Les fumeurs, trompés par les industriels

Si le Figaro est un journal conservateur partisan de la libre-entreprise, il n’en est pas moins obligé de suivre l’évolution du monde. Et ainsi c’est une journaliste de ce quotidien qui appelle à… interdire le tabac, dans un ouvrage venant d’être publié («Inderdire le tabac. L’urgence! Le plus grand scandale de santé publique», par Martine Perez, Editions Odile Jacob) et donc voici un extrait.

Pourquoi une personne libérale appelle à l’interdiction? Tout simplement, parce que les manipulations de l’industrie du tabac sont aujourd’hui évidentes, bien connues, et posent un problème de santé incontournable. La même journaliste, par contre, n’osera par définition jamais attaquer l’exploitation animale…

Mais c’est une question d’époque, et demain, l’exploitation animale sera tout autant rejetée par la société. A l’avenir, il n’y aura plus ni tabac, ni « viande »!

D’accord, le tabac provoque des maladies mortelles, plus que tout autre produit licite, mais est-ce une raison suffisante pour l’interdire?

Et si l’usage du tabac ne relevait après tout que de la responsabilité et de la liberté de chacun? Et si les fumeurs avaient fait un choix libre et consenti de «tirer» sur les cigarettes?

Et s’ils étaient maîtres de commencer et d’arrêter comme bon leur chante?

Mais les fumeurs sont-ils vraiment libres? Disons-le tout net: non! Le pouvoir hypnotique et chimique du tabac transforme une soi-disant liberté en dépendance.

La liberté d’une consommation, quelle qu’elle soit, c’est de pouvoir l’interrompre quand on l’a décidé.

Les fumeurs ne le peuvent plus.

Ils sont manipulés, trompés par les industriels, et leur liberté n’est en ce domaine qu’un leurre, une illusion. On sait tout ou presque aujourd’hui du complot organisé pendant des décennies par les cigarettiers pour fabriquer de toutes pièces une épidémie de tabagisme, afin de faire fumer la plus grande partie de la population mondiale (…)

Dès la fin des années 1960, en fait, les professionnels du tabac ont organisé de manière délibérée des campagnes de désinformation tous azimuts en réaction aux premières initiatives visant à alerter les pouvoirs publics et les fumeurs des dangers qu’ils encourent.

Ces campagnes ont dès l’origine été conduites au niveau mondial. La publication des millions de pages issues des archives des industriels rendue possible grâce au procès contre les cigarettiers américains en 1998, montre que ceux-ci considéraient l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme l’ennemi public numéro un. (…)

Comment mener à bien et de manière souterraine, cette guerre permanente et invisible? La solution la plus simple choisie par les industriels était d’avoir des agents secrets au sein du personnel de l’OMS. Dans cet objectif, dans un premier temps, ils ont recruté des anciens fonctionnaires de l’OMS ou de l’ONU afin d’établir des contacts précieux avec les experts de ces institutions.

Dans un second temps, pour être plus efficaces, ils ont réussi à placer leurs propres consultants à l’intérieur même de l’Organisation, les rétribuant pour défendre leurs intérêts.

Le rôle de ces consultants était de manipuler le débat scientifique public concernant les effets du tabac sur la santé. De manière globale, avec des moyens financiers colossaux, ils ont inspiré les travaux de chercheurs soi-disant «indépendants» pour influencer, discréditer, déformer les résultats de la recherche concernant les risques du tabagisme actif et passif.

Ils ont financé des contre-recherches et des coalitions scientifiques uniquement pour critiquer des études sur le pouvoir mortifère du tabac afin de repousser le plus tard possible les mesures législatives.

Le résultat le plus spectaculaire de cette stratégie a été la présentation déformée des résultats de l’étude de 1998 sur le tabagisme passif du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

La distorsion par l’industrie des résultats continue encore aujourd’hui de conditionner l’opinion publique et les politiques et de les faire douter.

Au coeur de ce réseau d’espionnage aux mille ramifications, quelques personnages troubles ont joué un rôle central.

S’ils sont mentionnés nommément dans les documents secrets de l’industrie du tabac, ils persistent à affirmer leur honnêteté intellectuelle…

« L’écologie est-elle une science ou une religion ? » – la mise en avant de Heidegger

Le document ci-dessous, tiré du Nouvel Observateur, est extrêmement intéressant. Nous parlions en effet il y a quelques jours de « Gaïa » et de la « Terre-mère », en expliquant ce que nous voulions dire par là.

Or, si cette utilisation est rejetée par les partisans de Descartes, y compris au sein de la mouvance en faveur des animaux, la question n’en est pas moins considérée comme une question brûlante par les chercheurs universitaires.

Ceux-ci ne sont pas « idiots » et ont très bien compris qu’à l’avenir il y a un « danger » évident que les prochaines générations saisissent la libération de la Terre et refusent un monde dénaturé, au milieu du béton et avec une industrie agro-alimentaire ayant transformé le moindre animal en esclave.

Tentant ainsi de rejeter la démarche contre une vie dénaturée, ils mettent en avant Heidegger. C’est cela que fait la « philosophe » dans le document suivant.

Le principe est facile à expliquer, et tout le monde l’a vu en classe de terminale, en cours de philosophie (à condition d’avoir été jusque-là) :

  • l’être humain utilise des outils, des instruments ;
  • il transforme le monde, mais sur une base mathématique, logique, de manière « méthodique »
  • par conséquent, l’être humain « rationalise » le monde, tout ce qui existe peut être la cible des outils, des instruments, d’une vision « méthodique »
  • ce qui fait que le monde est « rationalisé », il n’a plus de valeur en soi
  • les machines triomphent sur l’activité humaine : c’est le règne de la technique.

En apparence, cela pourrait ressembler à de l’écologie : en raison d’un mode de vie d’hommes en costumes-cravates et de femmes en tailleurs, la nature est anéantie au service de la consommation.

En réalité, c’est une critique ultra-réactionnaire : Heidegger a soutenu les nazis qu’il considérait comme ramenant justement de la « magie » dans le monde, Ellul est quant à lui un religieux (voir notre article Ellul et la critique chrétienne conservatrice et romantique de la technique).

Et c’est la position de toute la mouvance de la « décroissance », qui se prétend en rupture avec le « monde moderne », tout en ayant bien entendu strictement rien à faire des animaux, ce qui montre l’ampleur de leur « rupture » ! Ces gens veulent en fait surtout retourner dans le passé (voir notre article: Des décroissants toujours plus fachos).

Le texte suivant, quand il parle de « être-au-monde », utilise directement la perspective de Heidegger, de remise en cause de la « technique » comme source du mal.

