, vandalisme contre des boucheries hippophagiques ou des élevages…).

Une des actions les plus fréquentes dans ce registre consiste à perturber le déroulement des chasses à courre : entre janvier 2007 et mars 2009, 18 opérations de sabotage ont été recensées.

Une solution a été trouvée pour qualifier juridiquement cette forme d’obstruction.

Celle du décret visant à sanctionner « les actes délibérés et concertés d’obstruction à une activité en relation avec la chasse ». Un projet de décret a donc été soumis par le Gouvernement au Conseil d’État qui lui a réservé un avis favorable en juillet 2009.

Depuis cette date et malgré des engagements répétés du Gouvernement depuis le vote de la loi du 31 décembre 2008, le texte tarde à être publié. Selon le sénateur Ladislas PONIATOWSKI, dans une question écrite posée à M. le Premier ministre (J.O. Sénat, 10 décembre 2009, Question écrite n° 11255) : « Ce projet de décret a été soumis au Conseil d’État et il n’y manque plus que la signature du ministre compétent sans cesse reportée. Ce retard est inexplicable et constitue un sujet d’inquiétude non seulement pour le monde de la chasse tout entier, au-delà de la vénerie, mais également pour toutes les autres activités victimes des exactions des extrémistes de la cause animale. Certains estiment que ce retard revient, pour partie, à cautionner cette violence, ce qui ne serait guère admissible dans un État de droit. Il lui demande donc de faire respecter la parole du Gouvernement en publiant le décret créant une contravention pour obstruction à un acte de chasse. »

La question des exactions commises par les activistes de la cause animale est devenue d’une importance justifiant que l’Observatoire national de la délinquance (O.N.D.) s’y intéresse et les repère statistiquement.

Cet observatoire, qui constitue un service de l’I.N.H.E.S. (Institut national des hautes études de sécurité), est un remarquable outil de mesure et d’analyse de toutes les formes de délinquance en France.

Dans son dernier rapport, il a notamment publié une première étude sur les « éléments de connaissance des infractions au droit de l’environnement » qui apporte des informations particulièrement pertinentes en matière de chasse.

L’I.N.H.E.S. étant un établissement public, il ne peut recevoir d’injonction du Parlement par voie législative. L’objet de cet article est donc de demander au Gouvernement de faire rapport au Parlement sur la possibilité pour l’O.N.D. de suivre spécifiquement les crimes et délits commis par les activistes de la cause animale et revendiqués comme tels, en collationnant de manière régulière les statistiques et les études sur ce phénomène inquiétant.

Nous avons souligné en gras les passages importants, qui signifient en fait que si légalement le gouvernement ne peut pas intervenir dans la justice (tout au moins officiellement et en raison de la séparation des trois pouvoirs)… Il faut mettre la pression au maximum afin que les actes illégaux menés au nom de la libération animale soient criminalisés le plus possible, c’est-à-dire que les activistes soient considérés non pas comme ayant commis des « délits », mais bien des « crimes. »

C’est ici une évolution véritablement impressionnante, et bien la preuve de la terreur que suscitent chez tous ces gens la libération animale et la libération de la Terre.

Car en pratique, cet appel à la criminalisation se trouve dans une proposition de « modernisation » de la chasse, qui est censée être désormais considérée comme… écologiste.

Le sénateur rappelle justement que :

La loi confère aux fédérations départementales de chasseurs (F.D.C.) des missions étendues mais précises. Elles « participent à la mise en valeur du patrimoine cynégétique départemental, à la protection et à la gestion de la faune sauvage ainsi que de ses habitat. »

Les chasseurs seraient donc les « sauveurs » de la nature sauvage, qui sans eux seraient détruite. On nage en plein délire, en pleine construction idéologique.

Cette construction idéologique a un fondement simple : aux yeux des chasseurs, Gaïa n’existe pas. Ici finalement, les chasseurs sont en accord même avec des personnes favorables aux animaux mais rejetant l’existence de Gaïa.

Dans la vision anthropocentriste en effet, la planète est déréglée, et nécessite l’intervention humaine. Sans l’être humain, les animaux pulluleraient, tout se déréglerait, etc. etc. C’est bien entendu totalement faux. Par définition, Gaïa est un véritable système maintenant de nombreux équilibres, afin de favoriser la vie.

Les chasseurs devant se rendre « indispensables », ils nient cela. Voici ce que dit le projet de loi :

Article 3 – Reconnaissance du rôle de la chasse comme instrument efficace de gestion de la biodiversité

Le code de l’environnement dispose que : « Par leurs actions de gestion et de régulation des espèces dont la chasse est autorisée ainsi que par leurs réalisations en faveur des biotopes, les chasseurs contribuent à la gestion équilibrée des écosystèmes ».

Cette rédaction est datée et incomplète ; plutôt que de gestion équilibrée des écosystèmes », il convient aujourd’hui d’écrire dans la loi que la chasse est un instrument efficace de gestion de la biodiversité, pour les espèces chassables comme pour les autres.

Qu’il s’agisse de platières pour les bécassines, de mares de huttes pour l’avifaune, des jachères faunistiques pour la petite faune sauvage ou encore de la plantation de haies, les chasseurs apportent une contribution éminente à la préservation de la biodiversité en France. En cette année 2010, « année de la biodiversité », il convient de le reconnaître dans la loi. Ce sera une incitation pour tous les chasseurs à faire plus et mieux encore.

Déjà, selon une étude du CSA commanditée par la F.N.C. (Fédération nationale des chasseurs), un chasseur sur deux en France participe à des actions bénévoles sur le terrain pour aménager, restaurer et préserver les habitats, à raison de 4 jours par chasseur et par an. Au total, cela représente 2,3 millions de jours de travail en faveur des habitats, l’équivalent de 11 000 emplois.

Ici donc, les chasseurs sont de gentils hommes, utiles et serviables.

Par conséquent, il faudrait les « chouchouter. » Le coût du permis de chasse est censé être réduit fin d’inciter les jeunes chasseurs à aller tuer plus vite car « On constate en effet une certaine « évaporation » de personnes qui réussissent l’examen et ne valident pas leur permis »…

Et bien évidemment, seraient à saluer les interventions dans les écoles afin d’éduquer les jeunes hommes « dans le bon sens » :

Près des deux tiers des fédérations [fédérations départementales de chasseurs] interviennent également auprès d’établissements scolaires à la demande des chefs d’établissement ou en application d’une convention avec l’inspecteur d’académie départementale pour présenter les caractéristiques de la faune sauvage et de ses habitats.

Cette intervention en matière d’éducation au développement durable concerne près d’un tiers des salariés des fédérations et mobilise de nombreux bénévoles.

Près des deux tiers des fédérations interviennent également auprès d’établissements scolaires à la demande des chefs d’établissement ou en application d’une convention avec l’inspecteur d’académie départementale pour présenter les caractéristiques de la faune sauvage et de ses habitats.

Cette intervention en matière d’éducation au développement durable concerne près d’un tiers des salariés des fédérations et mobilise de nombreux bénévoles.

C’est donc une entreprise très subtile qu’on a ici, et qui montre qu’écologie radicale et libération animale vont bien ensemble… et que les exploiteurs des animaux et les assassins de la planète le savent très bien !

1 an ferme pour un « Robin des bois de la protection animale »

Nous parlions récemment de comment la répression anti-végane se développe, de manière insidieuse, comme par exemple avec le procès du « couple végétalien », ou le végétarien envoyé en hôpital psychiatrique pour avoir saboté un abattoir.

Voici un nouvel exemple, assez édifiant, tiré du Figaro, mais l’information circule également sur de très nombreux médias, et jusqu’aux forums de chasse, bien entendu.

Un anti-chasseurs prend 1 an ferme

Le gérant d’un débit de boissons d’Uzès (Gard) a été condamné jeudi à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Draguignan, pour avoir en 2006 dynamité un cabanon de chasse dans le Var parce qu’il ne supportait pas les méthodes des chasseurs.

Le procureur Philippe Guémas avait requis la même peine, s’indignant « de cet attentat à l’explosif » et doutant de la sincérité du prévenu. « Il se présente comme un sentimental au coeur tendre qui ne supporte pas les chasseurs qui tuent les petits oiseaux, mais ce Robin des bois de la protection animale a cinq condamnations à son casier dont une aux assises pour vol avec arme », a déclaré le représentant du ministère public.

A la barre, Bertrand Lavaud, 42 ans, a expliqué qu’il « voulait juste faire peur » et qu’il n’aimait pas les méthodes des chasseurs « qui attiraient les sangliers avec de l’eau et de la nourriture » pour les tuer ensuite.

L’affaire avait été mise au jour en 2009, après une explosion à la mairie de Mazaugues (Var) où les gendarmes avaient retrouvé des traces de poudre noire d’explosifs agricoles, similaires à celles trouvées en 2006 après le dynamitage d’un cabanon de chasse.

L’enquête avait permis de remonter jusqu’à Bertrand Lavaud, alors gérant du « Bar du midi » au village où se réunissaient les chasseurs. Au cours de sa garde à vue, il avait finalement avoué être l’auteur du dynamitage du cabanon de chasse.

Un an ferme pour un cabanon, c’est une mesure absolument extrême. Évidemment, tant l’article que le juge se défaussent derrière le « passé » de la personne accusée, qui a déjà un casier judiciaire.

Il n’empêche. Un tel acte, ce n’est rien, concrètement, à part la destruction de planches de bois. C’est une journée de travail pour quelques personnes une fois qu’on a des planches.

Ce qui n’est par contre pas anodin, c’est lorsque le représentant du ministère public utilise l’expression de « Robin des bois de la protection animale. »

Car là on sait à quoi s’en tenir. L’expression n’est pas neutre.

L’utilisation de cette expression montre très clairement le parti pris complet d’une personne censée représentée la « justice » – une justice penchant très clairement en faveur de certaines valeurs, bien entendu.

La condamnation à un an ferme, très brutale, montre comment la France profonde des terroirs ne tolère strictement rien qui sort du cadre. Et qu’elle peut s’avérer aussi brutale, en son genre, qu’aux Etats-Unis où un activiste avait été condamné à la prison à vie pour avoir incendié quelques 4×4 !

Cela montre bien l’importance de la question culturelle. En France, on célèbre le terroir, le bifteck et le pinard. Quelle place peut avoir le véganisme ? Aucune, à moins de se confronter à la vie quotidienne traditionnelle. Et cela ne se fera pas dans les beaux quartiers, à la sauce bobo ou universitaire, en appelant des entreprises à soutenir un mode vie urbain et branché, etc

Le véganisme ne pourra se développer en France que chez les gens réellement épris d’une vie en paix avec Gaïa, ceux et celles qui trouvent insuffisante la vie ennuyeuse et destructrice, la vie proposée par la France profonde. C’est là qu’est l’avenir de la libération animale et de la libération de la Terre !