L’écologie est-elle une science ou une religion ?

LE PLUS. Y a-t-il du sacré dans la nature ? A l’occasion d’un colloque organisé sur ce thème fin avril, en partenariat avec « Le Nouvel Observateur », la professeur de philosophie Bérengère Hurand discutera cette question. Elle livre dès à présent des éléments de réflexion.

> Par Bérengère Hurand professeur de philosophie

L’idée est largement répandue : l’écologie serait, aujourd’hui, la nouvelle religion. Ce culte de la Terre Mère prendrait des formes diverses : le catastrophisme issu de l’allemand Hans Jonas, repris par Jean-Pierre Dupuy ; l’écosophie holiste du norvégien Arne Naess, l’hypothèse Gaïa de l’américain James Lovelock.

Et bien des fantaisies spirituelles alternatives, fascinées par le modèle exotique des religions lointaines ou archaïques, comme par l’idée d’une communion avec l’origine – qui se retrouve dans le fantasme rousseauiste de ce que les rationalistes appellent « l’illusion du retour à l’état de nature ». Il faudrait manger « préhistorique », réactiver nos sens et s’initier au fengshui.

Spiritualité ou réflexion rationnelle ?

La pensée écologique marquerait ainsi la résurgence d’une religion régressive et obscurantiste, appuyée sur la culpabilité et la crainte, et construisant des récits apocalyptiques sur la base de données scientifiques incertaines.

Lancée par l’Appel d’Heidelberg de 1992, l’idée a été reprise par certains scientifiques (comme Claude Allègre) ou essayistes (Pascal Brückner) qui se sont donnés pour tâche de dénoncer l’imposture de l’écologie en pointant la religiosité, l’irrationalité de cette conception du monde : non, objectent écosceptiques et écocritiques, la nature n’est pas sacrée, et c’est aller à l’encontre de l’humanisme occidental que d’attaquer le progrès, la technologie et la science, au nom de la nature et de sa sauvegarde.

L’accusation peut paraître excessive, et même absurde : l’écologie n’est-elle pas d’abord une science ? En montrant la nécessité d’un recentrement écosystémique de l’action humaine et d’un rééquilibrage de ses impacts, l’écologie semble faire davantage preuve d’une réflexion rationnelle (basée sur le calcul et la modélisation) que d’un débordement émotionnel lié à une spiritualité…

Et pourtant : il y a certainement là un penchant de l’écologie qui mériterait d’être analysé. D’un point de vue éthique, la volonté de dépasser l’idée d’une nature-objet à valeur instrumentale passe par le respect de la valeur intrinsèque des espèces et des écosystèmes, sujets de droit autant que de morale.

Et si, comme l’affirme J. Baird Callicott, cette valorisation est anthropogénique (décrétée par l’homme), elle est due à une vision symbolique de nos rapports avec la nature, qu’aucune science ne peut produire. L’écologie invite à ré-habiter la Terre, renouer avec le non-humain : spiritualiser notre être-au-monde, réaffirmer une appartenance avec le milieu de vie, contre le froid dualisme nature/culture qui a fait la preuve de son inadéquation.

Une attitude dont les religions monothéistes elles-mêmes se sont toujours tenues proches, malgré leur anthropocentrisme revendiqué : la Création n’est-elle pas marquée de la sacralité de son origine ? Et sa beauté, qui nous est si facilement accessible, ne dévoile-t-elle pas quelque chose du lien profond qui nous unit à elle ?

En rouvrant la question philosophique de la nature, c’est toute l’ambivalence de nos relations avec elle que nous risquons de voir resurgir. Un impensé occulté par des siècles de technique et d’industrie commence à réapparaître : ne laissons pas passer cette chance.

« Y a-t-il du sacré dans la nature ? », un colloque organisé les 27 et 28 avril par l’Université Paris I – PhiCo Philosophies contemporaines, en partenariat avec le Nouvel Observateur et la Mairie de Paris. Programmes et informations pratiques ici.

Un supervirus artificiel dont Gaïa se passerait bien

Les médias ont beaucoup parlé du laboratoire néerlandais –  le Centre médical Erasmus à Rotterdam – à l’origine d’un nouveau virus H5N1 dans une version mutée, issue de la vivisection sur des furets. L’Agence de biosécurité américaine a de son côté appelé à ce que les résultats des travaux ne soient pas publiés…

Une histoire de fou, quand on voit ce que dit Jean-Claude Manuguerra, virologiste (ou virologue, comme on voudra) à l’Institut Pasteur:

« De fait, en modifiant au moins quatre gènes, autrement dit en induisant artificiellement quatre mutations, et en passant par le furet, animal dont le comportement épidémiologique est très proche de celui de l’homme, ils ont réussi à le rendre très contagieux pour l’homme. »

Quel intérêt? Trouver un vaccin pour quelque chose qui n’existe pas, quel intérêt? La vérité, c’est que l’industrie étudie n’importe quoi n’importe comment; à côté de la vivisection, il y a la nature même de ces recherches: inutiles et destructrices.

Notons d’ailleurs que d’autres laboratoires possèdent désormais ce virus, dont le laboratoire P4 Jean Mérieux à Lyon (voir notre article Pour la fermeture du laboratoire Jean Mérieux à Lyon!).

La RATP ridiculise le comportement d’animaux

Pour tenter de lutter contre l’incivilité dans le métro parisien, la RATP vient de lancer une campagne d’affichage. A cette occasion, une fois de plus ce sont les animaux qui sont pris pour cible et sont montrés comme des êtres asociaux…

Ces affreux montages montrent à quel point les animaux sont inconnus, incompris, méprisés. Et sont considérés inférieurs aux êtres humains, qui eux, auraient la capacité de vivre en groupe et de « se tenir », d’avoir de la culture…

Regardons cette campagne de plus près.

Le paresseux est un mammifère d’Amérique tropicale. Contrairement à ce que son nom indique, le paresseux n’est pas « paresseux » !!

Son métabolisme très lent est son meilleur camouflage, car ce petit et très vulnérable mammifère vit perché dans les arbres et ne descend au sol uniquement pour faire ses besoins, une fois par semaine.

Utiliser l’image de ces animaux pour pointer du doigt des usagers de transport en commun qui ne se lèvent pas de leurs sièges, sous-entendu par fainéantise, comme soit disant le paresseux serait « paresseux », est une aberration et un manque de culture animale terrifiant !!

Le lama est un mammifère d’Amérique du Sud, qui ne crache pas sur tout ce qui bouge, comme les fausses idées tendent à le faire croire. Le lama crache uniquement s’il se sent en danger. Et si il crache pour se défendre, c’est sur ses congénères…

Le lama n’est pas un être malpropre qui crache à tout va rien que pour le plaisir de salir….

Qualifier une personne masculine d’être un « boeuf » est très péjoratif, et une fois de plus, dégradant pour l’animal. Quand on ne connaît, ni ne comprend le mode de vie des autres animaux, ce qui intrigue, choque ou semble bizarre est tout de suite mis en avant de manière condescendante et prétendument supérieure.

Les buffles ne sont pas des brutes, comme voudrait le faire croire l’image. En Afrique, ils font partie des herbivores (et donc, des « proies » des « prédateurs ») courant le moins vite. Les carnivores chassent en priorité les buffles faibles/âgés/les nouveaux nés.

Les buffles sont connus pour faire face aux carnivores et les charger pour défendre les membres de leur troupe. Avec cette affiche, c’est le courage du buffle qui est ridiculisé, et mis sur le même plan que l’égoïsme et la brutalité de certains humains.

Tout le monde connaît la poule, un animal terriblement victime de l’industrie du meurtre. Elle est considérée comme « idiote », et elle est ici mis sur le même plan que la « cruche », la femme « superficielle et idiote » qui se croit toute seule et parle très fort avec son téléphone portable.

On a ici un niveau de mépris des femmes et un niveau de stupidité assez aberrant, encore une fois!

La grenouille est connue malheureusement surtout pour ses sauts et ses croassements, ce qui est réducteur. Pas étonnant que l’affiche de la RATP joue sur ces stéréotypes typiques de la non-culture humaine par rapport aux animaux.

Quel rapport avec sauter un tourniquet? Même les chaussures du personnage sont en vert… Affligeant!

Le manque de culture sur les autres animaux, associé à un déni volontaire de leur reconnaître une vie sociale et une intelligence à part entière, fait partie des habitudes dont il faut se débarrasser au plus vite.

Tout comme en témoigne ces horribles expressions du quotidien : « une cervelle de moineau », « manger comme un porc », « tếtu comme une tête de mule », « avoir le cafard » etc. etc.

Le goût, les expressions, la morale, la vie sociale… Cela en fait des choses à changer et c’est justement changer le monde!

Les mensonges sur le lait, la « viande », le bio, l’huile de palme, les OGM et le sucre de la Société française de pédiatrie

Il y a quelques jours, nous avions publié un article intitulé Les mensonges sur le lait de la Société française de pédiatrie. Eh bien voici que cette institution remet cela. Mais de manière encore plus forte!

Cette fois, il n’y a pas que le lait de mis en avant, mais aussi la viande et le sucre, les OGM et même l’huile de palme, alors que le bio est sévèrement tâclé! Faut-il que ces gens se considèrent tout permis pour oser se lâcher ainsi!

Voici l’article en question, dans son intégralité. Bien entendu, le point de départ est encore la prise d’otage morale des enfants.

Peurs Alimentaires : Quelles conséquences sur la santé de nos enfants ?

Décalage entre la réalité et la perception des consommateurs, les peurs des parents vis-à-vis de certains produits alimentaires (lait, viande, OGM, sucre…) a des origines diffusent et dans bons nombres de cas finissent par nuire à leurs enfants plutôt que de les préserver de potentiels risques…

Le lait, avant tout un aliment essentiel

Infections à répétition, otites, bronchites, asthme, allergies, eczéma…seraient dues à la consommation de lait ? Cette croyance entretenue par des communautés de pensée dénuées de toute légitimité scientifique fait aujourd’hui du lait, comme l’observent certains pédiatres en consultation, l’objet numéro un des peurs alimentaires de bon nombre de parents. Certains (rarement heureusement chez les jeunes nourrissons) vont jusqu‘à le proscrire pour attribuer la meilleure santé de leur enfant à cette abstinence. Cette peur alimentaire est largement injustifiée voire phantasmatique. Il existe certes des allergies alimentaires au lait, authentiques, mais dont le diagnostic revient en premier lieu au pédiatre.

Pour les enfants privés de lait pour ces « mauvaises raisons », c’est un risque de carence en calcium qui survient. Un risque qui de fait, n’est pas facilement objectivable au présent et ne se traduit par rien de visible. Pourtant l’os de l’enfant se minéralise mal et ce n’est que plusieurs années voire plusieurs décennies plus tard que la catastrophe prendra toute son ampleur : fractures faciles notamment chez les femmes après la ménopause, mais aussi fractures de fatigue chez l’homme sportif.

Chez le jeune nourrisson (l’actualité récente l’a mis en exergue), certains parents, persuadés que le lait est néfaste pour la santé de leur enfant vont vers des substituts totalement inadaptés à base de végétaux : lait d’amande, lait de riz, lait de noisette, lait de soja. A ce stade de la vie, les carences sont graves voire irrémédiables puisque ce type d’aliment est totalement inadapté. En témoigne à un niveau indirect, un nourrisson de parent végétalien, mort faute de n’avoir pas reçu les nutriments nécessaires à son développement alors qu’allaité depuis la naissance par une mère elle même gravement carencée. Faut-il le rappeler ? Consommer du lait toute sa vie est nécessaire. Un adulte a besoin d’un gramme par jour de calcium, ce qui est beaucoup en regard de ce qu’apporte un petit verre de lait (soit 180 mg). Cela montre la nécessité d’en consommer très régulièrement, à tout âge et sous toutes ses formes.

Viande, acide gras saturés : une représentation adultomorphe

La viande amène du gras à l’organisme, ce qui peut chez certains adultes être nocif. Dans un autre champ et toujours chez l’adulte, sa forte consommation a été mise en cause dans certains cas de cancers du colon, en raison du fer qui s’y trouve. Pour autant, chez l’enfant, la viande est le seul aliment qui permet d’apporter du fer de manière absorbable en dehors des laits infantiles. Or, les laits de croissance sont bien souvent arrêtés dès deux, trois ans. Ces enfants, s’ils ne mangent pas par ailleurs suffisamment de viande seront carencés en fer.

La consommation quotidienne de viande leur est donc recommandable. En pratique, les laits de croissance devraient être donnés jusqu’à ce que l’enfant soit capable de manger environ 100 g de viande par jour. La viande, qui n’a aucune toxicité chez l’enfant, ne doit donc pas faire peur ! Bien au contraire, celle-ci est indispensable pour éviter toute carence en fer.

L’huile de palme fait également l’objet d’une peur alimentaire parfaitement injustifiée chez l’enfant. Presque aussi riche que le beurre en acides gras saturés, elle se solidifie comme lui à température ambiante.

Dans les procédés industriels de fabrication de divers aliments, à la place du beurre, banni en son temps, les solutions reposent sur les acides gras partiellement hydrogénés ou acides gras trans ou l’huile de palme. En raison de leur caractère plus toxique sur le cholestérol que les acides gras saturés, les acides gras trans ont quasiment été retirés des procédés de fabrication.

Le beurre et les acides gras trans bannis, l’huile de palme, moins onéreuse que le beurre, est devenue une matière grasse privilégiée dans l’industrie agroalimentaire. L’acide gras majoritaire contenu dans l’huile de palme est l’acide palmitique, acide gras qui représente plus de 23 % des acides gras du lait maternel.

La nature se serait-elle trompée à ce point pour inclure un acide gras nocif dans le lait des mères ? La vérité est qu’on détruit des forêts d’Indonésie et de Malaisie pour y planter, rentabilité oblige, des palmiers à huile… Non-sens écologique ne touchant à priori qu’un nombre assez restreint de personnes. L’argument sanitaire est donc préféré, laissant croire que l’huile de palme est un véritable poison. Si cette affirmation n’est pas sans fondement, elle n’est valable que pour certains adultes en présence de facteurs de risque cardiovasculaires. En aucun cas pour les enfants.

OGM, pesticides, BIO… peur de l’inconnu ?

Aujourd’hui, aucun élément scientifique objectif ne permet de donner la moindre inquiétude sur les conséquences des OGM chez l’enfant. Le sujet, certes encore faiblement matérialisé au niveau médical et livré aux nombreux questionnements du public, justifie sans doute la peur qui l’entoure.

Des centaines de mamans ne se sont-elles pas précipitées pour donner des capsules d’iodes à leurs enfants lors du récent passage du « nuage radioactif » sur la France alors que les rayonnements étaient inférieurs à ceux que chaque être humain émet chaque jour ?

Réaction en chaine. Peur des pesticides. Ruade sur le bio… Même si comme le savent certainement beaucoup de parents, la nourriture infantile en Europe est soumise à une réglementation très stricte, dont notamment un contrôle du contenu en pesticides. Il n’y a donc quasiment aucune différence entre les produits infantiles bio et non bio. Enfin, c’est certainement se tromper que de penser qu’un produit nommé bio est dénué de tout pesticide.

Les aliments bio peuvent contenir des pesticides naturels. La différence entre les pesticides naturels et artificiels ? Les premiers ne sont pas toxiques pour la nature, mais le sont potentiellement pour l’homme.

Le sucre : phantasmatique pêché originel

L’être humain nait avec une appétence innée pour le gout sucré. Un plaisir qui plus tard et dans notre culture judéo-chrétienne n’est pas forcement recommandable. En dehors de cela, les arguments scientifiques justifiant cette peur maniaque du sucre chez l’enfant manquent totalement.

De même, le fait que le goût sucré puisse donner une addiction n’est absolument pas prouvé. Le sucre contient du fructose contrairement aux sucres lents. Et si ce dernier peut induire certaines pathologies chez l’adulte (hypertriglycéridémie, augmentation de l’acide urique, résistance à l’insuline), elles ne doivent pas être extrapolées à l’enfant. Le propos est ici, comme pour d’autres aliments, de respecter un équilibre et d’éviter les excès, tout en ne sombrant pas dans des peurs injustifiées.

Cet article est, à proprement parler, un monument de manipulation et ses points de vue la stricte antithèse des nôtres. L’article prend les gens pour des demeurés ayant besoin d’experts, alors que nous pensons au contraire que les gens peuvent se prendre en main et apprendre vite et bien, s’ils ne sont pas chapeautés par des experts au service de l’industrie.

« Consommer du lait toute sa vie est nécessaire », alors que la majeure partie de l’humanité s’en est très bien passée jusqu’à présent…

« La viande (…) ne doit donc pas faire peur ! Bien au contraire, celle-ci est indispensable pour éviter toute carence en fer »: on croirait une publicité du « Centre d’Information des Viandes »…

Quant aux propos sur l’huile de palme, ils sont littéralement hallucinants. Rappelons les ici:

« La vérité est qu’on détruit des forêts d’Indonésie et de Malaisie pour y planter, rentabilité oblige, des palmiers à huile… Non-sens écologique ne touchant à priori qu’un nombre assez restreint de personnes. L’argument sanitaire est donc préféré »

La critique du risque sanitaire concernant l’huile de palme serait donc un complot des écologistes pour sauver les orang-outans! Ici on voit très bien comment la Société française de pédiatrie est d’un parti-pris flagrant. En arriver à une telle conception complotiste, c’est vraiment à la base être payé par l’industrie pour défendre ses profits.

La Société française de pédiatrie va jusqu’à laver les OGM de tout soupçon, coupant court d’ailleurs pareillement à toute question écologiste en se cantonnant à la santé et en expliquant que « jusque-là tout irait bien…

En gros donc, la Société française de pédiatrie est au service de toute l’industrie agro-alimentaire! Depuis le sucre jusqu’à la « viande », en passant par les OGM et l’huile de palme, sans oublier le lait!

S’il fallait une démonstration du caractère totalement commercial de la Société française de pédiatrie, eh bien on l’a!

Code FlexBlue : le projet français de 200 centrales nucléaires sous-marines

Le sort de notre planète est entre nos mains : soit nous stoppons leurs projets, soit… Dernier symbole en date : le projet de centrale nucléaire sous-marine. C’est, bien entendu, un projet français, à la croisée des délires de la Marine nationale et de ceux de l’industrie nucléaire.

Ce projet a comme initiateur DCNS. DCNS appartient à 75% à l’Etat français et à 25% à Thalès, et produit des sous-marins (classiques comme nucléaires), des porte-avions, des systèmes d’armes embarqués, etc. En 2008, son chiffre d’affaires était de 3,4 milliards d’euros.

Il s’agit donc ni plus ni moins d’une des principales composantes du complexe militaro-industriel français !

Ajoutons-y Areva, le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) et EDF, et on a le pourquoi du projet, qui vise les « pays émergents. »

Voici comment DCNS présente le projet.

Flexblue, un concept innovant

Flexblue serait une unité immergée de production d’énergie nucléaire de petite puissance (50 à 250 MWe) comprenant une petite chaudière nucléaire, un groupe turbo-alternateur, une usine électrique et des systèmes auxiliaires. Des câbles sous-marins achemineraient l’électricité produite par Flexblue vers la côte.

Flexblue serait ancrée dans un environnement sous-marin extrêmement stable par 60 à 100 mètres de fond et à quelques kilomètres des côtes. Un système de ballasts permettrait le déplacement vertical aisé de Flexblue dans les phases d’installation, d’entretien et, en fin de vie, de démantèlement. Chaque unité de production d’énergie Flexblue permettrait d’alimenter une zone de 100 000 à 1 000 000 habitants (en première analyse) – selon la puissance de l’unité Flexblue et le niveau de vie de la population servie (industries incluses).

De forme cylindrique, les unités Flexblue mesureraient une centaine de mètres de long pour environ 12 à 15 mètres de diamètre et une masse d’environ 12 000 tonnes. Elles seraient transportables par navire spécialisé.

Des technologies éprouvées, un concept innovant

Flexblue s’appuierait sur des technologies parfaitement éprouvées dont l’association inédite en ferait une innovation majeure sur le marché de l’énergie. Flexblue combinerait les 40 ans d’expérience de DCNS dans le nucléaire et ses 100 ans d’expérience dans les sous-marins.

Flexblue bénéficierait du savoir-faire unique de DCNS en matière de systèmes navals et de propulsion nucléaire. Flexblue intègrerait ainsi le meilleur des compétences de DCNS en matière de conception de sous-marins à propulsion nucléaire. Son design profiterait également des connaissances uniques du Groupe sur le milieu marin afin d’assurer à Flexblue performance, fiabilité, sûreté, durabilité et respect de l’environnement.

Un concept intégrant des réacteurs éprouvés

Flexblue intégrerait des modèles de chaudière dérivés de celles utilisées dans les sous-marins à propulsion nucléaire. Ces chaudières, conçues et réalisées sous maîtrise d’œuvre d’AREVA-TA avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et DCNS, ont fait la preuve de leur fiabilité et leur sûreté. Par rapport aux chaudières de sous-marins, les spécifications de la chaudière de Flexblue seraient adaptées puisqu’il s’agirait de produire de l’énergie électrique et non de répondre aux besoins de manœuvrabilité d’un navire. La modularité intrinsèque de Flexblue lui permettrait ultérieurement d’intégrer différents types de chaudières nucléaires de petite puissance qui seront développées.

En Russie, un projet plus ou moins similaire est en production, afin de fournir l’électricité à la ville de Vilyuchinsk : la centrale nucléaire serait sur un bateau, nommé Akademik Lomonosov.

En France, le projet nommé Code FlexBlue va pour l’instant regrouper une centaine d’ingénieurs (du DCNS, d’AREVA, du CEA et d’EDF) pendant deux ans, pour organiser la faisabilité du projet, qui sera réalisé autour de 2017.

Il n’est pas la peine de préciser la dangerosité de ces centrales nucléaires qui seront dans la mer, à une soixantaine de mètres de profondeur, entre 5 et 10 kilomètres des côtes.

Des centrales qui font d’ailleurs partie des projets… « low cost » du nucléaire ! Il est ainsi prévu environ 200 de ces centrales vers la fin de ces décennies… Et il est même vanté qu’en cas de catastrophe, la dispersion radioactive sera freinée par l’océan !

Un tel projet doit être connu, critiqué et combattu. Quand on voit cela, on ne peut que constater que l’idéologie de la destruction ne connaît aucune limite. Les grandes centrales ne leur suffisent même plus, maintenant ils veulent disséminer des mini centrales un peu partout dans l’océan !

Plus de 100 000 poules à l’agonie en Alsace

Dans le système de l’exploitation animale, les animaux sont des marchandises. Voici une nouvelle terrible, diffusée telle quelle par les médias. Chaque mot, chaque ligne… tout suinte le crime, le crime et la folie.

En Alsace, des milliers de poules à l’agonie dans un élevage industriel

Dans la puanteur et l’obscurité, plus de 100.000 poules pondeuses agonisent dans les hangars d’un élevage industriel à Kingersheim, près de Mulhouse: l’exploitant du site n’a plus les moyens de les nourrir, et les services de l’Etat vont les euthanasier.

Jeudi, après une semaine sans ration alimentaire suffisante, le taux de mortalité était déjà très élevé dans les milliers de cages du groupe « Alsace Oeufs » implanté à proximité immédiate d’une zone commerciale très fréquentée du Haut-Rhin.

A l’entrée des bâtiments, un coup d’oeil vers le plafond et les six étages de grillages superposés suffit à saisir l’ampleur du problème: dans presque chaque cage, le cadavre d’une poule gît écrasé contre les barreaux.

Une vision dantesque de l’enfer, mais d’un enfer parfaitement organisé par l’industrie de l’exploitation animale. Les moyens techniques et les chiffres parlent d’eux-mêmes:

Entre les deux hangars de 270 mètres de long, une pelleteuse déverse des tonnes de fientes, mêlée de plumes et de quelques cadavres, dans un camion-benne.

Depuis des années, les riverains dénoncent les nuisances de cette installation industrielle, d’une capacité de 200.000 poules « stockées » sur 8.000 mètres carrés.

Après plusieurs allers et venues de camions à destination des abattoirs ces derniers jours, il restait jeudi quelque 120.000 pondeuses sur le site.

Ces poules sont-elles des êtres vivants ou des marchandises? Pour l’exploitation animale, elles sont des marchandises. Et donc pour les gens aussi. D’où des réactions purement égoïstes, sans aucune compréhension de la situation, du sort des poules, de la réalité de l’exploitation animale:

« Le problème principal pour nous, depuis longtemps, c’est la prolifération des mouches, à cause des fientes », explique Jean-François Mann, dirigeant d’une entreprise toute proche et militant d’une association de riverains.

« Aujourd’hui ça va mais dimanche dernier, avec les températures particulièrement douces, c’était l’enfer: une invasion à 5 km à la ronde. Des milliers de mouches partout, qui s’engouffrent même dans votre frigo ».

Les riverains se sont rendus sur place et ont découvert que les poules mouraient de faim, déclenchant un branle-bas de combat médiatique et finalement l’intervention de l’Etat.

« Si les poules sont euthanasiées, pour nous c’est la fin de l’enfer. Notre grande peur, c’était que le gérant mette la clef sous la porte, et laisse les poules crever à l’intérieur », commente M. Mann.

Comme on le voit, les poules sont un « problème. » Et selon les industriels c’est d’autant plus dommage qu’avec cette situation, elles ne pondent plus! Voici les propos exprimant cette folle logique:

Car depuis une semaine, c’est l’engrenage. Etranglé financièrement, le gérant ne peut plus nourrir les gallinacés alors qu' »au bout de trois jours sans nourriture, les poules ne pondent plus », explique Philippe Bouley, le directeur technique du site.

L’entreprise, de toute façon, devait fermer ses portes l’an prochain, incapable de se mettre en conformité avec de nouvelles normes européennes. Les poules devaient partir progressivement à l’abattoir, où elles auraient fini en nourriture pour chien ou chat.

La dégradation de la situation en a décidé autrement: un arrêté préfectoral a ordonné jeudi l’abattage ou l’euthanasie des poules « dans les jours qui viennent dans un abattoir de la région ». Mais une opération d’une telle ampleur « nécessite une logistique complexe et les abattoirs sont pleins », commente sur place un responsable des services de l’Etat. En attendant, l’administration a pris en charge les frais d’alimentation des poules.

Les abattoirs sont pleins, alors que l’entreprise a clairement ici laissé s’effondrer sa structure, se sachant à l’avenir « incapable de se mettre en conformité avec de nouvelles normes européenne »… Voilà bien une folle logique, celle de l’exploitation animale!

Une nouvelle offensive du « Centre d’Information des Viandes »

Hier, 22 septembre 2010, un journal gratuit tirant à 400.000 exemplaires a été diffusé en région parisienne avec une couverture très particulière et ayant un écho certain sur le net.

Il s’agit en fait de la dernière initiative du « Centre d’Information des Viandes » qui est une véritable machine de propagande au service de l’industrie dont nous avions déjà parlé (voir nos articles La propagande du Centre d’information des viandes et La campagne « Le boeuf, bon par nature »).

On l’aura compris, cette publicité dans Direct Matin fait directement allusion à Lady Gaga. Celle-ci en effet est arrivé au début de ce mois au MTV Video Music Awards 2010 avec une robe… en « viande ».

Voici les propos à ce sujet du « styliste » Franc Fernandez, qui l’a « cousu » (voir ici les photos en détail de la robe en « viande »):

« J’ai été contacté par la styliste personnelle de Lady Gaga pour fabriquer cette robe, en m’inspirant du shooting pour le Vogue japonais où elle posait déjà avec de la viande. J’ai été acheté de la viande de race argentine chez mon boucher traditionnel, à Los Angeles, et j’en ai pris pour environ 23 kilos. La robe devait peser au moins 15 kilos au final.

La robe a été cousue puis réfrigérée dès qu’on pouvait pour garder la viande fraîche. J’ai tout de même dû coudre quelques morceaux une fois que Lady Gaga l’avait enfilée en coulisses. C’est une robe qui n’est destinée à être portée qu’une fois, car la viande va s’assécher et devenir dure. »

Toutefois l’initiative du « Centre d’information des viandes » est plus claire quand on voit ce qu’il y a au dos de la couverture du Direct Matin.

Il s’agit en fait de la promotion du site internet « kitchen music. » Le principe est simple : il s’agit d’un site internet avec des recettes qui sont proposées, après le choix entre plusieurs critères (le temps, le budget, l’humeur, etc.), sous la forme d’une émission de radio en ligne.

On peut alors cuisiner, en écoutant les consignes ainsi que de la musique.

Parmi les « chefs » on retrouve bien entendu Abdel Alaoui (voir son blog), qui fait office de monsieur gastronomie sur Canal + (« les recettes d’Abdel« ) après avoir effectué le parcours parfait du cuisinier carriériste au service des riches carnivores. Son « crédo » sur le site kitchenmusic est d’ailleurs: « Si y a pas de viande, y a pas de plaisir »…

Ce cuisinier se met en avant comme « branché » tout en jouant sur un côté comédien, et il est donc très utile à l’industrie de la viande qui se la joue « moderne » et « jeune. »

Le site kitchen music met d’ailleurs en avant des « oeuvres artistiques » d’un goût plus que morbide… mais qui sont tout à fait dans l’esprit morbide et décadent de la jeunesse « rock’n roll » des beaux quartiers.

Le site propose également de gagner des T-shirts, où l’on peut lire des slogans comme « porc favor », « viva el che-val » (allusion à Che Guevara), « Yes we tripes », etc.

Branchitude et marketing: l’industrie de la viande sait qu’en s’imposant dans la culture bobo, elle renforce sa position. Elle sait aussi que rien ne va mieux avec la mise en avant du « traditionnel » que le culte de la « modernité » débridée et sans contenu.

Si l’on ne comprend pas le sens de cette rencontre improbable, on ne peut pas saisir pourquoi l’alimentation de type McDonalds ou Quick d’un côté, et les orientations de type Halal ou cacher ou « jambon-beurre » de l’autre, sont des phénomènes se nourrissant l’un l’autre.

L’ultra-moderne produit une réaction de retour au terroir, réaction qui valorise inversement l’ultra-moderne en tant que seule « actualité »… On est alors obligé de choisir entre la peste et le choléra (voir nos articles Quick, halal ou pas, on en veut pas! et Petit retour sur le Quick Halal – à Lyon cette fois).

Cela ne peut que souligner la nécessité d’une culture végane forte, totalement alternative, et irréductible dans son identité fondée sur la libération animale et la libération de la Terre!

L’usine, les animaux et le véganisme

Voici une lettre de Walter Bond. La dernière fois nous avions fait remarquer qu’il associait libération animale et libération de la Terre. Cette fois il apporte deux éléments en plus, auxquels LTD s’intéresse tout particulièrement.

Tout d’abord, le monde du travail. Ici Walter Bond parle du monde de l’usine. Cela nous intéresse : nous avons toujours souligné que pour nous le véganisme était une démarche populaire opposée aux valeurs dominantes, et nous avons déjà dit que l’oppression vécue par les ouvriers avait comme modèle l’abattoir (Le rôle central de l’abattoir dans l’histoire de l’industrie).

Le travail à l’usine est harassant et aliénant, et les abattoirs ont même été à la base du modèle fordiste : on ne saurait à ce sujet assez conseiller de lire l’ouvrage « Un éternel Treblinka » de Patterson.

D’ailleurs, les machines à profit ont toujours du mal à trouver des bouchers et globalement des gens travaillant dans ce secteur. C’est bien une preuve que les ouvriers ne veulent pas! Nous illustrons le texte de Walter Bond avec des images de cette réalité ouvrière… et animale.

Ensuite, Walter Bond parle des « nations animales. » Nous n’avons jamais employé ce concept sur LTD, mais en fait nous utilisons ce principe en quelque sorte depuis le départ. Il s’agit de reconnaître les multiples petits mondes qui coexistent sur la planète et de voir que chaque individu fait forcément partie d’un ensemble plus grand.

Nous n’avons pas utilisé le concept parce que parler de « nations » est toujours fastidieux, et finalement inutile car nous n’en voulons pas. Mais c’est une idée très productive. Pour la petite histoire, il nous semble que ce terme de « nations animales » repris par Walter Bond n’a été formulé qu’une seule fois dans le mouvement de libération animale et de libération de la Terre : dans le premier communiqué de l’ELF. Il existe cependant également une grande association aux USA et au Canada qui a comme nom « United Animal Nations. »

A l’hiver 1995, lorsque j’avais 19 ans, j’ai eu un job dans une entreprise du nom de Dakota Mechanical. Nous construisions des abattoirs dans le Midwest, principalement dans l’Iowa.

L’Etat de l’Iowa est le plus grand producteur de porc de la nation. A cette époque où j’étais employé dans cette industrie maléfique, il y avait 27 abattoirs rien que pour les cochons. J’ai aidé à construire l’usine d’IBP [Iowa Beef Processors] à Logansport, également dans l’Indiana. C’était une usine toute nouvelle.

Je n’ai jamais vu d’animal tué durant les à peu près 9 mois où j’ai travaillé à Logansport, mais il n’était pas difficile pour moi de saisir de quoi il en retournait avec ces machines une fois en marche. J’étais au début surtout un cariste [conducteur de chariot élévateur], mais ensuite je suis parvenu à devenir un apprenti plombier industriel. Après que cette usine ait été construite, il y avait trois mois de pause.

Mais ensuite j’ai eu le coup de fil pour le prochain job. Celui qui changerait ma vie pour toujours. C’était un job plus court ; nous allions construire une extension à la zone d’abattage de l’usine IBP de Perry dans l’Iowa.

Dans cet abattoir fonctionnant pleinement, j’ai vu les meurtres mécanisés les plus glauques que l’on puisse constater. Comme c’était une vieille installation, nous étions constamment enlevé de notre construction pour faire de la maintenance dans toute l’usine. Des bureaux jusqu’à la zone d’abattage, en passant par la réutilisation des déchets, j’ai été un participant et un complice à tout cela.

Quand j’ai commencé, les odeurs, ce qu’on voyait, et les sons étaient insupportables. Je passais mon temps à me dire : « C’est ce que tu manges, ne sois pas impressionnable. » En 6-8 semaines, je me sentais détruit. Pendant 12 heures, parfois 15, je travaillais souvent baignant dans l’horreur.

Comme les trois jours où j’ai travaillé à la plomberie des stations de rinçage, avec des tonneaux de 40 gallons [à peu près 160 litres] remplis de têtes de porcs dépecés me regardant.

Ou les fois où je devais prendre le chariot élévateur derrière le bâtiment, pour rassembler des matériaux bruts, juste à côté de piles de 25 pieds de haut [un peu plus de huit mètres de haut] de cochons « défectueux » qui étaient « impropres à la consommation humaine. »

Pour une raison ou une autre, ils avaient été laissés là dans des piles, entassés, exposés aux éléments et gelant à mort dans le froid de l’Iowa. De toutes les horreurs que j’ai pu entrevoir, c’est cette pile de mort gelante qui hante encore mon âme.

Puis vint le jour qui m’a changé. Nous étions en train d’emballer nos outils et en train de nous nettoyer quand un cochon qui avait été rendu inconscient par un choc électrique, s’est réveillé après avoir eu la gorge tranchée et a être pendu à l’envers pour saigner à mort, convulsant, et se libérant de ce qui entravait ses pieds.

Il vient en courant à travers la zone d’abattage, directement sur moi et le reste de l’équipe. Les ouvriers d’IBP le prirent en chasse. Un avec une clé à molette et deux avec des battes de baseball. Ils ont commencé à battre à mort le cochon. Je me suis retourné comme je pensais que chacun le ferait… je me trompais.

Quand je me suis retourné, j’ai fait face au reste de mon équipe. Tout en entendant les bruits sourds et les couinements d’une mort abrupte juste 30 pieds derrière moi [un peu plus de neuf mètres], je voyais mes collègues criant et acclamant, se tapant dans les mains les uns les autres à chaque fois qu’il y avait un bruit sourd, riant et célébrant la mort violente d’un être sentient.

La nuit dans ma chambre d’hôtel, mon esprit faisait la course. J’étais dégoûté de moi-même. J’étais dégoûté de l’humanité. Je cessais de manger de la viande. Quelques jours plus tard, mon contremaître m’approcha et me demanda si j’avais besoin d’emprunter de l’argent. Je dis : « Non, pourquoi demandez-vous? »

Il dit qu’il avait remarqué que je ne mangeais que du beurre de cacahuète et de la gelée et il pensait que j’étais fauché. Je lui dit que je n’étais pas fauché et que j’avais simplement arrêté de manger de la viande. Il a commencé à me titiller et à m’appeler un « born-again tree hugger » [un « born again » est quelqu’un né une seconde fois, on utilise le plus souvent l’expression pour quelqu’un revenant à la religion. Un « tree hugger » est quelqu’un prenant un arbre dans ses bras.]

Je partis sur le champ. Je suis retourné chez moi et j’ai commencé à étudier les droits des animaux. Je suis devenu vegan et suis devenu actif de manière légale. J’ai passé des années à faire des tables de presse et à parler avec des gens. J’ai travaillé dans des sanctuaires d’animaux et ait sauvé des animaux dès que je pouvais.

Je n’ai jamais considéré que ce que j’avais fait ou que je ferai pour notre Mère la Terre et ses nations animales était suffisant. Ces machines que j’ai construites de par le passé, en 1996, sont toujours en train de tuer alors que j’écris ces lignes.

C’est ma culpabilité et ma honte ; je les ai fait tomber su moi. Mais c’est également ma force et ma détermination. Rien ne me fera jamais oublier la détresse des animaux dans les fermes usines et soit disant en plein air, ce qui est tout autant malade, faux, non nécessaire et indéfendable.

Comme toutes les industries de l’exploitation animale, le cercle de la maltraitance prendra fin quand l’antagoniste (les humains) s’effondrant sous sa propre perfidie. Par exemple, mon grand-père que je n’ai jamais rencontré était un fermier élevant des cochons. Il est mort l’année de ma naissance, l’ammoniac des déchets des cochons ayant détruit ses poumons. Ces mêmes déchets venant de sa ferme et des fermes voisines ont empoisonné les eaux souterraines dans les années 1970, amenant des niveaux illégaux de radium, qui ont pollué les eaux de distribution.

Jusqu’à ce jour dans certaines zones du Midwest, avant que l’eau courante soit mise en marche, vous devez signer un document affirmant que l’eau des réseaux publics est dangereux pour votre santé et que vous êtes « OK » avec cela.

Je l’ai dit auparavant, mais cela veut le coup de le redire. Ce sont ces industries de la mort qui sont les terroristes pour les animaux et la Terre. Pas ceux qui luttent contre eux.

A noter qu’aux USA s’est montée une structure de solidarité avec Walter Bond: http://supportwalter.wordpress.com/

La catastrophe du Golfe de Mexique dépasse déjà celle de l’Exxon Valdez !

Nous en sommes au onzième jour de la catastrophe du Golfe du Mexique, et un terrible constat se fait déjà.

En effet, à partir du survol effectué le 28 avril par les gardes-côtes aux USA, il a été évalué que 8.9 millions de gallons de pétrole s’étaient déversés dans la mer.

Le gallon est unité américaine représentant 3,785 litres. Il suffit de 0.003 gallon de pétrole pour tuer un petit oiseau, en comptant que même des petites quantités peuvent s’accumuler, empoisonner à long terme.

A partir du constat dans le Golfe du Mexique, on pense donc qu’il y a au moins un million de gallons de pétrole par jour se déversant dans la mer, soit jusqu’à présent 12.2 millions gallons.

Or, la catastrophe de l’Exxon Valdez a elle consisté en 11 millions de gallons… C’est déjà un terrible record qui est battu.

Bien entendu le pire reste à craindre, vu que le déversement continue.

La plus terrible des catastrophes de ce genre a été celle de la plate-forme pétrolière Ixtoc I également dans le golfe du Mexique. Ce sont pendant neuf mois 140 millions de gallons de pétrole qui se sont déversés dans la mer, de juin 1979 à mars 1980.

Vue la prolifération des plate-formes pétrolières, et la course au profit mettant totalement de côté toute sécurité, ce genre de catastrophe était prévisible… et on peut (et doit) en prévoir d’autres.

C’est tout le sens de l’engagement pour la libération de la Terre : être réaliste et faire en sorte de se mettre à son service dans la bataille contre sa destruction.

Et sans compromis, car il suffit de voir les réactions des gouvernants : ce n’est que maintenant que le président des USA va daigner se déplacer.

Et ce alors qu’une tentative d’attentat a eu lieu en plein New York… Que cette tentative soit un coup monté ou bien une vraie tentative d’islamistes radicaux, on voit bien que dans tous les cas Gaïa importe peu!

Au lieu d’être au centre des préoccupations, Gaïa est niée. Tout ce qui compte au mieux, c’est la préservation des côtes afin de préserver l’industrie de la pêche, ou encore la « production » de crustacés !

Il est très impressionnant de voir les positions des pêcheurs, qui se placent dans une contradiction terrible : ils critiquent la mise à mort des poissons, alors qu’eux-même c’est ce qu’ils veulent !

Voilà une parfaite démonstration de la situation intenable de l’humanité, une situation intenable où elle s’est mise elle-même!

La propagande du Centre d’information des viandes

Le « Centre d’information des viandes » (CIV) est une association loi 1901. Du moins sur le papier… En pratique, il s’agit d’un lobby de l’industrie de la viande, qui intervient dans les écoles, les collèges, les lycées, distribue sa propagande dans les hôpitaux, collaboration avec « L’Actu » (journal quotidien pour les adolescents, etc.).

Le CIV présente d’ailleurs ainsi ses activités: « édition de documents, actions de proximité, animations ludo-pédagogiques, organisation de conférences, participation à des salons, campagnes presse d’information, site Internet, service de presse, photothèque et vidéothèque. »

Cette « association » a de larges moyens et peut organiser des jeux concours, des promotions de la « viande » par l’intermédiaire de sites internet destinés à la jeunesse, avec des jeux, comme par exemple « Planet’Viandz. »

L’objectif idéologique du CIV: hors de la « viande » point de salut. L’être humain a besoin de protéines et bien entendu celles-ci ne pourraient venir que des cadavres d’animaux. Les brochures prétendent expliquer ce qui est bon pour la santé, de manière objective; il est toujours caché qu’il s’agit en fait du point de vue de l’industrie.

Les présentations sont toujours « neutres », en apparence. Ainsi concernant le fer, la « viande » est présentée comme le meilleur choix, le seul réellement valable, le plus sain, etc.

Cela veut dire aussi que le CIV prend les devants. Il n’attend pas la critique vegan, il l’a devance, il réagit de manière préventive, en en parlant en plein milieu d’une apologie de la « viande ».

Il présente donc le végétalisme, mais de manière à faire peur: les personnes végétaliennes sont forcément malades, carencées: elles doivent voir un médecin, prendre des compléments, car leur régime ne saurait être « naturel. »

De manière impressionnante dans l’hypocrisie, le CIV va jusqu’à expliquer que manger de la « viande » est une bonne chose car… on mange également des légumes ou des féculents avec! Même les légumes et les féculents deviennent un prétexte pour manger de la « viande »!

Dans ce genre de prise d’otage, pas étonnant de voir une brochure spécifique pour les femmes enceintes…

…Sans parler d’une brochure sur l’alimentation des enfants, avec bien entendu des enfants blonds aux yeux bleus…

Enfants qu’il s’agit naturellement d’éduquer, en les amenant chez le boucher par exemple…

…Ou bien en maquillant la « viande », comme il se doit, pour oublier l’animal assassiné!

Ce n’est pas un hasard si le CIV fait une brochure spécifique pour les femmes. Il ne s’agit pas tant de viser la « ménagère », mais d’influencer une partie de la population beaucoup plus ouverte à la compassion que les hommes qui sont eux bien souvent happés par le patriarcat.

Les animaux représentés perdent donc toute forme réelle…

Sauf bien entendu dans la brochure sur… le bien-être animal, qui est lénifiante au possible. Et qui prouve que la propagande du CIV est très bien compartimentée. Le discours s’adapte de manière opportuniste selon l’effet visé. En parlant du « bien-être animal » on montre des animaux réels, quand on parle de viande on ne les présente plus que comme formes fantomatiques.

Qu’en conclure? Que le CIV existe parce que l’industrie a peur. Elle a peur de la force de la compassion, de la formidable dimension du véganisme, en terme de valeurs, de mentalités, d’attitudes, de comportements. Le CIV est la démonstration que l’industrie connaît son identité criminelle… et qu’elle sait qu’elle est condamnée à disparaître!